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Industrie

La NASA teste un nouvel alliage pour replier les ailes en vol

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Fabrice Morlon

Les ingénieurs de la NASA ont développé une technologie qui permet à un avion de modifier la forme de ses ailes, s’adaptant ainsi aux différentes phases de vol. Les derniers tests ont permis de « tordre » le bout des ailes de 0° à 70° en haut et en bas. Boeing, qui a choisi de plier les ailes de son 777X, participe au développement de la technologie.Un programme de tests en vols a été mené récemment au centre de recherche Armstrong de la NASA en Californie, sur le projet Spanwise Adaptative Project, littéralement : projet d’aile adaptative Spanwise (envergure intelligente). Le projet de la NASA vise à modifier la position d’une portion de l’extrémité de l’aile, également pourvue de surfaces de contrôle.

La technologie, développée en partenariat notamment avec Boeing (et l’on pense ici à la voilure du 777X qui se replie en bout d’aile), met en œuvre un alliage à mémoire de forme spécialement conçu, et vise à être adaptée aux futurs avions subsoniques ou supersoniques. L’utilisation de ce nouvel alliage, qui est modifié de manière thermique, permet de se dispenser d’un système hydraulique lourd. D’après la NASA, un simple actionneur suffit.

Dans les années 1960, le projet XB-70 Valkyrie utilisait déjà ce principe. Toutefois, la faculté de modifier la forme de l’aile en vol était jusqu’à présent conditionnée par l’utilisation de moteurs et de systèmes hydrauliques lourds et encombrants.

Le projet de la NASA permet ainsi d’optimiser l’aérodynamique au cours des différentes phases de vol. Adaptée aux avions commerciaux, cette technologie permettrait un meilleur contrôle du vol et pourrait même dispenser de l’utilisation d’une gouverne de direction à l’empennage. Elle permettrait aussi, selon la NASA, de réduire la consommation de carburant et de permettre de réduire l’encombrement au sol des voilures des futurs appareils.

Actuellement monté sur un drone, les tests en vol du système vont se poursuivre à l’été 2018. Puis le dispositif devrait être adapté sur un F-18 pour un test grandeur nature.

La NASA a utilisé un drone nommé « Prototype Technology-Evaluation Research Aircraft » ou PETRA. Un F-18 grandeur nature devrait prochainement recevoir la technologie pour des tests © NASA / Ken Ulbrich

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Fabrice Morlon

Pilote professionnel, Fabrice Morlon a rejoint la rédaction d’Aerobuzz, début 2013. Passionné d'aviation sous toutes ses formes, il a collaboré à plusieurs médias aéronautiques et publié une dizaine d'ouvrages, notamment sur l'aviation militaire.

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  • L'affirmation "dispenser de la présence d'une dérive " est peut-être un peu ..osée , car c'est surtout la position en abord des moteurs qui commande sa taille , mais effectivement , on peut alors ,avec ce dispositif de wing tips repliables , si la propulsion est dans l'axe , ou presque , faire varier le centrage latéralement - les parties mobiles ont un certain poids - en différenciant le repli , et ainsi ...charger l'aile basse , qui va traîner un peu plus , surtout si , en complément , on oriente dans le bon sens les ailerons associés . On est alors dans la mécanique de vol "originelle " (que j'ai brevetée en 1992 ! brevet libre , car non "suivi " ...) . Si on fait aboutir cette solution "aviaire " , je me dirai juste qu'il aura fallu quand même ...25 ans pour y arriver !

  • On se rapproche de l'aile d'oiseau ...Mais j'allais plus loin dans mon projet d'avion d'affaires , avec une GV type ...albatros ! entre autres des 12 inovations proposées sur cet engin ( et il y a d'autres projets ...)

  • Je me trompe peut être mais il semble sur la vidéo que la modification de forme de l'aile repose sur une charnière. Est-ce la propriété de déformation des matériaux qui entraîne la modification angulaire du bout d'aile en appui autour de la charnière ou un mécanisme léger qui actionne la rotation?

    • Bonjour U corbu,
      Voici l'explication de la NASA, avec très peu de détails : "The wings were folded during the flight using a thermally-triggered shape memory alloy, developed at Glenn Research Center and integrated into an actuator at Boeing Research & Technology." Vous avez toutefois raison, il semblerait qu'il y ait un système de charnière qui permette de faire basculer la portion d'aile concernée. L'explication de la NASA semble valider le fait que le système dispose d'un élément mécanique, avec cet "actuator."

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