Conair implantera un centre de formation de pilotes de bombardiers d’eau à Nîmes

La société Canadienne Conair et la communauté de communes Nîmes-Métropole ont officialisé d’implanter un centre de formation spécialisé sur l’aérodrome de Nîmes-Garons. Pour la société canadienne, cela représente un premier investissement de 30 à 35 millions d’Euros, 10 millions pour les bâtiments, le reste pour des simulateurs de vol.

Et ce ne serait qu’un début. Franck Proust, président de Nîmes Métropole a précisé que la société canadienne pourrait doubler son investissement dans les 5 années à venir pour développer ce centre qui pourrait comprendre deux simulateurs « Full Flight » et quatre simulateurs Tactiques, permettant de former jusqu’à une quarantaine de pilotes simultanément. Pour le moment, Nîmes-Métropole met à disposition de Conair une parcelle de 3000 m2 où un bâtiment de 2100 m2 sera construit. Le premier coup de pioche est attendu, toujours selon le président de Nîmes-Métropole, « d’ici six mois ».

Cette implantation, qui, selon Franck Proust, doit aussi être compatible avec le Plan Local d’Urbanisme, s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics locaux de développer l’activité de l’aérodrome de Garons autour des problématiques de Sécurité Civile et de lutte anti-incendie.

Si les types des avions simulés n’ont pas été précisés, rappelons qu’actuellement, c’est à Toronto que les pilotes de Dash de la Sécurité Civile passent leur qualification de type et la renouvellent chaque année. On imagine bien l’intérêt qu’il pourrait y avoir, pour les moyens nationaux, de disposer d’un simulateur de Dash à Nîmes. L’entreprise canadienne exploite aussi des RJ85-AT, des Air Tractor AT-802F et Fire Boss et dispose déjà de moyens de formation sur place pour ses propres équipages et ceux de ses filiales qui opèrent aux USA et en Australie notamment.

Conair est un fournisseur de très longue date de la Sécurité Civile française (Tracker en 1982, Fokker 27 en 1987 et Dash 8 en 2005). L’entreprise canadienne a fourni l’été dernier à l’état français un Q400-AT en location au titre des renforts saisonniers. Avec cette implantation, elle va renforcer sa présence en France et pourrait en profiter pour augmenter son influence en Europe. Ainsi, le Q400-AT présent à Bordeaux cet été a fait une escale en Espagne, avant de rentrer en Colombie Britannique, afin qu’il soit présenté aux autorités du pays.

De nouveaux contrats de locations supplémentaires en Europe en vue ? C’est tout à fait envisageable et Conair n’est pas la seule grosse compagnie nord-américaine à viser des marchés en Europe puisque récemment Bridger Aerospace a acquis quatre CL-215T espagnols dans cet objectif.

Le mois prochain, l’État va transférer à la communauté d’agglomérations la propriété de la plateforme de Nîmes-Garons. Franck Proust a annoncé également la possible construction de nouveaux hangars sur l’aérodrome.