Sunaero, le spécialiste des fuites, va de l’avant

Sunaero, société lyonnaise experte dans la détection de fuites de carburant et leur réparation rapide, poursuit sa diversification. Elle offre des services complets, de la caractérisation d’une fuite à la réparation sur métal ou composite dans un espace difficile d’accès. Elle a commencé à proposer ses technologies sur les chaînes de fabrication.

Quelle est la recette du succès ? Chez Sunaero, on peut au moins répondre que la cuisson rapide en fait partie. Pour commencer, cette entreprise discrète exerce ses compétences dans la détection et le traitement des fuites. « Lorsque la preuve d’une fuite est trouvée autour d’un réservoir de carburant, nous commençons par localiser l’origine de la fuite« , explique le président, Jean Roussel. « Cela peut être à plusieurs mètres des traces trouvées à l’extérieur de la cellule. En remplissant le réservoir d’un mélange d’air et d’hélium, nous utilisons l’hélium comme gaz traceur. L’hélium est introuvable dans l’air ambiant, donc si nous détectons de l’hélium, cela indique l’emplacement de la fuite. »

Le joint endommagé est alors retiré. « Nous appliquons ensuite un nouveau mastic et le polymérisons avec notre procédé Atex », explique Roussel. « Nos émetteurs infrarouges portables présentent un large spectre, ce qui permet un durcissement rapide et en profondeur. » C’est là que se situe la valeur ajoutée de Sunaero : la « cuisson » dure huit heures, contre 72 heures avec un procédé conventionnel.

Jean Roussel, arrivé en 2018, y a rapidement vu le point de départ d’une expansion. Sunaero est passé d’un modèle commercial où il vendait du matériel de réparation, à celui de fournisseur de services. L’idée est d’assurer des revenus plus réguliers.

« Nous avons intégré les compétences des entreprises que nous avons reprises », ajoute Jean Roussel. « Nous pouvons désormais réparer des structures métalliques et en matériaux composites. Lorsque nos techniciens réparent des réservoirs de carburant, ils peuvent trouver un autre problème. Nous pouvons maintenant assurer le suivi et proposer une réparation. »

Sunaero a repris la société ASA, à Clermont-Ferrand, pour son savoir-faire en réparation sous aile (par opposition à une immobilisation dans un hangar). ASA met maintenant au point des tests non destructifs afin de caractériser les dommages dans un matériau.

Les techniques de réparation de Sunaero peuvent trouver une application sur les chaînes de production. « À la fin d’une chaîne d’assemblage final, des petits défauts de joints ou de peinture doivent parfois être corrigés », explique Jean Roussel. « C’est là que nous intervenons. Notre méthode rapide évite à ces corrections de retarder le reste. » Airbus est ainsi client de Sunaero.

Grâce à une demande croissante en maintenance et en production, ainsi qu’à d’autres acquisitions, Jean Roussel ambitionne de doubler les revenus de l’entreprise à 25 millions d’euros en trois ans.