Au-delà d'une aviatrice, Dorine Bourneton est une femme déterminée. © D. Bourneton
Dans son deuxième livre, « Au-dessus des nuages », qui vient de sortir aux éditions Robert Laffont, Dorine Bourneton raconte avec son légendaire enthousiasme le combat qu’elle continue de mener depuis 25 ans pour défendre la cause des personnes handicapées, et notamment la reconnaissance des pilotes handicapés.
De façon inattendue, le nouveau livre-témoignage de Dorine Bourneton s’adresse au président François Hollande. Pour que la plus médiatisée des pilotes françaises prenne ainsi la peine de reproduire intégralement en annexe sa « lettre ouverte à François Hollande » parue dans le Journal du dimanche du 25 mai 2014, c’est qu’elle en a vraiment gros sur les roues de son fauteuil roulant ! Vingt-cinq ans que Dorine se bat avec acharnement, détermination – et bonne humeur – pour défendre les handicapés. « Aujourd’hui, mon quotidien est de ne pouvoir accéder à l’école de mon enfant ou à la pharmacie de mon quartier, de ne pas manger du pain frais tous les jours car la boulangerie a une marche infranchissable… » Et voilà que la loi du 11 février 2005 relative à l’accessibilité des handicapés reporte une fois de plus ses décrets d’application.
Tous les cockpits s’ouvrent devant le sourire de Dorine. © Dorine Bourneton
Alors la courageuse Dorine reprend la plume et continue le combat. Dans son premier livre « La couleur préférée de ma mère » (Editions Robert Laffont, 2002), Dorine Bourneton revient surtout sur les événements qui ont bousculé sa vie. Son accident d’avion du 12 mai 1991 dans lequel trois personnes sont mortes. Dorine a 16 ans. Passagère du Piper qui s’écrase contre un massif du mont Mézenc, elle est la seule survivante. Mais elle restera paraplégique.
Dorine et Romain, son instructeur voltige, au sein de l’Amicale de Voltige Aérienne. © Dorine Bourneton
Aujourd’hui, Dorine a quarante ans, une charmante petite fille, et une vie à mille à l’heure dans laquelle elle multiplie les voyages, les conférences, les émissions radio, télé… et les vols. C’est ce tourbillon qu’elle raconte dans « Au-dessus des nuages ». Dorine la battante, qui revendique haut et fort sa place parmi tous les défenseurs de la cause des pilotes handicapés, veut prouver aux hommes que « si un avion m’a enlevé mes jambes, l’aviation, elle, m’a tout donné. Et au centuple ». Alors Dorine va consacrer sa vie à prouver, par l’exemple, que le handicap peut être surmonté.
Dorine Bourneton, une joie de vivre communicative. © Dorine Bourneton
Elle reconnaît ici, avec beaucoup de lucidité et de sérénité, que certains obstacles l’ont profondément meurtrie, notamment les restrictions administratives qui retarderont l’obtention de ses licences de pilote professionnelle, de pilote de voltige… Mais Dorine est obstinée. Elle « passe la moitié de sa vie en l’air » et découvre les vols avec la Patrouille de France, avec des Canadair, avec le ravitailleur Boeing C-135. Elle s’initie au parachutisme, crée une patrouille aérienne composée d’un Rallye, d’un DR400 et d’un Aiglon, participe à de très nombreuses manifestations aérienne telles que les tours de France des jeunes pilotes, les Rêves de gosses (Rallyes aériens organisés par les Chevaliers du ciel au profit d’enfants handicapés). Elle va même participer à un raid canoë-VTT-tir à l’arc en Guyane !
Parallèlement, elle poursuit son action de défense des handicapés au sein de la « commission Pilotes handicapés » qu’elle a fondé et qu’elle préside à l’Aéroclub de France. Et cette année, et ce sera une grande première dans l’histoire de l’aviation, Dorine effectuera une présentation de voltige aérienne au prestigieux Salon du Bourget !
« Au-dessus des nuages » est le témoignage courageux d’une femme profondément amoureuse de la vie, passionnée par le monde de l’Aviation devenu sa « famille de cœur », et qui a su rester terriblement humble. Une preuve ? Je me souviens, il y a quelques années, d’un rallye aérien auquel je participais quelque part sur un terrain de l’Ile de Beauté. Nous étions des dizaines et des dizaines de pilotes à faire la queue à une cantine pour le déjeuner. Et voilà que, Dorine me voyant l’un des derniers dans la file d’attente, vient me trouver : « ne bouge pas, je vais te chercher ton plateau-repas. Tu comprends, sur mon fauteuil roulant, je peux doubler tout le monde, on ne me dira rien ! ». Merci Dorine !
Bruno Rivière
Au-dessus des nuages
La couleur préférée de ma mère
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Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Madame Closterman,
La ténacité, les réussites, l'énergie, les combats et aussi le charme de Dorine en font un porte-voix pour de nombreuses causes. Les handicapés bien sûr dont le grand public se sent moins étranger, moins intimidé, voire, disons le mot, moins apeuré en suivant Dorine évoluer sur un plateau télé ou dans les airs. Elle véhicule une image positive du handicap et je me plais à croire que nombreux sont les gens étrangers au handicap qui ont, après l'avoir vue, une approche moins empruntée des gens dits différents. Les femmes aussi, et vous en êtes une, ne peuvent que bénéficier de ce que fait Dorine. Quel bel exemple pour montrer que l'on peut être maman et s'épanouir avec passion, avec passions. La différence enfin au sens plus large devient attractive alors qu'elle est pour beaucoup de gens mal éduqués (les enfants n'ont pas peur du fauteuil, du noir, du juif, du pauvre, ou de l'homo) répulsive. Bref le résultat de la médiatisation de Dorine ne sert que des causes justes, et malheureusement encore trop négligées.
Dorine intervient dans les entreprises et fait comprendre que les personnes en fauteuil ne sont pas forcément destinées à survivre d'aides sociales ou à être parquées. Où est le moi d'abord ? Pourrait-elle convaincre ces cadres dirigeants de changer leur politiques de ressources humaines pour considérer les handicapés comme des gens tenaces, volontaires et qui réussissent plutôt qu'une contrainte fiscale si elle n'avait pas cette petite notoriété ?
De nombreuses personnes œuvrent dans l'ombre des Restos du Cœur et c'est à eux que revient la valeur de ce mouvement. Faut-il pour autant brûler Coluche sur un bûcher de vanité ? Vous avez appris à piloter à un unijambiste. Vous avez certainement cette valeur et cette ténacité. Faut-il pour autant jeter l'opprobre sur Dorine ? Elle na pas formé un unijambiste mais a permis à de nombreux abîmés de relever la tête, de croire en des rêves anéantis.
La lecture des ses livres vous apprendra aussi de ses échecs et de sa capacité à remonter à chaque fois des pentes plus difficiles. Oui elle peut en être fière. Et oui, nous tous, valides ou cabossés, à roulettes ou marchant de travers, pouvons nous demander si nous donnons le meilleur de nous-même quand nous la lisons ou la voyons aux commandes d'un avion.
Et personnellement, je préfère que mes enfants écoutent Dorine sur France Inter plutôt que Nabilla sur une chaîne de la TNT. Si seulement le charme de Dorine lui apportait la même audience que le silicone de Nabilla, le monde irait un peu mieux.
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
L'exemple que tu donnes , le message que tu délivres , les valeurs que tu défends sont les plus belle réponses que tu puisses apporter aux critiques dont on ne sait bien souvent jamais quels en sont les vrais fondements ou alors on les connait trop !
gardes le cap !
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Le charme et la détermination, c'est bien, entre autres, ce qui te caractérise Dorine ! Bravo pour ta ténacité, pour ce que tu entreprends, car non seulement tu fais avancer la cause des personnes handicapées mais aussi des autres pilotes en général. Par ton action, tu montres que l'aviation est un monde ouvert, et non réservé à une élite. Bien souvent on décrit les pilotes dans les médias soit comme des matheux froids, soit comme des pilotes militaires bardés de cuir et de kaki, soit enfin comme d'inconscients pollueurs... Nous savons tous qu'il n'en est rien bien évidemment, mais pas les grands médias télévisuels !
Merci d'être là Dorine !
Reviens quand tu veux dans le Gers !
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Merci pour ces échanges que je découvre et vos encouragements. Les critiques de Mme Closterman ne me gênent pas, ils ne me concernent pas, car je me retrouvent pas à travers ces vagues impressions. Quand on sait d'où on vient on sait où on va...
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
faudrait-il laisser la une à des faits divers qui mériterait mieux le bas de la dernière page, pour une fois que nous avons une personne très sympathique, mais handicapé, qui fait fit de celui-ci pour nous montrer que malgré les problèmes de la vie, il ne faut jamais baisser les bras et donner un exemple dont beaucoup de jeunes ont besoins
A la limite de l' Yonne et de la Seine et Marne, il y a un handicapé ( accidenté en course automobile ) qui aurait pu prendre une retraite prématurée avec son indemnité, pas du tout, il a construit une très belle usine ( oui, une usine peut être belle ! ) pour faire des voitures de formule 2 et sortir quelques un des champions , voir champions du monde en formule 1 ) de ces dernières années, il avait même été contacté par un grand constructeur pour gérer son écurie, mais a refusé , préférant se limiter à la formule 2 et 3 et " sortir " des champions.
il fait souvent " la une " des revue spécialisée , et même des autres, quoi de plus normal ?
En Angleterre, pendant de nombreuses années, un paraplégique a géré avec une très grande compétence, une écurie de formule 1, lui, il faisait " la une " toutes les semaines et le méritait grandement
Que dire d'un champion cycliste qui fait très souvent "la une " pour des problèmes de dopage...vous préférez ? pas moi !
encore un bel exemple, comme Dorine, il est paraplégique.encore un grand bravo, il faut continuer..contre vent et marée, et ne tenir compte que du positif.
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Dorine a mis plus d quinze ans pour en arriver, personne n'a le droit de contester son travail et sa ténacité. c'est un travail journalier, d'autant plus dur compte tenu de son état.
on ne reproche pas à un sportif qui dispose de son intégralité physique d'être " à la une " des journaux, pourquoi Dorine ne pourrait-elle , elle aussi, y être ?
en plus, comme elle bon coeur, elle en fait profiter tous ceux qui sont dans son cas, et démontre aux autorités, plus ou moins administratives, que l' on peut faire beaucoup, et souvent autant que les autres, même en étant handicapé, continu Dorine, cela ne peut que donner des idées aux autres
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Désolée de vous décevoir, je ne cherche absolument pas de médiatisation, ceci est très loin de mes motivations.
Bien au contraire, j'ai exprimé un avis dans les commentaires d'Aérobuzz et j'ai simplement dit mon opinion. Alors, celui qui condamne Bader, l'a-t-il connu personnellement, moi pas et l'accusateur non plus certainement, alors avant de dire que c'était un tyran, il conviendrait de l'avoir cotoyé, de vérifier les sources et d'avoir connu cette personne de visu avant de la disloquer.
Bader, deux jambes amputées, et un nombre énorme de missions de chasse aérienne pour sauver son pays, l'Angleterre, et le nôtre, la France.
Pour Rudel, visiblement inconnu de ce correspondant, il avait perdu une jambe lors d'un combat aérien, et a continué sur plus de 200 missions de chasse aérienne en prenant tous les risques, mais il était allemand.
Et, sur ce point, Pierre Clostermann a écrit: "Quel dommage qu'il ne portât pas notre uniforme". Une phrase de Walter Nowotny dans la préface de "Pilote de Stukas".
Même, si tout ceci est très éloigné de la médiatisation de Dorine, je maintiens qu'il y a eu des héros aéronautiques handicapés avant elle et que tout cet historique nous impose, nous oblige à être humble et modeste.
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
En tout cas si vous cherchez vous aussi madame Clostermann une petite médiatisation par le biais du forum aerobuzz, c'est raté.
cordialement
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Justement madame, les 2 cas que vous citez étaient pour d'autres raisons constamment sous les feux de la rampe,et Bader s'il était un parfait héro de son temps,ne respirait en rien, de par son comportement souvent odieux vis à vis de ses pairs, l'humilité..
Que vouliez vous donc alors nous démontrer ?
sans doute la résilience face aux coups du sort passe par différents chemins suivant les cartes dont on dispose..Dorine a clairement choisi le sien.
Bien à vous
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Le pb est que j'ai en mémoire deux véritables "pilotes de combat", Bader et Hans Ulrich Rudel dont je ne vais pas faire l'historique. J'ai appris à piloter à un jeune homme de 15 ans, amputé d'une jambe, et je garde le souvenir d'un excellent voltigeur, écrivain également, amputé d'un bras.
Avez-vous déjà vu leur photo dans un magazine ou lu un article les concernant ?
Mais, cette réflexion n'enlève rien au courage extraordinaire et au mérite incontestable de Dorine.
Dorine Bourneton, le charme et la détermination
Madame,
Je n’aime pas trop les courriers du style « je t’aime, mais je te déteste » dont on retient souvent la 2ème partie. Il serait plus honnête de s’interroger sur le sens du « mais » et se demander si notre société n’est pas malade de la com’, cette gangrène qui pousse ceux qui ont à se défendre à émerger par tous les moyens. Il faut donc s’en prendre à certains médias.
Je peux vous assurer qu’après avoir passé une journée dans ce club de Dreux, pour un papier précédent (http://www.aerobuzz.fr/spip.php?article5507), en compagnie de Dorine et Guillaume, le « too much et moi d’abord » n’est pas de mise, qu’ils sont considérés, et veulent l’être, comme des pilotes lambda. Tout au plus sont-ils dispensés de la sortie/rentrée des Cap dans le hangar car il leur est déjà difficile, avec leurs roulettes, de passer sur les rails de portes. Quand à Guillaume, qui aurait mérité une meilleure audience lors de la visite de Roissy, lorsque je lui demandais pourquoi il n’y en avait que pour Dorine, son humour au second degré explique votre questionnement : « tu as vu ma tronche ? ». Tout est là et Dorine profite à fond du système. Pourquoi le lui reprocher ? Je vous trouve bien dure. Heureux sont ceux qui peuvent ou qui veulent rester dans l’ombre.
Jean-Marie Klinka