Didier ESTEYNE

Quand Airbus Group a poussé la porte de son atelier, son projet d’avion bimoteur électrique a pris une dimension dont il n’aurait jamais osé imaginer. Didier Esteyne et son eFan sont désormais connus dans le monde entier et le N°2 mondial de l’aérospatial compte, grâce à lui, prendre une longueur d’avance. Tout cela est arrivé très vite.

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Didier Esteyne – J’ai fait mon baptême de l’air avec mon père, en hélico. J’avais 6 mois. Il était pilote dans l’Armée de l’air. Aucun souvenir direct, mais une photo d’époque.

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Ce serait très probablement le Spitfire.

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Je serais un aéronef qui n’existe pas aujourd’hui. Un ADAV, un avion à décollage et atterrissage vertical… avec des capacités de voltige.

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Je suis très attaché aux livres des essais en vol de Pierre Bonneau et Christian Briand. C’est pratiquement mon livre de chevet.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
L’histoire du C450 Coléoptère de la Snecma. Pour les passionnés uniquement !

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« L’Etoffe des héros. »

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« Les chevaliers du ciel ». la chanson interprétée par Johnny Hallyday. Mais dans la deuxième période.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
J’ai du mal à imaginer qu’il puisse y en avoir un. Il y a tellement de gens qui ont fait des choses extraordinaires, à la même époque. Morane, Deperdussin, etc… Ils ont osé. Côté aviatrice, j’aime beaucoup notre pilote d’essais française, Jacqueline Auriol.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
J’aurais aimé remporter un championnat du monde de voltige. J’ai beaucoup d’admiration pour ce que faisait Renaud Ecalle et pour ce que réalise l’équipe de France.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Je crois que malheureusement on n’a pas su cultiver ce que représentait la passion de l’aéronautique. J’aime bien qu’un gamin me demande comment ça vole. Ce côté miraculeux, impalpable de l’air qui nous fait voler ne fait plus rêver.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Prends la bonne colle !

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
J’ai une grande admiration pour Solar Impulse, pour ce que fait Virgin Galactic, pour ce qui se fait en voltige ; l’équipe de France est au top.

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Oui, ça m’est arrivé. Mais dans des configurations très particulières. C’était en essais en vol aux Etats-Unis où j‘ai eu beaucoup de problèmes techniques cumulés. J’étais sous contrat américain. J’avais des obligations.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Le voyage.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Inconsciemment j’avais cette passion en moi. C’est le modélisme qui a commencé à me donner l’envie de construire.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
A cet instant présent, d’avoir fait l’eFan. Demain, ce sera peut-être autre chose.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Je voulais être chirurgien ou pilote. J’ai beaucoup d’admiration pour les chirurgiens.