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Première rentrée à Bonneuil pour le CFA des Métiers de l’Aérien

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Frédéric Marsaly

Massy, c’est fini ! C’est à un jet de pierre du seuil de la piste 07 du Bourget que les apprentis des métiers de l’aérien vont désormais se former, sur un campus moderne et adapté construit spécialement pour eux. En attendant l’inauguration officielle (5 décembre 2019), plus de 700 « apprenants » ont investi les lieux dès la fin du mois d’août 2019.

Le CFA des métiers de l’aérien avait déjà ses habitudes à Bonneuil où il disposait d’un hangar et de quelques modules Algeco jusqu’en 2012. Sur ce terrain, situé dans l’enceinte de la plateforme du Bourget et propriété d’Aéroport de Paris, a été érigé un nouveau bâtiment aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale) dont les deux ailes encerclent un patio.

Le patio du nouveau Centre de Formation des Apprentis des Métiers de l’Aérien. © F. Marsaly / Aerobuzz.fr

Près de 4.000m² de salles de classes et de bureaux administratifs au mobilier flambant neuf et dont l’ergonomie a été pensée sont adossés aux anciens ateliers, reliques de l’utilisation du site par Thalès et qui ont été conservés.

La maitrise d’œuvre du chantier de construction a été assurée par ADP, avec un budget qui n’a pas été communiqué, selon un cahier des charges établi par le CFA. Néanmoins l’organisme de formation s’est engagé à hauteur de 7,7 millions dans l’équipement du nouveau site.

Renouvellement du matériel pédagogique

Les matériels pédagogiques et mobiliers du site de Massy, trop anciens, n’ont pas été conservés et ont fait l’objet de dons auprès des écoles et associations locales pour être remplacés par leurs pendants modernes. Dans les anciens ateliers Thales, les apprentis disposent désormais de machines professionnelles récentes, permettant d’utiliser les outils dans les conditions qui seront les leurs dans leur future carrière de mécaniciens ou techniciens aéronautiques.

Un apprenti prépare une pièce en matériaux composites. Ces travaux pratiques se font selon les normes professionnelles. © F. Marsaly / Aerobuzz.fr

Les salles de classes sont situées de l’autre côté du couloir permettant ainsi aux équipes pédagogiques d’alterner théorie et pratique au cours de la même session, en cas de besoin, sans avoir à effectuer de longs déplacements.

Juste à côté, dans le hangar aéronautique de 2.000 m², le CFA a pris possession de nouveaux outils pédagogiques spectaculaires : Le Falcon 50 est arrivé par ses propres moyens au printemps. Il a été stocké chez un des partenaires du CFA situé au Bourget et il a été ensuite convoyé par la route sur quelques kilomètres. L’avion est « vivant », l’ensemble de ses systèmes sont opérationnels et seront entretenus et maintenus en condition par les apprenants dans le cadre de leurs différentes formations. Il en est de même du Super Puma encore porteur de son immatriculation norvégienne.

Quelques sièges d’avions de ligne sont stockés là en attendant que soit aménagée une salle simulant une cabine passagers afin de mettre en situation les futurs PNC, autant pour travailler l’aspect sécuritaire que commercial.

Un site avec un nouveau fonctionnement

Pour assurer son avenir, le CFA a renoncé à son internat. Les élèves bénéficient de solutions externalisées pour leurs séjours en région parisienne. Le service de restauration a également été sacrifié comme l’explique Guy Tardieu, Président du CFA : « A Massy, ils mangeaient déjà souvent à l’extérieur. Ici, avec le village à 400m, les solutions de restaurations rapides sont également nombreuses ! »

Dans la grande salle commune des frigos et des fours en libre service peuvent être utilisé par ceux qui désirent stocker et réchauffer leurs paniers-repas.

Du côté des élèves, ceux qui ont connu Massy ont eu l’impression d’entrer brutalement au XXIe siècle… Et tous valident le nouveau site où les problèmes de jeunesse semblent avoir été relativement limités.

Se conformer aux marchés du travail

 

Le retour du CFA au Nord de Paris ne relève d’aucun hasard : « Autour de Paris, on peut dessiner deux bassins d’emplois aéronautiques. Un premier au sud, qui part de Saint-Cloud et va jusqu’à Melun, et un autre, au nord, qu’on peut délimiter d’Argenteuil à Roissy. Avec les nouvelles pratiques RSE (Responsabilités Sociales des Entreprises)  les entités commerciales et industrielles sont devenues plus regardantes sur les déplacements de leurs apprentis et salariés ; en nous rapprochant de Roissy et des entreprises du Bourget, nous devenons très attractifs. surtout dans un département qui compte 18% de chômage. D’ailleurs, à l’origine, le nouveau site aurait dû se trouver à côté de la nouvelle usine Airbus Helicopters, de l’autre côté de la piste.  »

A l’origine, le centre de formation de Bonneuil devait jouxter la nouvelle usine Airbus Helicopters. Le Super Puma a été obtenu par l’entremise de son constructeur. © F. Marsaly / Aerobuzz.fr

Néanmoins, le CFA des métiers de l’aérien ne veut pas faire de Bonneuil un site unique. Sur l’aérodrome de Toussus le Noble, deux hangars récemment acquis permettent de maintenir une véritable présence sur le secteur « sud ». On y travaille sur les Mystère XX et Alouette mais aussi sur le Lionceau de l’Aéroclub avec lequel les élèves peuvent apprendre à piloter à un tarif attractif et dont l’entretien est également effectué par les apprentis dans le cadre de leurs formations.

Alors que le secteur aérien recrute par millier chaque année, il est paradoxal de constater que toutes les positions ouvertes pour des formations en alternance au sein des entreprises du secteur n’ont pu être honorées fautes de candidats, malgré les conditions offertes et les perspectives de carrière. Les apprentis que nous avons rencontrés reçoivent plus de 1000 € par mois.

Sur le site de Bonneuil, un étage, soit 500 m², est en attente d’aménagement. 739 apprentis ont fait leur rentrée, le site étant dimensionné pour 900 personnes au maximum.  Les réformes attendues de l’apprentissage et l’intégration des formations au sein de Parcoursup devraient permettre d’offrir une plus grande visibilité au CFA. Même si l’apprentissage et les formations en alternance commencent à bénéficier d’une meilleure image, le recrutement des apprentis reste une préoccupation majeure pour le centre et les industriels. Un CFA flambant neuf s’inscrit aussi dans une démarche d’attractivité.

Le 5 décembre 2019, le nouveau site sera inauguré en présence d’un aréopage des plus prestigieux puis, en janvier 2020, commencera la nouvelle campagne de recrutement des futurs apprentis. Une nouvelle ère a donc débuté pour le CFA des Métiers de l’Aérien.

Frédéric Marsaly

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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    • Tiens tiens ?
      Plus personne ne sait dans ceux qui savent et qui se sont exprimés ?
      Ou bien les T33 de Vilegenis, leurs stock de pieces détachés et leurs moteurs en spare se sont sublimés ?
      Ou bien c'est un secret et personne ne doit connaitre la vérité ?

    • Il me semble qu'un des deux T6 a déjà été remis en état de vol chez un collectionneur français. Tous les "petits" avions ont été récupérés par des collectionneurs, la plupart sont volables. Je me demande si le T33 qui vient de revoler en vendée ne vient pas de Vilgénis... (pas sûr du tout, j'ai pas vérifié).
      La Caravelle 3 F-BHRA, numéro de série 01, premier jet acheté et mis en service par Air France en 1959, a été sauvée par un collectionneur Hollandais il y a quelques années. Elle est maintenant en extérieur malheureusement (mais mes infos datent fortement). Son état technique superbe aurait certainement autorisé une remise en vol pour un mécène genre Paul Allen...
      Le B-707 "château de Maintenon" a été ferraillé lors du démantèlement des hangars de Vilgénis. Son Nez est conservé au musée de l'air du Bourget.

      • Non, le T33 de Vendée ne vient pas de Vilgenis.
        Concernant les deux derniers T6, un a été donné au musée de la base aérienne de Cognac et l’autre, le F-BJBJ est en reconstruction à Orly.
        Il appartient maintenant au fond patrimonial d’Air France et a été confié à l’association Amicale T6.
        Cette Association a été constituée d’anciens et actifs d’Air France, mécaniciens et ingénieurs.
        Le but est de remettre l’avion en état de vol dans ses couleurs Air France.
        Le projet s’est bien avancé, la structure est quasi terminée, les équipements hydrauliques, mécaniques également. Le remontage est en cours. Encore deux ans environ...

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