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Saut dans l’inconnu aux Nationaux 2016 de voltige

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Jean-Marie Klinka

A l’occasion des championnats de France monoplace de voltige qui se déroulent du 27 juin au 1er juillet 2016 à Darois (Côte-d’Or), les pilotes vont étrenner le nouveau règlement de la Fédération Aéronautique Internationale qui impose désormais trois programmes « inconnus » pour départager les meilleurs et le programme inédit « Inconnu libre ».


Cette année, les trois championnats de France monoplace de voltige qui se déroulent du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet à Darois, près de Dijon, réunissent au total 43 pilotes : 12 en Elite (« Unlimited »), 26 en Nationale 1 (« Advanced ») et 5 en Excellence.

A l’occasion de cette nouvelle saison, Loïc Logeais, le directeur technique national, a décidé d’instaurer pour la catégorie Advanced, le même mode de sélection en équipe de France, que celui qu’il a mis en place pour la catégorie Unlimited. Une partie des places est attribuée d’office aux compétiteurs incontestables qui ont déjà fait leurs preuves. La sélection sera complétée à l’issue du championnat de France, au vu des résultats, parmi un groupe de pilotes présélectionnés.

En Advanced, comme en Unlimited, le fait de présélectionner, avant le démarrage de la saison, un lot de compétiteurs, permet à ces derniers de participer aux « stages équipe de France » organisés, avant le championnat de France, par la Fédération Française Aéronautique encadrés par les techniciens fédéraux et par l’entraineur national. En Advanced, tous les pilotes sélectionnés ou pressentis ont ainsi effectué un stage, et en Unlimited, trois stages. Loïc Logeais ne s’interdit pas de sélectionner un outsider qui ferait un championnat de France remarquable.

Dans la catégorie reine, Mikael Brageot, Simon De la Breteche, Alexandre Leboulanger, Olivier Masurel, Alexandre Orlowski et Baptiste Vignes sont sélectionnés d’office. Aude Lemordant, double championne du monde en titre, bénéficie d’un statut particulier. Elle décidera ou non de participer au championnat d’Europe 2016, dans les jours qui viennent. Quant à François Rallet, autre titulaire, du fait de son changement professionnel, il fait une année de césure. L’équipe de France qui ira au championnat d’Europe Unlimited à Moravska Trebova (république Tchèque) du 20 au 28 août, sera composée au maximum de 9 pilotes. Les pilotes en lice pour les places restantes sont Bénédicte Blanchard, Alexis Busque, Romain Fhal et Louis Vanel. Mélanie Astles préfère se concentrer sur sa saison Red Bul Air Race.

Si cette formule de sélection initiée par Loïc Logeais pour créer une émulation entre les pilotes a fait ses preuves en Unlimited, elle génère une incroyable dynamique dans la catégorie montante Advanced, l’antichambre de l’élite. Le nombre remarquable de 29 pilotes engagés au championnat de France cette année le prouve. Benoit Faict, Thomas Libaud et Jean-Max Vautier sont sélectionnés d’office. Les 3 autres places se joueront entre Loïc Lovicourt, Romain Vienne, Olivier Clar, Bastien Leroux, Julien Dupriez et Nicolas Durin. L’objectif pour tous est le championnat du monde Advanced, du 4 au 14 août 2016, à Radom, en Pologne.

La grande nouveauté de la saison 2016, au plan international, est la mise en œuvre d’un nouveau règlement par la commission voltige (CIVA) de la Fédération Aéronautique Internationale. Cette nouvelle règle du jeu sera expérimentée en vraie grandeur au championnats de France, Unlimited et Advanced.

Les pilotes devront effectuer quatre enchaînements : le « connu libre » (c’est nouveau) et trois « inconnus ». Le « connu libre » remplace le « connu » et le « libre » (qui existaient depuis cinquante ans) en ce sens que ce nouveau programme hybride est maintenant composé de 5 figures imposées par la CIVA (le « connu ») et de 5 figures choisies par le pilote dans le catalogue Aresti (le « libre »).

Les 3 « inconnus » sont en revanche classiques dans leur teneur. Cette formule est bien reçue par les pilotes que nous avons rencontrés lors d’un stage à Saint-Denis-de-l’Hotel. Indépendamment des entraînements officiels organisés par la FFA à l’attention des équipes de France, chacun essaie de s’entraîner « dans son coin », entre pilotes ou avec l’aide d’un coach. A l’invitation de mon camarde Fred Chesneau, qui connaît mes relations amicales avec Alex Leboulanger et avec Coco Bessière, pour assister à un entraînement sur le terrain de St Denis de l’Hôtel. Romain Fhal et de Daniel Genevey étaient également présents. Tous volent sur Extra 330SC, sauf Fred sur Sukhoi. J’aime bien cet avion, finalement, qui tourne moins vite en tonneau déclenché qu’en tonneau piloté et qui demande une mise en incidence importante pour le déclencher. Les juges ont ainsi une aide précieuse pour juger cette figure : impossible de tricher (incidence-roulis). L’Extra peut déclencher sur un roulis important et une légère mise en tangage : chapeau les juges pour faire le distinguo.

Coco Bessière est venu amicalement entraîner Fred et Alex, ses anciens élèves, ainsi que les deux autres chanceux, par la même occasion. Je le vois travailler maintenant qu’il est libéré des contraintes d’entraîneur officiel et je reste subjugué par la somme de connaissances accumulées (il connait par cœur l’Aresti, le coefficient de chaque figure et j’en passe) et sa capacité à s’adapter à cette voltige devenue très stratégique (choix des figures) en plus du pilotage. J’ai connu Coco à ses débuts dans ce monde de brutes, à une époque où les pilotes (et les avions) se permettaient des fautes « visibles » pour le presque commun des mortels. A St Denis de l’Hôtel, Coco Bessière est allé choisir sa position (dans l’herbe haute) pour reconstituer la configuration de l’aérodrome de Dijon. Un autre perfectionniste.

J.M.K. Il était en effet devenu difficile de départager les concurrents sur la première épreuve du « connu » sur lequel les pilotes étaient surentraînés. Le classement du « connu » servait depuis de nombreuses années à définir uniquement l’ordre de passage de la seconde épreuve.

Le total des coefficients de difficulté est de 450 pts, pour 10 figures, ce qui suppose un ensemble de figures musclées, de 40 à 60 pts, avec un nombre incommensurable de ¼, ½ rotations pilotées ou déclenchées avec un roulis à 400°/s. Les juges sont soumis à rude épreuve !

Je me souviens d’ailleurs du dernier entraînement « officiel » de St Yan, juste avant les championnats du monde 2015 de Châteauroux, sous l’œil aguerri d’Eric Vazeille. Alors que l’entraineur national proposait à ses pilotes de leur faire subir un nouvel « inconnu » plein de difficultés susceptibles d’être rencontrées au hasard d’un championnat de ce niveau, Alexandre Orlowski, le futur champion du monde, demandait au contraire à dérouler le « connu », pour la nième fois. Et lorsque je lui demandais les raisons de ce choix (il l’avait déjà déroulé à la perfection le matin même), je le revois encore, avec son petit sourire, me répondre : « je suis sans doute un perfectionniste ». Il avait raison.

Jean-Marie Klinka

(1) – Indépendamment des entraînements officiels organisés par la FFA à l’attention des équipes de France, chacun essaie de s’entraîner « dans son coin », entre pilotes ou avec l’aide d’un coach. A l’invitation de mon camarde Fred Chesneau, qui connaît mes relations amicales avec Alex Leboulanger et avec Coco Bessière, pour assister à un entraînement sur le terrain de St Denis de l’Hôtel. Romain Fhal et de Daniel Genevey étaient également présents. Tous volent sur Extra 330SC, sauf Fred sur Sukhoi. J’aime bien cet avion, finalement, qui tourne moins vite en tonneau déclenché qu’en tonneau piloté et qui demande une mise en incidence importante pour le déclencher. Les juges ont ainsi une aide précieuse pour juger cette figure : impossible de tricher (incidence-roulis). L’Extra peut déclencher sur un roulis important et une légère mise en tangage : chapeau les juges pour faire le distinguo.

Coco Bessière est venu amicalement entraîner Fred et Alex, ses anciens élèves, ainsi que les deux autres chanceux, par la même occasion. Je le vois travailler maintenant qu’il est libéré des contraintes d’entraîneur officiel et je reste subjugué par la somme de connaissances accumulées (il connait par cœur l’Aresti, le coefficient de chaque figure et j’en passe) et sa capacité à s’adapter à cette voltige devenue très stratégique (choix des figures) en plus du pilotage. J’ai connu Coco à ses débuts dans ce monde de brutes, à une époque où les pilotes (et les avions) se permettaient des fautes « visibles » pour le presque commun des mortels. A St Denis de l’Hôtel, Coco Bessière est allé choisir sa position (dans l’herbe haute) pour reconstituer la configuration de l’aérodrome de Dijon. Un autre perfectionniste.

J.M.K.

Leboulanger père et fils en stage de préparation voltige
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Jean-Marie Klinka

Jean-Marie Klinka (1947-2021) était ingénieur (aussi pilote). Il a partagé sa carrière entre le bureau d’études, essentiellement aux Avions Mudry, la formation, à l’ENSICA de Toulouse et l’ESEM d’Orléans, la certification à la DGAC. Pour Aerobuzz.fr, il jetait un regard personnel sur les activités de l’aviation légère.

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  • Saut dans l’inconnu aux Nationaux 2016 de voltige
    je m'excuse!!!!!! j'avais oublié nos deux dames voltigeuses à qui j'adresse mes sincères compliments!!!!!!!!

  • Saut dans l’inconnu aux Nationaux 2016 de voltige
    j'adresse à nos chers voltigeurs, un super vol, et un moral d'enfer beaucoup!!!!! pour avoir sa place au soleil!!!!! recevez tous mes respectueuses salutations.

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