Les aviateurs de l’extrême de la BA188 de Djibouti en images

Avec le talent qui le caractérise, le photographe nous transporte au cœur de l’action, à la découverte des militaires qui, à 7 heures de vol et 6 000 kilomètres de la France, assurent au quotidien la présence française dans cette jeune république, située dans une région très tumultueuse et hautement stratégique.

Julien Sabené, colonel de son état et commandant de la BA 188, amoureux de Djibouti comme de son métier de pilote de chasse, troque momentanément le manche de son Mirage 2000 contre la plume pour livrer, au début de chaque chapitre, un vibrant témoignage de la vie des unités qui y sont stationnées.

La base aérienne 188 de Djibouti, qui voisine avec l’Aéroport International, est installée depuis 1946 et ses aéronefs (du Skyraider au Mirage 2000, du Dakota au Transall et du Sikorsky au Super Puma) vont se succéder pour sillonner les cieux du Golfe d’Aden. Mis en œuvre par des générations d’aviateurs, ces appareils font désormais partie du quotidien de la population de ce territoire, situé au carrefour entre l’Afrique et le Moyen Orient.
Surveillance de l’espace Aérien djiboutien, actions d’aide au profit de l’Etat et des forces armées Djiboutiennes, protection des ressortissants français et soutien aux forces aériennes de projection sont les principales missions des unités et escadrons (1900 militaires) stationnés sur la base « colonel Emile Massart » .

Après quelques pages de photos de paysages saisissantes, soulignées par un texte de l’industriel mécène Bihari Larry Modi présentant son pays d’adoption, l’ouvrage propose des vues à couper le souffle d’aéronefs de combat ou de transport tactique L’escadron de chasse 3/11 « Corse » équipé de 7 Mirage 2000 (3 Mirage 2000-D et 4 Mirage 2000-5F) et l’escadron de transport Larzac (C-160 Transall – hélicoptères SA330 Puma et AS 555 Fennec ) sont les 2 unités principales qui « arment » la BA 188. Egalement base de soutien à vocation interarmées, elle accueille aussi de nombreuses unités de support dont une section de défense sol-air armée de 8 bitubes de 20 mm et 8 postes de tir de missiles Mistral. Par ailleurs, un bataillon de l’ALAT et un détachement permanent de l’Aéronautique Navale (Bréguet Atlantique 2) y stationnent en permanence. au cours de leurs missions, comportant de nombreuses prises de vues aériennes.

Les forces spéciales et groupes d’action qui interviennent, en liaison avec le détachement de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre lors de situations d’urgence ou dans un environnement hostile ne sont pas oubliés. Les instantanés et les cadrages « serrés » de Gilles Bordes-Pagès nous plongent au cœur même des interventions musclées des commandos parachutistes de l’Air et dans des phases de « rescue » des sauveteurs plongeurs de l’ET 88.

Enfin, les auteurs consacrent quelques pages sur la collaboration permanente entre l’Armée de l’Air et les autres forces stationnées à Djibouti (Marine, Armée de terre, Service de santé…) qui conduisent ensemble des actions au profit des autorités du pays. Ce regroupement (FFDJ) auquel se joignent ponctuellement d’autres détachements aéronautiques des armées européennes (Espagne, Allemagne) mène également des opérations de lutte contre la piraterie. Les multiples séquences d’engagement armé, vues à travers l’œil et l’objectif du photographe nous précipitent, là encore, au centre de l’action et la réalité des images peut nous interpeller au point de se demander s’il s‘agit d’entrainement ou de combat réel.

Alors que son ouvrage « Les Aviateurs de l’Extrême » vient tout juste de garnir les rayons des librairies, Gilles Bordes-Pages donne la parole à tous les acteurs et utilisateurs du C160 Transall (pilotes, mécaniciens, parachutistes….) au moment où l’appareil, après 50 ans de service, prend sa retraite et se voit retiré peu à peu des unités de transport de l’Armée de l’Air.

Ce nouveau livre, en guise d’hommage à ce bon serviteur, qui paraîtra sous le titre « Transall, 50 ans d’histoires » sera édité dès le milieu du mois de mai.

Philippe Chetail