Le motoriste français affiche malgré tout une très bonne santé financière et maintient ses cadences de production du moteur CFM Leap-1B qui équipe le 737MAX de Boeing. En revanche, Safran fait état de décalage de trésorerie, conséquence des ennuis de l’avion américain.
Malgré les déboires de son client américain avec le MAX, l’activité moteur du Groupe Safran se porte bien. Le motoriste a en effet enregistré au troisième trimestre un chiffre d’affaires en hausse de 15,1% à 6,18 milliards d’euros par rapport à il y a un an. Hors effets de change et de périmètre, le chiffre d’affaires ajusté est de + 9,8%, à 6,095 milliards d’euros. Safran table sur des taux de croissance similaires pour l’ensemble de l’année.
Sur le seul troisième trimestre 2019, 455 moteurs Leap ont été livrés, contre 303 l’an passé. « Concernant l’immobilisation du MAX, nous soutenons Boeing, et sur la base de notre cadence de production actuelle de moteurs LEAP-1B correspondant à 42 avions par mois, nous confirmons une production d’environ 1.800 moteurs LEAP en 2019 », a précisé Philippe Petitcolin le Directeur Général de Safran, en indiquant aussi que les retards initiaux dans la production de ce nouveau moteur sont comblés depuis juin dernier. Le rythme devrait se maintenir à ce niveau si cet avion était à nouveau autorisé à voler dans le courant du quatrième trimestre tandis que Boeing espère relever sa production jusqu’à 57 appareils par mois d’ici la fin 2020.
En outre, le motoriste a aussi annoncé que l’immobilisation du 737MAX pèse sur sa trésorerie d’environ 300 millions d’euros par trimestre, en raison d’une baisse des acomptes versés par les compagnies aériennes sur les livraisons à venir. Selon le groupe, qui visiblement compte toujours sur une remise en service du MAX avant la fin de l’année, « le décalage de trésorerie (qui) devrait s’inverser au cours des prochains trimestres ».
Safran revoit toutefois légèrement sa prévision de flux de trésorerie disponible si le MAX restait cloué au sol jusqu’à l’an prochain. CFM International (qui produit le Leap en coentreprise entre Safran et General Electric) a conclu un accord avec Boeing qui s’est engagé à verser des avances au titre de la production de moteurs LEAP, dont le montant n’a pas été précisé, qui va permettre à Safran de ramener son cash-flow libre à “environ 50%” de son résultat opérationnel courant au lieu de “moins de 50%” précédemment. Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, a précisé à ce sujet qu’il aborderait la question du calendrier de la production avec Boeing une fois qu’auront été levées les interdictions pesant sur le 737 MAX. JB
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