Alors que Toulouse est devenue la capitale européenne de la construction aéronautique civile, Bordeaux monte en puissance sur le marché de la maintenance aéronautique militaire. En quelques années, le grand Sud-Ouest s’est imposé comme le centre de gravité du MRO de Défense.
Bordeaux prépare actuellement la troisième édition du salon ADS-Show (28 et 29 septembre 2016) qui sera l’occasion de mesurer la montée en puissance, sur la façade ouest, de la filière de la maintenance aéronautique (MRO) et du maintien en conditions opérationnelles (MCO). Depuis 15 à 20 ans, la proportion de la maintenance militaire confiée au civil ne cesse de croitre. Comme cette activité ne peut efficacement se développer qu’en étroite relation avec les industriels qui produisent les matériels, le grand Sud-Ouest où se concentre historiquement une part importante de l’industrie aéronautique de défense, surfe logiquement sur la vague.
A Toulouse, le civil, à Bordeaux, le militaire. Le regroupement industriel qui s’est fait autour d’Airbus, en Midi-Pyrénées, est entrain de s’accélérer, en Aquitaine, autour de Dassault. C’est des lignes d’assemblage de Mérignac que sortent les Mirage 2000 et les Rafale, pour n’évoquer que les appareils en service dans les forces aériennes françaises. C’est aussi en région bordelaise qu’est implantée la section militaire de Safran Engines. Thales qui est en train de réunir à Mérignac, en un même site ultra-moderne, ses trois implantations girondines, profite également de ce regroupement pour transférer la structure de sa section militaire, actuellement à Paris. Ces mouvements répondent à une nécessité de proximité, à une logique de plateau.
Cette logique de plateau collaboratif entre le monde industriel et les militaires a été officialisée en novembre 2011 dans le cadre d’une charte de développement de l’aéronautique dans le sud-ouest. Elle se décline dans les faits dans une série de plateaux thématiques (Rafale, Mirage 2000, Casa,…) dirigés par la SIMMAD. La SIMMAD, Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la défense, créée fin 2000, est implantée à Bordeaux (seule sa direction est à Ballard), où elle regroupe pas moins de 3.000 techniciens militaires. Elle a une fonction de pilotage et de coordination. Elle est le chef d’orchestre du MRO militaire et c’est donc à ce titre qu’on la retrouve à l’origine du salon ADS Show.
Autour de Bordeaux, et plus largement dans le grand sud-ouest est entrain de monter en puissance un écosystème extrêmement étendu qui englobe la formation (avec Helidax à Dax, mais aussi avec Aérocampus Aquitaine à Latresne ou encore la chaire « Défense et Aérospatial » de Sciences Po Bordeaux), l’industrie civile et militaire (la dualité est une réalité), le centre de décision militaire, l’aéronautique comme le spatial, etc. Au final, les entreprises qui participent, directement et indirectement, au maintien en condition opérationnelle des aéronefs militaires sont de tailles diverses. Le salon ADS Show leur permet, et en particulier aux PME, de dialoguer directement avec les forces opérationnelles, d’accéder plus facilement aux marchés défense, d’entrer en contact avec les donneurs d’ordres. Ce salon ayant une vocation internationale, il permet aussi d’exporter un savoir-faire.
Au moment où les forces aériennes françaises sont engagées sur plusieurs théâtres d’opération en Afrique et au Moyen-Orient, un salon comme ADS Show prend évidemment une dimension particulière.
Gil Roy
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Face à Toulouse, Bordeaux joue la carte du MRO Défense
Votre estimation du nombre de personnels de la SIMMAD est fortement exagérée : 1000 personnes seulement et dont la fonction est de gérer des contrats.
En revanche vous faites l'impasse sur un établissement public à Bordeaux qui dépend du SIAé et qui s'appelle l'AIA de Bordeaux (1000 personnes) et qui a la responsabilité du MCO des moteurs d'aéronefs des Forces Françaises.