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Hélicoptère

Les assistants de vol SAMU préparent la grève

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Gil Roy

Les assistants de vol qui opèrent à bord des hélicoptères du SAMU, en France, ont déposé un préavis de grève de 24 heures reconductible, à partir du 5 octobre 2018. Les revendications portent sur leurs rémunérations et la reconnaissance de leur métier.

Les assistants de vol ont fait leur entrée dans les cabines des hélicoptères du SAMU, le 1er janvier 2016, en réponse à une exigence européenne que déploraient alors les exploitants d’hélicoptères. Comme souvent en pareil cas, par manque d’anticipation et après avoir usé un recours à une période dérogatoire, la France a appliqué cette nouvelle obligation dans la précipitation.

Assistants de vol, autre personnel navigant

Résultat : ces professionnels se plaignent depuis le début de faire beaucoup d’heures et d’être sous-payés. Conséquence : alors que les négociations avec le Syndicat national des exploitants d’hélicoptères (SNEH) sont dans l’impasse, ils ont décidé de se mettre en grève pour obtenir un statut et un meilleur salaire.

Selon le SNPNAC (Syndicat national du personnel navigant de l’action civile), cette grève reconductible du 5 octobre 2018 devrait être massivement suivie. A une semaine de l’échéance, il estimait le taux de grévistes à 75%. En France, les assistants de vol sont entre 180 et 200, a peu près autant que les pilotes d’hélicoptère affectés aux 55 SAMU utilisant des hélicoptères..

Négociations autour d’un salaire minimum

Lors de la création de cette nouvelle fonction, la DGAC a rattaché ces professionnels à la catégorie « autre navigant ». Autrement dit, elle ne les a pas considérés comme des personnels navigants techniques. En conséquence, ils n’ont donc pas pu entrer dans la convention collective du personnel navigant technique des exploitants d’hélicoptères (SNEH). Aujourd’hui, le SNEH se dit favorable à un statut de PNT. Il nous a déclaré avoir transmis à la DGAC un dossier argumenté en août 2018.

« La plupart des dispositions de la collection collective sont déjà intégrés dans les contrats de travail : 13ème mois, régime de prévoyance, CRPN, rythmes de travail,… » affirme Yannick Metairie, président de la commission sociale du SNEH. « Obtenir le statut de PNT pour les assistants de vol permettrait la mise en œuvre d’une grille de rémunération avec la fixation d’un salaire minimum ». Les assistants revendiquent un salaire minimum de 1.500 euros net par mois, alors qu’actuellement leur rémunération est comprise entre 1.000 et 1.200 € net, déclarent-ils.

Professionnaliser le métier

Il semble que lors de la dernière rencontre entre employeurs et salariés, le 11 septembre 2018, les uns et les autres se soient rejoints sur la volonté de mieux professionnaliser le métier. Cela passe par l’obtention, côté médical, de l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU) et, côté aéronautique, par la partie théorique du brevet de pilote privé d’hélicoptère (PPL-H). Cela paraît logique puisque les assistants sont appelés à apporter leur aide au pilote, mais aussi à l’équipe médicale.

Dans cette perspective, les employeurs affirment par la voix de Yannick Metairie être prêts à accorder une augmentation de 15% des rémunérations, à condition toutefois que les Agences régionales de santé (ARS), leurs clients, « acceptent une majoration du prix des marchés ». Rien n’est moins sûr. Les contrats pour l’année 2019 vont être prochainement négociés.

En l’absence de la reconnaissance par la DGAC du statut de PNT et vu les budgets contraints des ARS, les assistants ne se font pas d’illusion, d’autant que cette augmentation de 15% est nettement en dessous de leur revendication. La grève du 5 octobre 2018 peut être un moyen de sensibiliser l’opinion publique et reprendre les négociations qui trainent en longueur depuis deux ans maintenant, sur de nouvelles bases.

Gil Roy

 

 

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Bonjour,
    On est passé a coté de la solution à 2 pilotes, gage de sécurité.
    Le TCM répond à une obligation, pas à une nécessite dans le conduite du vol.
    Sans titre aéronautique et avec une formation à minima, ces prérogatives sont plus que limitées.

  • Je suis choqué de voir combien on paie ces assistants.

    Si en plus de ce que je lis, ce n'est même pas l'argent des compagnies mais c'est la Santé qui paie, je suis écœuré que l'on puisse prélever du bénéfice dessus pour filer 1000 balles à un employé de l'Aéronautique Française.

    Si tel est le cas, cette compagnie le groupe SAF (Secours Aérien Français ou Secours Aux Financiers ?) est la honte de toutes les compagnies aéronautiques françaises représentée par ce M. Yannick Métairie.

    Pourtant il y a de l'argent dans le groupe "apparemment" : Oaktree capital Management, BpiFrance, BNP Paribas, crédit agricole des savoie.

    Il semblerait que M. Tristan Serretta ait repris la direction.

  • Question salaire par rapport a la facturation du salarie au client, le calcul est simple X5..
    L esclavage en aero est une realite.. Surtout pour les pilotes d helico..
    Shame on them!

  • finalement la solution équipage à 2 était peut être la meilleure dès le départ ...
    on est passé à coté de la sécurité et de l'évolution vers l'IFR.

    • Passé à côté de la sécurité ? Etes vous en train d'insinuer que notre arrivée dans les cockpits a augmenté les risques ?
      Vous demanderez ça au pilote SMUH qui s'est pris un piaf et a été inconscient au dessus de Nice en phase d'atterrissage si son TCM n'a pas aidé à la sécurité !!
      Lamentable ! Vous pouvez faire un tour sur le site du BEA...bonne lecture !

      • En général quand on avance quelque chose, il faut pouvoir le prouver.
        Vous avez le temps de poster des commentaires mais pas pour chercher.
        C'est bien dommage, vous auriez pu faire avancer le débat mais au lieu de ça, vous faites tout le contraire.

      • Je n'ai pas le lien et pas le temps en ce moment de chercher...
        J'ai l'assurance de la considération du pilote pour le TCM qui a sauvé tout le monde ça me suffit...

      • Bonjour,
        Je viens de faire un tour sur le site du BEA en filtrant sur "SMUH" et je n'ai rien trouvé sur votre incident.
        Serait-il possible de mettre le lien pour que nous puissions lire le rapport.
        Merci d'avance
        Tibo

  • Bon, prenons le problème à l'envers pour en discuter : qu'est-ce qu'ils savent faire ? ont-ils des diplômes ? que font-ils à bord ? sont-ils facilement remplaçables ?

    • Nos diplômes ? Nous voyons bien qu'on est en France. La qualité de notre travail elle se joue sur tout ce que nous avons appris aux côtés de nos pilotes depuis 3 ans (CRM).
      Ainsi que nos refresh formations tout les ans et nos CHL/CEL...

  • Les niveaux de salaire des assistants de vol peuvent paraître ridiculeusement bas. Et ils le sont, bas. Cela dit, une aide soignante ne gagne pas des millions non plus. C’est lors de la création de cette nouvelle fonction qu’il aurait fallu se battre. Au delà de ces assistants de vol mal payés, je connais des copis en TPP sur turboprop ou même jet, dans de petites structures, qui gagnent et stagnent à moins de 1500€ nets. Faut pas l’oublier non plus, et leurs investissements de formation sont tout autre.

    • Donc à vous lire
      Il faut toujours s’aligner vers le bas
      On tire tjrs vers le bas en France.
      C’est une analyse qui ne fait rien avancer

      Dans certain pays il existe des gens qui bosse pour 300$ aussi
      Et alors quoi?? On doit s’aligner sur eux aussi ??
      N’importe quoi

  • M. Métairie a-t-il communiqué combien les ARS (agences régionales de santé) reversaient à ce monsieur pour compenser le coût du membre d'équipage ? Et combien donc le groupe SAF se mettait dans les fouilles sur le dos de ce même membre d'équipage ? il aurait été utile de le préciser.
    Et ce Monsieur en réclame encore ??

  • il me semble que la convention collective avoisine les 50 pages, or vous annexez au contrat de travail une petite partie de l'annexe 2 ( temps de travail ) . Ajouter cette annexe était aussi la seule façon de déroger au code du travail afin d'effectuer 88 hrs en 7 jours travaillés, sans majoration d'heure supplémentaire.
    Vous avez malgré tout, pour certain des salariés de l'entreprise pour laquelle vous opérez, modifié l'alinéa du nombre de jours de permanences montant de 145 à 166 pour le personnel effectuant les nuits.
    Joli cadeau !

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