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Aviation Générale

Robin Aircraft placé en liquidation judiciaire [mis à jour]

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Fabrice Morlon

Le Tribunal de commerce de Dijon a publié le 21 novembre 2023 une décision datée du 16 novembre 2023 qui prononce la liquidation judiciaire de Robin Aircraft. Dans la tourmente depuis la fin 2022 avec de nouveaux problèmes de longerons, l’avionneur dijonnais avait dû licencier une partie de ses employés avant de se placer sous la protection du tribunal de commerce. Le maintien en condition de vol de la flotte des DR400 pose question…

Le Tribunal de commerce de Dijon a prononcé le verdict, Robin Aircraft est désormais placé en liquidation judiciaire. Le jugement, daté du 16 novembre 2023 et publié le 21, désigne un liquidateur sans faire mention d’un potentiel repreneur ou d’une possibilité de poursuite de l’activité. La liquidation judiciaire est synonyme de fin d’activité d’une entreprise. La gestion de cette dernière est confiée par le tribunal au liquidateur, dont la mission est de défendre les intérêts des créanciers.

Dans un communiqué de presse publié dans la journée du 21 novembre, Casimir Pellissier, président de Robin Aircraft, avoue que la « dureté des temps et les limites humaines de l’équipage nous forcent à mettre un genou à terre. » Le communiqué précise encore que le Tribunal de commerce de Dijon a décliné, « pour insuffisance ou incompatibilité, les trois offres de reprise qui lui étaient soumises. »

Pour Jean-Luc Charron, président de la FFA, la décision du Tribunal de commerce de Dijon « est hélas sans surprise malheureusement. La flotte des aéro-clubs affiliés FFA se compose de 800 à 900 avions Robin, toutes versions confondues. Cette annonce met en danger nos aéro-clubs et laisse un gros point d’interrogation sur la suite : est-ce que le certificat de navigabilité restreint va être poursuivi ou être levé ? Il faut maintenant étudier tout ceci dans le calme, être patient tout en étant vigilant quant à la suite. »

Les difficultés de l’avionneur de Darois ont débuté à la fin décembre 2022, lorsque l’Agence européenne de la sécurité aérienne a émis une directive de navigabilité urgente, clouant 25 avions au sol à cause d’un problème de longeron défectueux.

En mars 2023, les avions interdits de vol ont été à autorisés à voler à nouveau, avec toutefois des restrictions d’opération. Mais déjà, l’entreprise était à la peine. Peu avant, en janvier 2023, Casimir Pellissier devait se résoudre à contre cœur à licencier 8 salariés, les commandes étant en baisse depuis le problème des longerons. Puis l’entreprise a demandé au Tribunal de commerce de Dijon à se placer sous le régime de sauvegarde, de manière à lui donner le temps de faire face à des « retards de livraisons dus à des problèmes administratifs temporaires » d’après le communiqué de presse de l’avionneur diffusé sur son site Internet.

Malgré ses déboires de fin d’année 2022, l’avionneur de Darois et son président, Casimir Pellissier, sont restés combatifs et ont gardé l’espoir d’un renouveau tout en poursuivant les développements de l’entreprise. A l’AERO 2023 de Friedrichshafen en avril, Robin présentait d’ailleurs un DR401 équipé d’une turbine Turbotech. L’avionneur travaillait également au développement d’un démonstrateur de DR401 équipé d’un moteur Rotax 912iS.

Mais le Tribunal de commerce de DIjon a publié le 12 septembre 2023 une décision convertissant la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire, sans constatation d’un état de cessation de paiements.

Deux mois plus tard, le plan de redressement n’a pas abouti puisque l’entreprise est désormais placée en liquidation judiciaire. Robin Aircraft employait 34 personnes.

Pour Jean-Luc Charron, tout espoir n’est pas perdu. CEAPR (Centre Est Avions Pierre Robin), située en face des installations de Robin Aircraft à Darois, commercialise des pièces détachées et des services et détient les plans et la documentation relatifs aux avions Robin. « L’histoire peut continuer » espère le président de la FFA, « ça peut redémarrer au sein d’une autre entreprise. »

Dans son communiqué de presse, Casimir Pellissier, qui est également président de CEAPR, précise que son autre société elle, est « debout, au service et au côtés de tous les fidèles des avions Robin. »

Casimir Pellissier précise encore que « CEAPR va prendre à son bord tous les compagnons Robin qui pourront et voudront continuer à faire vivre et grandir les savoir-faire uniques amassés depuis tant d’années par une longue suite d’artisans de grand talent. Et quand demain la communauté des passionnés du DR400 et du Cap10 le voudra et que les conditions du marché le permettront, nous serons prêts. »

Depuis 1957, près de 3.200 avions sont sortis des ateliers de Robin à Darois. Ces avions ont fait l’histoire des aéro-clubs français et bon nombre de pilotes privés, militaires et professionnels, ont débuté sur un des avions de la famille des DR400.

#DR400 #robin

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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  • C'était prévisible, avec la "légèreté" pour ne pas dire l'indifférence des dirigeants face aux récriminations des clients, assommés par des prix exorbitants et dés délais d'approvisionnement impensables, il ne pouvait y avoir qu'une issue.
    Quand à la conception des avions, ce n'est pas parce que c'est ancien que c'est obsolète ..voyez les PIPER pa 28 et autres cessna, leur production continue, voir augmente...
    En France, on adore détruire et dénigrer, pourtant, ces ROBIN, avec du sérieux à tous les stades fabrication et management auraient encore de nombreux clients fidèles, mais les dirigeant actuels ont écoeuré tout le monde.

    • Bien d’accord avec vous sur ces deux points.
      Pour ce qui est du second, il se développe une forme de snobisme à ne jurer que par la nouveauté… et à moquer le côté franchouillard de l’avion en bois d’arbres.
      Modulo la motorisation préhistorique - sujet que Nogaro Aviation a traité « à la place » du constructeur - les DR 400 sont des super-machines.

  • Malheureusement, une fin prévisible...

    Trop de malfaçons, et depuis fort longtemps (ces histoires de mauvais collage de longerons datent tout de même de 1999, sans oublier les ailes de CAP10C), SAV extrêmement perfectible, et pratiquant des tarifs prohibitifs, etc, etc...

    Triste pour les salariés qui perdent là leur emploi... Sentiments plus réservés vis à vis de la famille des dirigeants, occupés depuis 25 ans à faire du cost cutting au détriment de la qualité et à traire les aeroclubs...

    Quand aux DR400, ce sont des avions conçus il y a plus de 50 ans, suivant une technologie datant d'il y a presque 80 ans, et n'ayant subi aucune évolution majeure depuis... On fait désormais aussi bien avec des cellules 200 kg plus légères et des moteurs plus frugaux. Certains aeroclubs ont compris le changement d'époque, d'autres non. J'ai peur que ce soit le début d'une période très compliquée pour eux...

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