Ça colle entre le directeur du Super U et le constructeur amateur

Bernard Stervinou, expert en composites (notamment sur le procédé de l’infusion), maintenant retraité, concepteur et constructeur du Nijal, futur ULM tout carbone, a dû quitter un hébergement provisoire à la société Madec pour se réfugier dans son garage. Fin provisoire de son projet. Jusqu’à ce qu’il croise, par un hasard un peu provoqué, le directeur du magasin Super U dont il est client depuis 20 ans. Début de l’histoire.

Bernard Stervinou enseignait les composites à l’IUT de Brest depuis 1984. Il s’est frotté à la construction amateur d’avions légers avec un Vary Eze, sur lequel il vole toujours, puis avec le Green Flight Challenge de Paul Lucas qui n’aboutira pas pour des raisons administratives, sans oublier la multitude de projets (nautiques ou aéronautiques) où sa compétence, sa disponibilité et sa bonne humeur sont très appréciées. Il a pris une part importante à al définition du renfort carbone du Cap10BK. Enfin avec le Nijal, ULM dont la construction a connu des hauts et des bas, pour lequel il souhaite montrer que l’infusion est un procédé aussi aéronautique qui permettrait de réduire les coûts de production. Nous reviendrons sur ce procédé.

La conversation s’engage sur la construction, bien avancée, de l’ULM, dont le fuselage a été infusé « one shot » selon ce procédé quasi révolutionnaire dans le domaine aéronautique et la voilure de façon classique, en pré-imprégnés. Echange de photos entre le directeur de magasin et le constructeur amateur, l’affaire est conclue en une demie heure. Hervé Legoff vient de libérer un vaste local éclairé, isolé, sécurisé : « il est à vous jusqu’en Septembre », et gratuitement.

Bernard Stervinou ressort de cet entretien avec les clés et s’installera une semaine plus tard, grâce à quelques copains qui vont le déménager (ce procédé n’a pas changé !) dans un « petit » 250 m2 (son ULM fait au maxi 7mx7m soit en gros 50 m2) : Il croit rêver.

Ceci pour dire qu’il existe encore des responsables qui vont à contre courant des modes managériales : aider son prochain sans compensation. Bernard Stervinou avait d’ailleurs remarqué le très faible « turn over » du personnel, si apprécié de la clientèle, où l’on passe en caisse avec un « bonsoir, comment allez vous » : cette histoire me rappelle ma rencontre avec Emile Blanc que j’avais commentée ici…

Jean-Marie Klinka