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Culture Aéro

L’aventure technique et humaine de Concorde a sa référence

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Fabrice Morlon

Après 30 ans d’existence, l’Association des Professionnels de Concorde et du Supersonique (APCOS) se réinvente en s’ouvrant au grand public. Avec plusieurs outils, dont un site web et une revue, l’association passe de la confrérie amicale à la référence incontournable sur Concorde.

Rarement un avion aura autant marqué les esprits. Et pourtant son exploitation par seulement deux compagnies aériennes n’aura duré que 26 ans. Concorde est un avion extraordinaire, plein de superlatifs dont celui de supersonique. Aujourd’hui, pièce de musée, Concorde est la somme d’exploits techniques et humains qui ont donné au « bel oiseau blanc » un statut de mythe.

Démarré au début des années 1960, le programme du Concorde a aujourd’hui 60 ans.

« Tempus fugit » et emporte progressivement avec lui les femmes et les hommes qui ont participé à cette extraordinaire aventure, vive encore dans la mémoire d’Airbus, d’Air France et British Airways. C’est pour préserver tout un patrimoine, technique et humain, que ceux qui ont fait Concorde partagent aujourd’hui leurs expériences à travers une association.

 

Au salon du Bourget de 1967, une maquette en bois de Concorde grandeur nature est présentée au public. © Jacques Guillem

Cette association est l’APCOS (Association des Professionnels de Concorde et du Supersonique) qui a vu le jour en 1990 avec l’objectif de regrouper celles et ceux qui ont œuvré sur et pour l’avion supersonique. De la conception à la construction, des essais en vol et jusqu’à la vente et à l’exploitation chez Air France, l’APCOS ambitionnait alors, sous la forme d’une amicale, de réunir les femmes et les hommes de Concorde.

Avec l’arrêt des vols en juin 2003, l’APCOS s’est attaché à préserver la mémoire de l’aventure technique et humaine qui a permis à ce programme industriel hors normes, et encore inégalé aujourd’hui dans le domaine supersonique commercial, de voir le jour.

Depuis près de vingt ans et sous l’impulsion de l’actuel président de l’APCOS, Pierre Grange, qui combine les expériences de pilote Air France et pilote du CEV (Centre d’Essais en Vol) et qui totalise 1.360 heures sur Concorde, l’association a entrepris une collecte de témoignages, de photos et vidéos, de documents techniques et d’exploitation pour les mettre à la disposition du plus grand nombre.

Le 7 mai 1971, le président Pompidou arrive à Toulouse à bord du prototype 001. Comme le souligne la revue Concorde Référence, qui oserait imaginer aujourd’hui faire voler le président de la République en fonction à bord d’un prototype ? © Airitage

De manière à mettre en valeur cette fabuleuse moisson de milliers de documents et à poursuivre son travail de collecte de témoignages, l’association s’est lancée dans une refonte totale de ses outils de communication et se réinvente pour s’ouvrir au plus grand nombre tout en mettant en exergue l’aventure humaine du programme en faisant parler les « gens de Concorde. » C’est ainsi que l’équipe de l’association, plutôt que de cultiver l’entre-soi, souhaite s’ouvrir dans le cadre de son programme de communication « APCOS2050 ».

Au milieu d’une pléthore de sites web, ouvrages et documents sur Concorde, l’APCOS a choisi de devenir un organe de communication participatif ouvert à tous.

L’objectif est de recueillir davantage de contributions, de toutes celles et ceux qui ont un lien de près ou de loin avec le supersonique, et pas forcément des professionnels ayant participé au programme industriel de Concorde. L’objectif est aussi de reprendre la vérité de l’histoire de Concorde et de la partager de manière à tordre le coup à certaines approximations et inexactitudes reprises sur des contenus en ligne, en particulier.

Les premiers résultats sont mis à la disposition de tous avec un site web qui ambitionne de devenir la référence technique et historique sur Concorde. En complément du site, un compte Instagram et une nouvelle revue viennent apporter une angle différent sur l’avion supersonique.

Les personnels de maintenance d’Air France ont réussi à convaincre leur entreprise et Aéroports de Paris d’exposer F-BVFF face à la tour de contrôle de Roissy Charles de Gaulle en 2005. © Bernard Charles / APCOS

Avec ces nouveaux outils, l’APCOS veut faire la lumière sur le programme Concorde, ses réussites comme ses échecs.

De nombreux documents sont déjà accessibles sur le site de l’APCOS qui s’enrichira progressivement. Documents techniques, récits et anecdotes, portraits de gens de Concorde, banques d’images, vidéos dont le documentaire « Un ciel signé Concorde » de Loïc Pourageaux et André Rouayroux… de quoi passer des dizaines d’heures d’exploration, de visionnage et de lectures. Une boutique en ligne est également en préparation qui proposera non seulement des ouvrages mais aussi des pièces de collection telle la réplique du manche du Concorde F-WTSA.

Le premier numéro de la revue de l’APCOS est un prototype qui va évoluer pour atteindre sa forme finale, qui sera peut-être disponible sur abonnement et consultable en ligne. © APCOS

La revue, intitulée « Concorde référence » et dont le numéro 1 vient de paraître, se veut un complément au site web. Son rédacteur en chef, André Rouayroux, ambitionne d’en faire un espace de rencontre et de découverte autour du « bel oiseau blanc », de partage de témoignages, d’anecdotes et de récits. Le premier numéro de la revue propose ainsi le témoignage prenant de Michel Vergé, jeune ajusteur-monteur dans les années 1970 qui livre son émerveillement devant cet avion, l’ambiance des ateliers de Sud-Aviation, et ses travaux hydrauliques sur l’exemplaire de pré-série F-WTSA qui rejoindra le prototype pour les vols d’essais.

Avec ce premier numéro, et avec les trois prochains, la revue en est encore à l’état de test. Le comité directeur de l’APCOS se laisse le temps de réfléchir sur la possibilité de proposer un abonnement qui pourrait ouvrir Concorde Référence au grand public, sans le réserver au membres de l’association.

Avec toutes les passions qu’il a suscitées et l’émerveillement qu’il suscite encore, Concorde méritait bien une revue et un site internet complet. Mais l’association ne compte pas en rester là. D’autres projets sont à l’étude et l’APCOS travaille actuellement à développer sa présence sur les réseaux sociaux. Un projet avec l’INA se dessine pour un programme qui sera dévoilé en 2022.

Fabrice Morlon

Pour consulter le site web de l’APCOS.

Pour consulter la page Instagram de l’PACOS.

Pour adhérer à l’APCOS.

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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