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Aviation Générale

Test en vol de la montre aviateur Garmin D2 Mach 1 Pro

Published by
Fabrice Morlon

Dernière née de la gamme des montres aviateurs de Garmin, la D2 Mach 1 Pro a été conçue pour combler les attentes des pilotes privés et professionnels. Connectée à un smartphone, elle permet de préparer, suivre et débriefer son vol en enregistrant de nombreuses données. Compte-rendu d’un test à bord d’un DR400 entre Bernay et Deauville.

Garmin a commencé à concevoir des montres dotées de GPS pour les activités de course en extérieur en 2003. Par la suite, le fabricant nord-américain d’équipements a décliné ses montres, désormais connectées à des smartphones, pour les activités nautiques et d’aviation.

Aujourd’hui, Garmin propose trois montres spécialement étudiées pour les aviateurs. L’entrée de gamme avec un cadran de 43 mm, la D2 Air X10, possède toutefois de nombreux outils spécifiques à la pratique de l’aviation : fonction Direct-To, transfert de la navigation depuis l’application Garmin Pilot, météo, suivi du vol sur moving map… Autant de fonctions que l’on retrouve sur les deux montres haut de gamme de Garmin.

En 2022, Garmin a sorti la D2 Mach 1, avec une lunette de 47 mm, encore plus fournie et travaillée. Sur cette base, la D2 Mach 1 Pro est sortie en octobre 2023 avec plusieurs raffinements et de nouvelles fonctionnalités. Avec cette nouvelle version, le cadran passe de 47 à 51 mm. Sur la D2 Mach 1, la fonction lampe était assurée par l’écran qui s’allumait. La D2 Mach 1 Pro intègre quant à elle une lampe à LED dont on peut faire varier l’intensité et qui peut aussi diffuser une lumière rouge.

Dans un écrin soigné, la montre apparaît bien protégée dans une mousse compacte. Un film plastique est appliqué sur l’écran. Lorsqu’on retire la montre de son emballage, deux boîtes en carton apparaissent. L’un renferme un bracelet en silicone noir et un tournevis. L’autre abrite un câble USB-C et un guide de démarrage rapide. Pas de manuel papier, l’utilisateur devra se reporter au guide détaillé disponible en ligne, auquel il pourra accéder en scannant un flash code avec son téléphone.

Branchée sur ordinateur via le câble USB-C, ce qui allège le stress de la batterie, après une demie-heure, la montre se met en route. Il faut alors paramétrer la langue, télécharger l’application Connect sur son smartphone puis connecter la montre.

La première chose surprenante est l’autonomie annoncée de la batterie. 25 jours en mode montre connectée et 46 heures en mode « Fly ». Mise en route le 16 novembre, et après l’avoir portée en permanence, la montre affichait 2% restants, équivalent à 1 jour d’autonomie, le 9 décembre soit 24 jours plus tard. Au cours de ce test, la montre a été utilisée de manière intensive, non seulement pour découvrir ses fonctionnalités, mais aussi en suivi d’activités de running ainsi qu’en vol.

La D2 Mach 1 Pro intègre une fonction altimètre, associé à une alerte paramétrable. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

La D2 Mach 1 Pro est une montre connectée bâtie autour du suivi d’activités sportives, en extérieur avec positionnement GPS/GLONASS/GALILEO ou en intérieur. Connectée à des écouteurs, la montre peut aussi diffuser de la musique ou des playlists téléchargées dans sa mémoire interne. Elle permet aussi de suivre la qualité de son sommeil, enregistre la fréquence cardiaque ou encore, le niveau de stress. Connectée à un smartphone, la montre peut afficher les messages reçus, les appels entrants…

Ceci dit, passons maintenant aux fonctions dédiées à l’aviation.

Sur le cadran principal de la montre, peuvent être affichées soient les données météo d’un aérodrome à proximité disposant d’un service météo, soit les données de son aérodrome préféré. En haut du cadran se trouvent l’indication du plafond et de la visibilité, à gauche au milieu se situe un indicateur visuel de nuages et la température. A droite du cadran, se trouve une indication de la piste en service sur l’aérodrome sélectionné avec la provenance du vent et son intensité. En bas du cadran, sous l’affichage analogique de l’heure on trouvera l’heure UTC. Très pratique pour prendre d’un coup d’œil les principales informations liées à un METAR.

En balayant l’écran principal du doigt, plusieurs fonctionnalités apparaissent alors, qui peuvent être paramétrées à l’envie : l’utilisateur peut en enlever ou en ajouter selon ses besoins. On retrouve ici l’accès à l’affichage d’autres fuseaux horaires choisis par l’utilisateur. Un « widget » météo permet d’accéder à l’intégralité des METAR et TAF en vigueur sur l’aérodrome préféré. Des alertes peuvent être définies dans le menu dédié : alertes liées à l’altitude, à l’approche d’un point tournant, à une intensité de vent de travers sur une piste, à un écart de route, à l’approche de la réserve de carburant…

Un autre « widget » permet d’afficher les données de l’aérodrome le plus proche : les fréquences radios, la longueur de piste, le type de carburant disponible ainsi qu’un cap vers l’aérodrome en question, depuis la position de la montre.

La cartographie est plutôt bien détaillée et lisible sur un écran de cette taille. Le fond de carte est mis à jour par wifi une fois rentré à la maison. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

Dans ce menu, l’utilisateur trouvera également un éphéméride indiquant le lever et coucher du soleil.

Parmi toutes ces fonctions en accès direct, l’altimètre est intéressant, qui peut servir d’indicateur de secours. Toutefois, il faut noter que cet altimètre ne remplace pas un altimètre certifié monté sur l’avion. Reprenant la forme visuelle d’un altimètre conventionnel, celui-ci reprend automatiquement les données barométriques du METAR du terrain le plus proche. L’utilisateur peut également changer ces données manuellement et passer la référence en standard 1013 d’une simple pression. Cet altimètre affiche également l’alerte d’altitude présélectionnée précédemment. Pour mon test, je l’ai calée à 1000 ft, correspondant aux actions « phares sur off, pompe off, altimètre vérifié. » A 1000 ft, la montre envoie une série de vibrations dans le poignet, qui ne passent pas inaperçues !

Enfin, depuis ce menu, l’utilisateur peut accéder à un compas à double affichage, simple mais efficace.

Pour débuter un suivi de vol, il suffit d’appuyer sur le bouton en haut à droite cerclé de bleu, désigné Direct-to (d’où le nom de la montre D2 à prononcer in English please). Pour mon test, j’ai commencé l’enregistrement à un point d’attente, avant de m’aligner en piste 28 sur l’aérodrome de Bernay. S’affichent alors plusieurs options : soit la carte mobile qui affiche votre emplacement, soit le mode « Fly ». Avec ce mode sélectionné, une nouvelle pression sur Direct-To déclenche l’activité de vol et l’enregistrement de plusieurs données dont nous verrons le détail plus loin.

D’un appui long sur le bouton Direct-To, on accède à la recherche de l’aéroport le plus proche. La montre indique alors la distance, un cap et les conditions d’accès à l’aérodrome. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

Un chrono se met en route et le premier de 8 écrans différents s’affiche aussitôt. On y retrouve un indicateur de cap dans la partie supérieur, avec une flèche bleue indiquant l’aérodrome le plus proche, la vitesse sol, un baro altimètre, l’heure UTC et la vitesse verticale. Arrivé à un point tournant, il suffit d’appuyer sur le bouton du bas à droite pour arrêter et relancer le chrono.

Top décollage ! Chrono lancé ! A partir de là on a évidemment d’autres choses à faire que de regarder sa montre. Atteignant 1000 ft, la montre vibre pour me rappeler les actions correspondantes.

En préparation du vol, j’avais entré une navigation Bernay-Deauville dans la montre. On presse simultanément le bouton Direct-To et le bouton central du côté gauche pour entrer les points tournants. En attendant le prochain point tournant, j’ai tout loisir de jouer quelques instants avec la montre tout en confiant les commandes à Guy Lemaître, instructeur à l’aéroclub de Bernay, qui m’accompagne dans le DR400-120.

En mode « Fly » la montre affiche 8 écrans différents que l’on peut faire défiler. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

Les données météo prises de l’ATIS de Deauville correspondent au METAR affiché sur la montre : CAVOK, la piste 28 en service et du vent du 320° pour 7 kts. Sur la moving map qui affiche le tracé de la navigation à l’aide d’une ligne magenta, les informations météo issues des données NEXRAD sont affichées sous forme de code couleur. Pour ce vol, effectué en conditions CAVOK, il n’y a pas d’affichage de nuages ni de précipitations. A noter aussi que la moving map n’a pas besoin de connexion au smartphone et les données cartographiques sont mises à jour par wifi. Pas besoin d’abonnement pour mettre à jour la cartographie.

La montre affiche un HSI (Horizontal Situation Indicator) qui indique la direction du prochaine point tournant ainsi que la déviation de route à l’aide d’une barre mobile. En approche du point tournant, le point de report SG de la CTR de Deauville, la montre vibre à nouveau, puis encore lorsqu’on approche le point de report SD.

Sur la route du retour vers Bernay, je presse le bouton Direct-To pendant 5 secondes et la montre se met alors en mode « urgence ». Elle affiche alors une flèche de direction vers l’aérodrome le plus proche et indique de tourner à droite pour rejoindre Bernay situé à 4 nautiques. En balayant l’écran du doigt, la montre passe à un autre aéroport à proximité, compatible avec la meilleure vitesse et distance de plané nécessaire ainsi que la durée estimée pour rejoindre la destination. Cette fonction a été développée par Garmin en cas de panne sur un monomoteur.

De retour à Bernay, une fois posé et le moteur arrêté, l’enregistrement du vol peut être arrêté en pressant le bouton Direct-To. La montre transfère alors toutes les données enregistrées vers l’application Connect sur le smartphone.

L’application Connect de Garmin centralise toutes les activités. Elle propose une trace GPS du vol, avec les fonds de carte Google. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

L’application Connect centralise toutes les activités liées à la montre. On peut également paramétrer cette dernière depuis l’application. Dans la partie réservée au suivis des activités aviation, l’utilisateur retrouvera les traces GPS de ses vols, ainsi que de nombreuses données de distances, de vitesse, de temps, d’altitude etc. traduites également sous la forme de graphiques.

L’écran d’accueil de l’activité affiche un résume du vol. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

Avec un large écran, la moving map, est confortable à lire. L’écran Amoled est lisible facilement, même en plein soleil et en inclinant le poignet de manière importante. En somme, la nouvelle montre aviateur de Garmin est un parfait compagnon pour les aviateurs sportifs, du dimanche ou aguerris, qui veulent suivre leurs activités et leur progression. En ce qui concerne les fonctionnalités liées à l’aviation, la D2 Mach 1 Pro est un outil intéressant dont on a du mal à se passer un fois qu’on l’a essayée et maîtrisée.

Ceci dit, elle ne remplace évidemment pas les instruments à bord, mais apporte un complément et peut-être un sentiment de sérénité supplémentaire avec sa moving map et ses fonctions Direct-To faciles à mettre en œuvre. Un complément idéal dans un Jodel ou un Piper Cub ! Mais pas que : la dernière montre en date de Garmin a été pensée aussi pour les pros, avec des fuseaux horaires paramétrables et une connexion possible au logiciel PlaneSync qui permet d’un coup d’œil de suivre l’état de son avion, même à distance.

Plusieurs données son accessibles via l’application, dont les graphiques de distances et de vitesse. © Fabrice Morlon / Aerobuzz.fr

Enfin, la lampe de poche intégrée peut paraître relever du gadget, mais l’outil est intéressant pour le vol de nuit par exemple, avec la fonction de lumière rouge. Encore une fois, ne pas oublier tout de même d’emporter une lampe électrique en secours.

La montre connectée Garmin D2 Mach 1 Pro est vendue 1.649,99 €. Le prix de la version D2 Mach 1 est compris entre 1.199,99 € et 1.299,99 €. La D2 Air X10 est vendue 549,99 €. Et n’oubliez pas qu’Aerobuzz et JumpSeat vous invitent à participer à un tirage au sort : Jusqu’au 31 décembre 2023 0h59, tentez votre chance pour remporter une montre D2 Air X10 offerte par Garmin.

Merci enfin à Guy Lemaître. qui m’a accompagné en vol comme pilote de sécurité pour effectuer le test et merci à Anne Le Flohic, présidente de l’aéroclub de Bernay.

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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