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Bernard Decré livre sa vérité sur l’Oiseau blanc

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Jean Ponsignon

Après cinq ans d’enquête et de recherches, Bernard Decré est arrivé à la conclusion que Nungesser et Coli, à bord de l’Oiseau blanc, avaient rejoint l’Amérique au niveau de Saint-Pierre-et-Miquelon. Dans « L’enquête vérité » (éditions Arthaud), il présente une suite de témoignages et de faits troublants recoupés par le journaliste d’investigation, Vincent Mongaillard.

Il s’agit du récit d’une enquête sur les conditions de la disparition de Charles Nungesser et François Coli au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, en mai 1927, alors qu’ils tentaient à bord de leur biplan l’Oiseau blanc la première traversée sans escale de l’Atlantique. Le 8 mai 1927 à 5 h 21, les deux « as » de la Première Guerre mondiale décollent de l’aéroport du Bourget à bord de l’Oiseau blanc. Leur ambition ? Atterrir à New York et réussir la première traversée de l’Atlantique sans escale. Mais le biplan et ses héros disparaissent « quelque part dans l’Atlantique nord ». On ne les retrouvera jamais.

Charles Nungesser et François Coli… © DR

Quatre-vingt-six ans après les faits, et après cinq années de recherche, Bernard Decré Bernard Decré, historien et explorateur, est président de l’association À la recherche de l’Oiseau blanc. Il effectue depuis 2006 des recherches sur la disparition de Nungesser et Coli. expose au journaliste d’investigation Vincent Mongaillard Vincent Mongaillard est journaliste et écrivain. Reporter au Parisien, il suit l’affaire de l’Oiseau blanc depuis ses prémisses. les années d’enquête qu’il a conduites. Le livre se lit bien ; il a un côté thriller ! Le lecteur est passionné par les recoupements opérés et par les témoignages recueillis. Personnellement j’ai été particulièrement convaincu par les témoignages des habitants de Terre Neuve, parce qu’ils étaient moins impliqués et ignorant du raid en cours (donc non influençables). Oui l’Oiseau blanc a bien dû survoler Terre Neuve. Pourtant dans ses conférences Bernard Decré parle beaucoup moins de ces deux témoignages que de ceux des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Bernard Decré est convaincu que Nungesser et Coli ont rejoint le continent nord-américain au niveau de Saint-Pierre. © Gil Roy / Aerobuzz.fr

N’ayant plus assez de carburant pour rejoindre New York, à bout de forces, les deux hommes n’auraient sans doute eu d’autre choix que de se poser au large de Saint-Pierre-et-Miquelon avec leur avion « marinisé » à la coque étanche. Malheureusement, le brouillard leur aurait été fatal. C’est la conviction de Bernard Decré…

 

Au cours de votre lecture vous croiserez les pêcheurs Terre Neuva, les trafiquants d’alcool au temps de la prohibition, les gardes côtes américains, et même d’émouvants retraités. Vous connaitrez de mieux en mieux les personnalités étonnantes de Charles Nungesser et de François Coli, qui, même sans le drame de L’Oiseau blanc étaient déjà des personnages légendaires. Ils avaient choisi le plus difficile, le vol d’Est en Ouest. Ils ont très vraisemblablement gagné largement le record de distance. Ces chevaliers des aventures du ciel suscitent notre admiration et notre respect, et le récit de leurs vies et de leurs choix de vol mérite notre attention.

En 1927, la presse française s’était précipitée pour annoncer le triomphe de Nungesser et Coli. © DR

Bref, je vous engage à lire le livre, même si je pense que la jaquette rouge et blanche de l’éditeur est un peu racoleuse en évoquant les « premiers vainqueurs de l’Atlantique ». Que dire alors du capitaine John Alcock et du lieutenant Arthur Brown qui, en 1919, partis de Saint-Jean à Terre-Neuve, se posèrent à Clifden en Irlande ?

Jean Ponsignon

L’oiseau blanc, l’enquête vérité. Par Bernard Decré. Editions Arthaud

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Jean Ponsignon

En parallèle d’une carrière de 29 ans dans le conseil en organisation et management et de 6 ans dans l'humanitaire, Jean Ponsignon a signé une centaine d’articles sur deux sujets principaux, l’aéronautique et l’humanitaire, pour Aviation & Pilote, Aventure, Bourgogne Magazine, La Croix… Il a rejoint Aerobuzz, début 2013. Jean Ponsignon traite l’actualité culturelle.

View Comments

  • Bonjour Bernard,
    Réflexions....
    Peut-être que lors de ces tirs, Nungesser qui pilotait a été blessé et très affaibli par la fatigue du voyage, a eu encore plus de difficultés à atterrir. François Coli étant en place côté mais en retrait, ne pouvait pas l'aider et pour tous deux il n' était certainement pas aisé de se mouvoir facilement avec le poids et l'encombrement de leurs habits... ?.....

  • Bonjour M. DECRE,
    J'habite à Sèvres (92310),9 rue Nungesser et Coli. Cette rue a été nommée ainsi dans les années 20 (1928 ?).
    J'ai appris que ces deux aviateurs étaient en réalité les premiers à traverser l'atlantique. J'ai proposé à notre Maire d'en faire état sur les deux plaques de rue pour rectifier l'histoire. Il est d'accord. Pouvez-vous nous proposer le texte à faire figurer sur les plaques ?
    Existe-t-il une association en France qui a menée les recherches sur la disparition des deux aviateurs ? Nous pourrions inviter ses représentants pour inaugurer les nouvelles plaques...
    Je vous en remercie par avance.
    bien cordialement,
    Martine Bessière
    06 81 35 95 73

    • Le texte serait alors : Impasse Alcock et Brown, les deux premiers aviateurs qui ont réellement traversé l'Atlantique en 1919.

  • Bonjour Monsieur DECRE

    Je découvre le site ainsi que les recherches admirables que vous avez effectué.
    Avez-vous du nouveau en ce qui concerne Saint Pierre et Miquelon ?
    Mon père Gaston LAVOISIER alias DILFOY a construit le terrain de Saint Pierre.
    Dans ses mémoires il parlait de ce vol et de sa possible issue à Saint Pierre : je vais rechercher et vous citerai ses passages.
    Abientoôyt
    Louis LAVOISIER
    Paris

    • Bonjour Louis
      Je viens seulement de découvrir votre mail...
      Je pense, qu'à l'époque 1927 il n'y avait pas de terrain d'atterrissage à Saint Pierre, les avions amerrissaient ou se posaient sur la plage à Miquelon
      Merci pour toutes infos trouvées
      Bernard

  • Bernard Decré livre sa vérité sur l'Oiseau blanc
    Un moteur ne disparait pas comme ça !
    Il faut continuer à le chercher !

    • L’Oiseau Blanc de Nugesser et Coli

      Quelques réflexions personnelles…

      Il semble qu’il il ait des témoignages concordants pour que l’avion ait été aperçu à Harbour Grace le 9 mai 1927.
      A l’époque il n’y a pas d’avion métallique et avec un avion blanc et il est fort peu probable que les témoins se soient trompés sur la couleur…
      On ne peut pas voir un avion blanc dans le brouillard, sauf entendre le bruit du moteur.
      Donc au passage à Harbour Grace la visibilité était forcément assez bonne.

      Une chose m’inquiète un peu, connaissant le tempérament fougueux de Nungesser je m’étonne qu’il n’ai pas davantage manifesté sa joie au dessus d’Harbour Grace. Une série de loopings au dessus d’Harbour Grace ? je plaisante, mais au moins faire quelque chose. Est-ce que Coli, voulant prendre des repères précis et recaler ses instruments et sa navigation, aurait réussi à tempérer les ardeurs de « Nunge » ?
      Ou alors sont ils arrivés par le milieu de la baie entre St John’s, (St-Jean de Terre-Neuve), et Harbour Grace, qui sont à 30km d’écart, d’où les témoins des 2 côtés, et Nungesser, loin des habitations n’aurait pas été tenté de faire un salut.

      Cela semble logique d’arriver là, à la pointe de Terre Neuve, car la perturbation rencontrée et le vent d’Est contraire les ont retardés, et ils se trouvent plus à l’Est que le plan de vol prévu par Coli, c’est tout à fait crédible.

      S’ils avaient été vraiment à cours de carburant pourquoi ne pas amerrir à Harbour Grace ? A quoi bon continuer ? Il n’y a pas d’impératif de rejoindre St-Pierre et Miquelon et il y a autour d’Harbour Grace des lacs partout pour poser « l’ hydravion ».

      Le but du voyage c’est d’atteindre New York, et de gagner le prix. Il leur reste environ 3000 km ( ?), ils sont sortis de la difficulté majeure, le moteur ronronne, ils n’ont plus le vent contraire, la température est de 5 ou 6 degrés, l’avion est plus léger et Coli a réglé précisément son altimètre, donc ils continuent, au moins pour rejoindre les USA, et peut-être pour arriver à destination.

      Tout au long du trajet il n’y a que du terrain au ras de l’eau et quelques bosses d’une altitude de 200 ou 300m, rien d’inquiétant, et des étendues d’eau partout.

      Cependant ils ne sont pas axés dans la trajectoire prévue à l’origine et ils ont à traverser 2 bras de mer importants, 2 fois 400km au dessus de l’eau, de St-Pierre et Miquelon à la Nouvelle-Ecosse et plus loin de la Nouvelle-Ecosse au Massachussets. Le plan de vol initial était moins risqué.

      A partir de St-Pierre et Miquelon ils ont rencontré du brouillard ; je ne crois pas beaucoup aux témoignages fantaisistes des pêcheurs ou contrebandiers, la logique me ferait plutôt penser à une panne en pleine mer après avoir dépassé St-Pierre.

      Soit l’Oiseau blanc s’est cassé complètement à l’amerrissage, car la mer est toujours mauvaise et houleuse à ces endroits, soit ils ont amerri par miracle, sans trop de casse, et dérivé un moment vers l’Est avant de sombrer, pourquoi pas au large de Sable Island.

      Philippe Soula

      • Bonjour Philippe
        Je découvre votre mail fort pertinent...
        Sachons qu'ils arrivent à 9H LT à Harbour Grace après 31h de vol, soit à raison de 100l à l'heure ayant consommé environ 3100litres, on va les revoir au phare de Cap Race, soit 2h30 après, et pour aller sur Saint Pierre il faut deux heures trente, soit au total au niveau de Saint Pierre: ils vont être à 34h de vol...sls n'ont plus que deux heures de vol dans les réservoirs, pas possible d'aller sur la Nouvelle Ecosse.
        Saint pierre et Miquelon, iles Françaises va être leur but...
        Mais on oublie trop la vraie guerre entre les Coast Guards et les Bootleggers
        Ils se sont fait tirer dessus par les deux, donc ils vont essayer de se poser dans un drole d'état..
        Amitiés

      • Merci pour votre mail que je découvre que maintenant
        Bien sur nous recherchons le bloc moteur, mais si j'ai fait l'erreur de le recherches devant Saint pierre, il a du être entrainé par le courant du Labrador étant donné qu'il n'a pas du se dissocier du fuselage vide d'essence et qu'il a du flotter entre deux eaux...
        amitiés
        B.decré

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