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Culture Aéro

Concorde, ce ptérodactyle

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Thierry Dubois

Concorde, vu avec les yeux de 2019, est le symbole d’une ère révolue dans le transport aérien, écrit Thierry Dubois. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journalistes d’Aerobuzz.fr se souviennent.

J’ai approché Concorde… tard et au sol. C’était en 2001, un reportage sur ses réservoirs de carburant et les renforts en kevlar qui y étaient installés. Il s’agissait d’éviter que la tragédie du 25 janvier 2000 ne se reproduise.

On pensait alors que le bel oiseau blanc allait continuer à transporter des passagers encore longtemps. En fait d’oiseau, nous avions sous les yeux un ptérodactyle. Un vestige d’une autre époque.

Une époque où on croyait aux vertus du transport aérien pour rapprocher les hommes. Voyager, c’est la compréhension mutuelle, disait-on alors que la seconde guerre mondiale était encore dans tous les esprits. Voler vite allait dans le sens de l’histoire. Au-delà du rêve d’ingénieur, Concorde était un projet d’hommes de bonne volonté.

C’était au prix d’une consommation démoniaque de kérosène. Lors de la conception de celui qui restera le seul supersonique civil (j’en prends le pari), la seule crainte liée au pétrole, c’était d’en manquer. Autre temps, autres mœurs.

Les réservoirs à carburant de Concorde occupaient un espace bien plus important, toutes proportions gardées, que sur un avion classique. © BEA

La philosophie était ancienne, enfin, en matière de conception. Je tire mon chapeau à ceux qui ont dessiné Concorde. Mais force est de constater qu’il était intrinsèquement moins sûr qu’un avion classique. En cause : le risque – accepté – qu’un événement mineur, comme l’éclatement d’un pneu, cause une catastrophe.

Thierry Dubois

 

Vous pouvez, vous aussi, partager vos souvenirs de Concorde via les commentaires.

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Thierry Dubois

Thierry Dubois est journaliste aéronautique depuis 1997. Ingénieur Enseeiht, il s’est spécialisé dans la technologie – moteurs, matériaux, systèmes — et la sécurité des vols. Chef du bureau français du magazine Aviation Week, il anime aussi des rencontres comme les tables rondes du Paris Air Forum. Pour Aerobuzz, Thierry Dubois couvre notamment les hélicoptères civils et des sujets techniques.

View Comments

  • Bonjour,
    Il est rappelé que "Concorde était un projet d’hommes de bonne volonté".
    c'est cet esprit qui a animé cette création collective.
    Il était moins sûr, c'est à voir, un simple tube pitot gelé perturbe aussi un système électronique et cause une catastrophe..
    Il serai bon de se souvenir de Concorde non pas comme un gouffre économique et écologique, mais comme une entreprise collaborative indépendante de la sainte rentabilité et du cher principe de précaution qui nous empêche d'avancer et de rêver encore, restons humains gardons la passion.

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