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Défense

Un Mirage 2000-9 encore plus fort pour les Emirats !

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Frédéric Lert

Au salon de Dubaï, les Emirats Arabes Unis évoquent la modernisation de leurs Mirage 2000-9. De quoi patienter jusqu’au Rafale ou jusqu’au F-35 ?

Ce n’est pour l’instant qu’une intention : les EAU annoncent leur volonté de moderniser leurs Mirage 2000-9. Les EAU, fédération de sept émirats et peuplés d’un peu moins de 10 millions d’habitants, disposent aujourd’hui d’une soixantaine de Mirage 2000-9 et de deux fois plus de F-16 block 60. Un peu comme si la France alignait un millier de Rafale… F-16 block 60 et Mirage 2000-9 sont les plus modernes de leur génération mais cela ne suffit apparemment pas aux Emiriens…

Le Mirage 2000-9, du sur-mesures pour les EAU

Les Mirage 2000-9 ont été spécifiés et développés au cours des années 1990 pour répondre spécifiquement aux besoins des EAU. L’appareil combine des capacités air-air avec le missile Mica, air-sol avec des munitions guidées et des missiles de croisière et anti-navires avec le missile Exocet. Lors de sa définition, il représentait en somme la combinaison du Mirage 2000-5, du Mirage 2000D et de feu le Super Etendard.

Les avions émiriens sont pratiquement neufs, les plus récents ayant été livrés il y a moins de dix ans. Trente appareils sont issus de la modernisation de Mirage 2000 « classiques » déjà en service et les 32 autres ont été construits neufs au standard -9.

Combat proven

Avec ces avions, les EAU ont fait la guerre en Libye en 2011 aux côtés des autres nations coalisées, ils l’ont faite de nouveau subrepticement en 2014 avec la complicité des Egyptiens et ils sont à ce jour occupés à bombarder le Yémen. Ils se disent très satisfaits des avions français, ce qui ne les empêche pas de réfléchir au coup d’après.

Mais quel pourrait être le périmètre d’une modernisation pour ces avions déjà bien équipés ? Nouveaux armements, nouveaux capteurs, nouvelles contre-mesures électroniques, nouveau radar, viseur de casque ?… Les paris sont ouverts.

Pris isolément c’est une évolution. Mais rapporté aux autres annonces et bruits de couloirs entendus à Dubaï, c’est une révolution. Parce que les EAU souhaitent également moderniser 80 de leur F-16 block 60 pour un peu plus de 1,6 milliards de dollars.

Mirage 2000-9 et F-16 block 60

Achetés en 2000, les F-16 block 60 sont de la même génération et de la même trempe que les Mirage 2000-9, les qualités de vol en moins sans doute. Avec sa large épine dorsale et ses réservoirs conformes qui sont autant d’insultes à l’aérodynamique, le « block 60 » est plus proche de la mule que de l’aigle royal. Il est par ailleurs amusant de constater qu’au travers de leurs communiqués de presse respectifs, Dassault Aviation et Lockheed Martin se félicitent simultanément et en termes très proches de « quarante années d’un partenariat sans faille » avec les Emirats. Soit, à peu de choses près, depuis la fondation et l’indépendance des EAU…

Moderniser pour mieux acheter ?

Dassault et Thales peuvent se féliciter de cette annonce qui va leur donner du grain à moudre. Mais est-ce une si bonne nouvelle pour qui, il y a peu, voulait rapidement placer le Rafale dans le pays ?

En 2011, il y a déjà six ans, on évoquait déjà la possibilité de faire racheter par la France les -9 pour faire de la place au nouvel avion ! Début 2016, un coup de billard à trois bandes aurait même vu ces Mirage replacés en Irak pendant que les EAU auraient pris livraison de Rafale. L’affaire ne se fit pas.

Rafale ou F-35 ?

La modernisation des avions actuels repousserait une éventuelle vente de Rafale de plusieurs années. Cinq, dix, douze, quinze… qui sait ?

Et puis voici maintenant que le F-35 s’invite à la fantasia et vient brouiller un peu plus encore les cartes : les EAU insisteraient pour acheter 24 exemplaires de l’avion miracle. Les Américains bottaient en touche jusqu’à présent pour laisser aux Israéliens l’avantage technologique apporté par l’avion dans la région.

D’ici quelques années, le fruit pourrait être mûr. Un joli cadeau à Israël pour calmer son aigreur et la vente pourrait se faire. Peut-être. Ou pas. Bien malin qui sait… On retiendra que le désert est plein de mirages …

Frédéric Lert

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une vingtaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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