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Cessna décapité

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Gil Roy

Textron a annoncé le départ immédiat en retraite de Jack Pelton, le PDG de sa filiale Cessna. Cette déclaration surprise est consécutive aux mauvais résultats du premier trimestre 2011. Cessna perd un patron unanimement apprécié dans l’aviation générale.

La presse spécialisée américaine qualifie le départ en retraite de Jack Pelton du plus rapide de l’histoire de l’aviation. C’est certainement aussi le plus inattendu. Outre le fait que le PDG de Cessna n’ait que 52 ans, rien ne laissait entrevoir qu’il partirait aussi brutalement. La décision aurait été prise vendredi 29 avril 2011 par Textron, la maison-mère, suite aux mauvais résultats enregistrés au premier trimestre 2011. Tom Aniello, directeur du marketing de Cessna, et Jeff Sites, directeur marketing technique, font également partie de ce qui s’apparente à une charrette…

Jack Pelton était à la tête de Cessna depuis 2005. Il avait succédé au poste de PDG à Russ Meyer. Il était entré en 2000 chez Cessna comme directeur industriel. C’est lui qui a lancé le Citation Mustang, premier biréacteur ultra-léger certifié, et qui a fait entrer Cessna sur le marché du LSA, avec le biplace C162 Skycatcher. Il est également à l’origine du rachat de Columbia Aircraft et de l’entrée au catalogue du C400 Corvalis. A l’autre extrémité de la gamme, il a lancé le Columbus, premier jet intercontinental de la gamme Citation, que la crise a tué dans l’œuf. Il apparaît également que cette même crise a couté sa place au patron de Cessna. Au premier trimestre 2011, contre toute attente, Cessna a annoncé une perte de 38 millions de dollars, contre 24 millions de dollars au premier trimestre 2010.

Cessna a été fragilisé non seulement par la crise, mais aussi par la montée en puissance d’Embraer qui vient chasser sur son segment de marché d’avions d’affaires. Sous l’ère Pelton, les effectifs du constructeur américain ont été divisés par deux. Le carnet de commandes qui avait atteint un record de 14,5 milliards de dollars juste avant la crise financière de 2008, se situe actuellement à 2,6 milliards de dollars.

Pour l’heure, la place de PDG de Cessna est vacante. L’intérim est assuré par le grand patron du groupe Textron. Le nom de John Garrison, actuel PDG de Bell (autre filiale de Textron) est avancé. Il pourrait chapeauter les deux constructeurs. Quoi qu’il en soit, Cessna vient de perdre un patron apprécié du monde de l’aviation générale américaine.

Gil Roy

Jack Pelton, du temps où il était PDG de Cessna, a toujours été un ardent défenseur de l'aviation générale aux USA
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Cessna décapité
    La saga des Corvalis face aux Cirrus déjà discuté sur AEROBUZZ.FR est un exemple du très mauvais rôle que le marketing joue chez Cessna pendant le années Pelton..

  • Cessna décapité
    Reste à savoir quelle est la cause des problèmes de Cessna, avions pistons ou jet d’affaires ? Par l’importance du chiffre je crois que ce sont les jets.

    Depuis longtemps J. Pelton ne dormait plus à cause de l’arrivé d’Embraer sur son marché (son interview dans AWSM). Il a réagit comme ingénieur, gestionnaire et brillant homme de l’outil industriel et pas comme "maketeer". Son Mustang et autres CJs à ailes droites (sans flèche) sont des purs "avions de propriétaires" pour pilotes privés, des vanity jets, vieux marché hérité du piston haut de gamme qui a été vite saturé (n’existe qu’aux USA) et a été très touché par la crise. Or c’est tout le bas de gamme des jets Cessna qui a les ailles droites pour rendre le pilotage accessible aux pilotes privés trés nombreux aux USA.

    Par contre chez Embraer c’est le marketing qui établi la stratégie, fait le calendrier et conduit les affaires, pas l’ingénieur. Les cycles des crises et de croissance c’est au marketing de les prévoir et de moduler la production en fonction, ce n’est pas le rôle de l’ingénieur. Celui-ci réalise ce que le marketing a rêvé en scrutant le marché. Dans les délais. Les Phenon100 et 300 à ailes en flèche sont des avions qui ont innovés et sont e train de créer un nouveau marché du jet taxi présent par tout et toujours prêt, ne s’adressent pas aux privés qui volent très peu mais à tout un segment professionnel comme les écoles, centres d’entrainement et autres ou les ailles droites ne font pas de sens. C’était le marché qu’Eclipse a rêvé mais n’a pas pu réaliser faute de moyens.

    Je crois que cela peu être un des problèmes de l’aviation générale en France, ce sont les ingénieurs qui dirigent les affaires et le marketing a un rôle très réduit voire inexistant.

    Quand aux modèles à piston de Cessna je me suis toujours demandé comment pouvaient-ont produire (et vendre) encore économiquement des avions conçus dans les décades de 50 et 60. Là Jack Pelton a surement fait des miracles.

  • Cessna décapité
    Bonsoir,
    il faut souhaiter que ce départ ne porte pas préjudice à l'aviation générale au US et partout dans le monde.

  • Cessna décapité
    5 ans de bons et loyaux services et vous êtes viré pour un mauvais trimestre du à la concurrence des pays low cost !
    Il ne faut pas se demander ensuite pourquoi les cadres sup deviennent de vrais mercenaires .....
    RF

  • Cessna décapité
    A mon sens, il paye le choix industriel de fabrication des C162 à cheval sur la Chine et les USA, ce qui, avec l'accident lors du développement de l'avion, a gravement entachée l'image de Cessna. Le fusible a sauté !

  • Cessna décapité
    Spontanément, je ne suis pas surpris. Monsieur Jack Pelton est un affabulateur comme un certain nombre de CEO de nos sociétés industrielles. Oh, il est très sympathique bien sûr, comme tout affabulateur habile. Il fallait bien enjoliver les événements devant les investisseurs. Il a vendu beaucoup de fumée médiatique et distribuer des médailles. Il a joué avec la fortune de la famille Cessna avec une succession d’inepties. Mais les faits sont là. Il a joué avec le nom et la renommée de Cessna ; maintenant Cessna est un constructeur d’avions incapable de produire un avion biplace. Ça laisse l’opportunité aux autres constructeurs sérieux d’occuper le terrain. Dans le désert de l’aviation générale, l’oasis Piper semble en croissance. À Cannes Airshow, en Juin, on pourra toucher l’unique Skycatcher arrivé en France ? Constatation cinglante, la crise économique n’y est pour rien, le bureau d’études a bâclé un tel projet. Moralité, Jack se croyait le prince des avions, il est la risée des aviateurs, c’est un impie.

    Cordialement. Noël Cavey

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