Deuxième partie – En Guyane, la mission de l’armée de l’air ne se limite pas à la protection du Centre spatial Guyanais (CGS). Des moyens importants sont mobilisés pour combattre les orpailleurs clandestins. Des missions complexes et souvent dangereuses.
La mission Harpie de lutte contre l’orpaillage clandestin est un investissement qui pèse sur les finances de la France. Environ 350 militaires et gendarmes y sont affectés en permanence depuis 2008. L’activité des trois Casa 235 de l’ET68 est consacrée à 80% au soutien logistique de cette opération et les Puma jouent également un rôle considérable.
« On est en haut du spectre des missions temps de paix » expliquent les aviateurs en guise de préambule. Les zones de poser avion ou hélico sont très techniques, la météo souvent difficile, les élongations immenses et la forêt cohabite mal avec l’idée de panne moteur. Cerise sur le gâteau des tropiques, les orpailleurs dérangés dans leur activité ouvrent parfois le feu à l’arme de guerre. Les opérations se font avec le gilet pare-balles. Comme dans le Sahel…
Les Puma, hors d’âge, assurent les évacuation sanitaires ou la mise en place des groupes d’interventions pendant les raids contre les sites d’orpaillage clandestins. Trois des cinq appareils sont équipés de réservoirs supplémentaires dans les ballonnets du train d’atterrissage, ce qui leur donne un emport total de 2.250 litres.
Au rythme de 11 litres minutes, l’allonge est donc supérieure à trois heures. Mais elle peut-être encore augmentée par l’emploi de réservoirs supplémentaires de 450 litres en cabine. Au détriment bien entendu de la charge payante.
Un Puma reste également d’alerte H24 pour les évacuations sanitaires (Evasan), et notamment au profit des marins. Il se dit en Guyane que les grands bateaux de croisière attendent d’être dans les eaux françaises pour demander des Evasan. Le service fourni par la France serait de meilleure qualité qu’au Suriname ou Brésil…
L’armée de l’Air a réalisé une cinquantaine d’Evasan en 2016 et elle en fera sans doute deux fois plus en 2017. Pourquoi ? En raison de l’indisponibilité de l’EC145 de la Sécurité Civile, en attente de pièces bloquées par des grévistes.
C’est une autre beauté de la Guyane, ceinturée par la forêt, les fleuves, l’océan et les mouvements sociaux de toutes natures qui tiennent avec le CSG un otage idéal pour faire monter les enchères.
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Frédéric Lert
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