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Aviation Générale – brèves

L’EASA donne des frissons aux ulmistes français

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Jérôme Bonnard

Dans une « récente et discrète » publication du 18 mars 2020, l’Agence européenne de la sécurité aérienne aborde la possibilité de comptabiliser les heures de vol sur ULM multiaxe pour renouveler son brevet de pilote avion certifié de type LSA (Light Sport Aircraft). « Ce sera sans nous ! » répond la FFPLUM.

En pleine crise du COVID-19, cette publication n’a pas échappé à la Fédération Française d’ULM. Contacté par Aerobuzz.fr, Louis Collardeau le Vice-Président de la FFPLUM nous explique que cette décision récente de l’EASA (ED2020/05) est une note explicative non applicable car en contradiction avec le texte initial du Règlement Européen de 2018. Ce dernier exclut en effet les aéronefs non certifiés de cette possibilité. « Nous restons toutefois vigilants… Certains lobbies européens, notamment l’Allemagne et les Tchèques, qui ont réussi à imposer l’ULM à 600 kilos certifié (ou LSA), tentent régulièrement de faire remonter dans les textes ce genre de décision… Mais l’EASA est là pour veiller sur un système cohérent pour tous les pays. On ne peut pas avoir un texte voté au parlement d’un côté et des notes explicatives qui laissent la porte ouverte de l’autre. On ne peut pas mixer un système déclaratif et un système certifié ! ». 

En d’autres termes cette note n’a pour le moment « aucune valeur » pour les défenseurs du système à la française (déclaratif aux 525 kilos maximum) même si comme le souligne Louis Collardeau « notre réglementation basée sur la liberté et la responsabilité est plutôt isolée par rapport au reste de l’Europe. Mais elle est régie comme dans chaque pays par les règles nationales et nous veillerons à ce que cette brèche ne soit pas ouverte ».  En France, le carnet de vol n’est pas obligatoire pour un pilote d’ULM même dans les aéroclubs, de plus en plus nombreux, qui encadrent la pratique aux côtés de l’avion certifié. JB

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Jérôme Bonnard

Journaliste polyvalent, à la fois rédacteur et vidéaste, Jérôme a couvert tous types d'actualités pour la télévision en France comme à l'étranger et a été co-finaliste du Prix Albert Londres en 2012 pour sa couverture du conflit Libyen. Il est passionné par tout ce qui vole depuis son plus jeune âge et pilote sur ULM 3 axes. Il écrit pour Aerobuzz.fr depuis 2018, et co-anime la nouvelle émission JumpSeat sur Twitch, il travaille sur des nouveaux médias et enseigne le reportage vidéo en écoles de journalisme.

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  • Bonjour les amoureux du ciel.
    Je lis tous ces posts enflammés, certainement à juste titre pour les fins connaisseurs.
    Je suis pilote avion, et je maintiens année après année, ma qualification.
    Dans le temps, en fonction des opportunités et des moyens, je faisais un peu d'ulm, un peu d'hélico. J'ai pratiqué beaucoup le parachutisme, j'ai touché à la montgolfière et au planeur.
    Pour moi c'est la grande famille de l'air, avec ses inévitables histoires de famille.
    Aujourd'hui, à la retraite, toute heure d'ulm empiète le budget de mes heures avion. La possibilité d'inscrire les heures ulm sur mon carnet, pour moi, est une opportunité d'élargir ma pratique.
    Mais je comprends qu'il puisse y avoir le piège d'être rattrapé par une uniformisation réglementaire.

  • Que tout le monde reste à sa place, ne nous crachons pas les uns sur les autres.
    Tout le monde fait de l'aviation : avion, vol libre, planeur, montgolfière, ULM. Chaque discipline doit être respectée en tant que telle.
    Il n'y a pas de grands pilotes, il n'y a pas de petits pilotes, il n'y a que des vieux pilotes.
    S'il y a de la division entre nous, l'administration aura tôt fait de nous bouffer et personne n'y trouvera son compte.
    Je suis pilote ULM et je participe beaucoup plus activement que beaucoup de pilotes avion à la bonne marche de l'aéroclub. Don't acte...
    Alain.

    • Totalement d'accord, on à tous quelque chose à gagner à oublier quelques certitudes et à aller voir un peu plus souvent comment et sur quoi volent les pilotes du hangar d'à coté. Voire de pousser jusqu'à ceux du pays d'à côté, ça permet pour ce dernier point de juger avec un peu plus de pertinence le travail de nos autorités de tutelle dans ce qu'il a de pire et de meilleur... .

  • En tant qu’Ulmiste depuis plus de 36 ans j’ai vu l’évolution du début en bien pour la sécurité et ensuite en mal pour le confort à partir des années 1990 avec l’augmentation des masses à vide d’année en année et de plus en plus voir les machines tout terrain se transformer en machine de voyage avec la suppression de la capacité à se poser en campagne en sécurité sans tout casser.N’oublions pas que l’ulm a été créé pour avoir plus de liberté par rapport à l’avion, plus de liberté administrative bien sûr mais aussi plus de liberté pour se poser dans n’importe quel champ carrossable.
    Le talent d’un ingénieur aéronautique c’est de concevoir une machine la plus légère possible car n’oublions pas de le poids est l'ennemi de l’aviation : plus lourd, plus puissant ,plus de consommation et le chat se mord la queue.
    Christophe Robin et Michel Colomban on fait voler un MCR jabiru à l’époque avec une masse à vide de 227 kg de mémoire et autour de 200 km/h en croisière.C’est là qu’est le progrès et non dans la médiocrité de l’augmentation de la masse à vide et de fait de la MTOW.
    Si nous sombrons dans les sirènes de l’EASA ce sera pour mieux nous manger à la sauce avion certifié.
    Si nous pourrions noter les heures sur un carnet avion ça sera obligatoirement avec des contres parties à terme.

  • ben si l'ULM est pas compatible avec l'avion ...alors venez pas nous les....dans nos TDP sur nos aerodromes crées entretenus par l'AVION et le PLANEUR. ah dans ce sens là y-a -plus de problèmes ? le beurre l'argent du beurre et la crémière d'autant plus que j'ai rarement vu un milieu fréquentés par autant de pilotes bardés d'uns solide expérience ....sans carnets de vols, peut-être que les facturettes de bars font office ?

  • A chacun la défense de ses prérogatives. Le moyen acceptable de conformité publié par l'Agence Européenne est le résultat des demandes répétées des représentants des pilotes de toute nationalité et ne concerne que les pilotes avions volant sur aéronefs de l'annexe 1, donc plutôt le RSA et la FFA en France. De meme que la FFPLUM, personne ne souhaite perdre ses privilèges et que le constructeur amateur ne puisse enregistrer ses heures sur l'avion qu'il a construit, ni proroger son LAPL ou PPL.

  • Pas vraiment d'accord avec l'analyse de Mr Collardeau. Tout d'abord il est déja possible de logger les heures faites sur des avions en CDN restreint non certifiés (CNRA, CNRAC, CNSK) et cette directive ne concerne pas vraiment l'ULM en général mais seulement les pilotes avions qui utilisent un aéronef de la catégorie ULM. Il n'est pas question d'imposer aux ulmistes purs et durs une nouvelle obligation. Et la certification d'une machine n'a pas grand chose à voir le fait que le pilote comptabilise ses HdV, ce sont deux choses différentes ne correspondant pas aux mêmes nécessités techniques ou administratives. Quant aux nostalgiques des machines des débuts, ils ont la mémoire un peu courte parce que les merveilles de leurs jeunesse leur paraitraient bien précaires aujourd'hui. D'ailleurs, pour avoir appris à piloter sur un d 112 sans freins ni génération électrique, j'ai vu la puissance des avions école passer de 65 cv à 130 aujourd'hui et leur masse à vide augmenter de même. Il ne faut surtout pas oublier que ce sont les clients des avionneurs qui ont aussi voulu cette évolution, et que celle des ULM se fait aussi sous la pression des clients. Je suis bien sûr d'accord pour que l'ULM reste une catégorie d'avions bien définie avec ses privilèges et ses contraintes, mais la possibilité d'inscrire les heures ou pas pour le pilote doit être une liberté supplémentaire.

  • Pas compliqué , le bon J3 CUB 65CV , 500 kg mtow , a 70 stature miles soit 120 km/h , son énergie cinétique , 1/2mv^2 , en dessous les Ulm , au dessus les avions , mais tous devraient être certifiés , un cheval de manège a bien de tels papiers alias CG ! La 3eme dimension , c' est pas du matin a roulettes , la machine peut applaudir en virage serré ...?

  • Aerobuzz semble se satisfaire de ce genre d'annonce... cela crée la polémique... et donc des réactions cutanées.. c'est bon pour l'audimat.. Je pense que l'auteur de l'article aurait pu déjà donné son sentiment... c'est la moindre des choses !
    Pour l'Europe ectoplasmique qui n'a pas été capable dans l'urgence de prendre les mesures appropriées face à l'arrivée du Covid 19, sa bureaucratie inutile n'est pas confinée... dommage.
    L'ulm à la Française convient aux Ulmistes français... les pilotes avions non satisfaits peuvent toujours passer sur un multiaxes 100 cv..... j'ai fais ce choix il y a 20 ans... sans regret.

    • Bonjour et merci pour votre message.
      Le journaliste traite une info. Visiblement celle-ci a son importance puisqu'elle crée débat. A chacun donc de se faire sa propre opinion... Et laissons la course à l'audimat à certaines chaînes d'infos spécialistes en la matière ! bien à vous, JB

      • D’accord avec votre ligne rédactionnelle, Gil. Du factuel, et chaque lecteur se fait une opinion, la bonne évidemment, meilleure encore si elle est exprimée avec … conviction. ☺

      • "Le rôle du journaliste n’est pas de donner son sentiment mais de traiter une info."
        Ce principe est la mort du journalisme, dans ce cas, il ne reste plus qu'à s'abonner à l'AFP :-)
        Sans polémiquer, si Zola avait appliqué ce principe, il n'aurait pas écrit "J'accuse". Un journaliste a une culture, une opinion personnelle -- et dans la plupart des cas, un patron -- qui influe.nt sur le choix, le traitement d'une info, son titre, sa présentation ...
        Noam Chomsky, dans "La fabrique du Consentement", démontre qu'un évènement sera -- ou ne sera pas -- sous couvert de l'exposition neutre de l'info, traité de la même manière selon le support, la source, etc.
        Doit-on croire comme parole d'évangile, ce n'est pas mis en doute ici, ce qui est imprimé ou "dit à la télé" ?
        Sincèrement,

      • Vous traitez d'aviation légère... vous êtes pilote Ulm... en fait vous vous contentez de rédiger en synthétisant les faits... sans avis.. sans sentiment propre...vous n'êtes pas concerné et vous retombez sur vos pattes par une neutralité bien utile... on connaît dans l'ensemble l'objectivité de la presse en France... j'espère qu'un jour votre Ulm ne soit imposé d'un Veritas annuel, d'une visite médicale pour monsieur et bien sûr un carnet de vol !!!

        • Je reprends l'initiative en tant que rédacteur en chef d'Aerobuzz.fr.
          Cher Daniel, depuis onze ans qu'existe Aerobuzz, depuis bientôt quarante ans que j'écris des articles dans la presse aéronautique, je me considère comme un passeur, pas comme un donneur de leçon. J'estime qu'une partie de mes lecteurs en sait beaucoup plus sur le sujet que moi-même. Je ne leur ferai pas l'injure de leur donner des leçons. Le rôle d'un journaliste est d'être un médiateur, c'est-à-dire d'être l'intermédiaire entre celui qui sait et celui qui est avide de savoir. Je ne détiens aucune vérité, je ne cherche à imposer mon avis à personne. Tous les journalistes de la rédaction, Jérôme Bonnard compris, partagent cette conception du métier.
          Pendant de nombreuses années, j'ai écris dans des magazines aéronautiques papier sans avoir aucun retour. J'ai fait mon travail en essayant de rester le plus fidèle à ceux qui me faisaient confiance en répondant à mes questions lors de reportages afin que je puisse écrire mes articles. Avec internet, la relation avec les lecteurs a radicalement changé. Le moindre article génère des réactions. D'où la nécessité d'être encore plus rigoureux. Je m'en tiens à la règle de base du journalisme. J'essaye de rapporter les faits de la manière la plus objective et je fais confiance aux lecteurs pour débattre. Le seul espace dans lequel je m'autorise à émettre une opinion est la nouvelle rubrique baptisée "Dépose-Minute" lancée il y a un peu plus de deux mois et demi.
          Daniel, je vous sens très en colère. Vous vous trompez de cible !

  • L'EASA par certaines de ses dirigeants est souvent plus libérale que nos Fédérations. Je suis copropriétaire d'un WT 9 Light Aircraft en Afrique du Sud et je loge mes heures du fait que ma validation m'impose de le faire. Mais si l4EASA m'autorise à le faire c'est pas la FFPLUM qui peut me l'interdire.

    • Achete un Dynamic en LSA ou CS23.
      En F-H... et non en F-J...
      Et y aura pas de problème !
      Comment y font tous les aeroclubs avions qui ont des WT9?

  • Bien sur!

    L'eau chaude existe déjà, mais réinventons la quand même!...

    Plus l'ULM se rapprochera de l'aviation dite "certifiée" plus les contraintes apparaitront et les coûts qui vont avec.
    Quel intérêt et si oui pour qui?...
    En tout cas pas pour les pilotes ULM qui ont la chance en France de voler plus librement, réglementairement et médicalement.

    Si certains veulent comptabiliser les heures, donc, aussi, un Carnet Aéronef, voler en VFR de nuit, disposer d'une masse maximale supérieure à 525 kg, augmenter la puissance des moteurs... etc, il existe l'aviation certifiée!

    Certes c'est plus cher mais on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière!

    On commence par un carnet de vol pilote, ensuite des Livrets Aéronefs et Moteur, et nous arriverons à un "CDN ULM" renouvelable tous les ans par l'administration.
    Si l'ULM rejoint ainsi l'aviation "certifiée", ce sera l'agonie de l'aviation légère et de loisir avec toutes les conséquences négatives, jusqu'à sa disparition.

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