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Aviation Générale – brèves

Le Boeing 747-400 Supertanker est à vendre

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Frédéric Marsaly

Depuis 2016, le Boeing 747-400 Supertanker (72.000 litres de capacité d’emport) a combattu des feux d’Israël à la Bolivie en passant par le Chili. Alors que la Californie, principal bénéficiaire du Jumbo Jet depuis 2017, vient de vivre une nouvelle saison des feux cauchemardesque, les actionnaires et investisseurs de Global Supertanker Services ont annoncé ce 21 avril 2021 qu’ils jetaient l’éponge, leurs objectifs de rentabilité n’étant pas atteints.

A quelques semaines du début de la saison des feux dans l’ouest des Etats-Unis, la nouvelle a de quoi surprendre, d’autant plus que le Boeing 747-400 vient de subir un chantier d’amélioration de son système de largage et a effectué un vol d’essais au-dessus de l’aérodrome de Moses Lake (WA) en mars 2021.

La situation économique de l’entreprise aurait été plus sereine si l’avion avait pu obtenir l’agrément lui permettant d’opérer avec les instances fédérales de l’US Forest Service, organisme dont les contrats sont signés pour 5 ans et souvent des plus rémunérateurs.

Les réticences envers le Boeing portaient sur l’incapacité du système de largage sous pression, conçu du temps d’Evergreen, à atteindre la densité maximale de concentration du produit au sol exigée par l’USFS, une lacune dont les pompiers de Californie s’étaient pourtant bien accommodés ces dernières saisons.

Néanmoins, les contrats californiens, renouvelés de saison en saison, introduisaient une part d’incertitude, d’autant plus que le Cal Fire est en train de se doter d’une flotte propre de C-130H ce qui va forcément réduire la part des couteux contrats de renforts externalisés.

GSS a annoncé avoir débuté des négociations avec des repreneurs potentiels pour son avion sans qu’il ne soit précisé si c’était pour le maintenir dans ses fonctions de pompier du ciel ou comme cargo. Les personnels de la compagnie ont été licenciés.

Mais que leur sera-t-il répondu cet été, lorsque les californiens demanderont : « où est le Supertanker ? »

FrM

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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  • Dash 8, Tracker A6, B747 ont besoin de se poser pour ravitailler en eau contrairement au Canadair, perte de temps lors de feux mais surtout un coût elevé d'exploitation pour le B747 dont la consommation carburant au décollage est importante, sauver la planète oui mais pas à n'importe quel prix, dommage pour ce magnifique avion que je connais très bien et qui méritait encore une belle et longue carrière.

    • pas en eau. En retardant et ça change tout. D'ailleurs, en Californie, les zones écopables sont rares et pas forcément idéalement située. Mais de toute façon, l'attaque à l'eau, là bas, c'est le boulot des hélicos (avec Chinook et Aircrane à 10 tonnes d'emport, ça cause !)

  • Quel dommage !
    Est -il vraiment utile et possible de calculer le coût d'un avion , 747 ou autre , face au désastre écologique , faune et flore , que peut représenter les feux de forêt à travers la planète ?
    Les frais de ces moyens de lutte incendie devraient être pris en charge par tous les États de la planète !
    Hube

    • Posons la question différemment : pour un coût équivalent à celui de l'entretien et de l'utilisation de ce 747, combien de Canadair ou C130 peut-on mettre en service ? Qui seront utilisé plus souvent, localement en plusieurs endroits simultanés car plusieurs avions au lieu d'un seul 747, et pour attaquer précisément les feux dans des tas d'endroits inaccessibles au 747 ?

      • L'argent que la Californie n'investira pas dans les contrats du 747 partira ailleurs et pas forcément dans les moyens d'intervention. Donc le retrait du 747 est une perte sèche en termes de moyens. D'autre part, il n'y a aucun endroit où le 747 ne pouvait intervenir... mais ça, c'est le travail des pilotes de Lead Plane qui le permettait. Et c'est oublier que la pose d'une barrière de retardant de 3 km de long (et c'était parfois pas suffisant sur certains feux !) en une fois, il n'y a que le 747 qui pouvait le faire. Il y a désormais un gros trou dans "la caisse à outil" des pompiers californiens.

        Mais l'affaire n'est pas finie.

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