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Transport Aérien

Aéroports de Paris revoit encore ses prévisions à la baisse

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Gil Roy

Le Groupe ADP et en particulier les deux aéroports parisiens (CDG et Orly) accusent une forte baisse d’activité au premier semestre qui remet en question les hypothèses initiales de redressement du trafic aérien. Le retour au niveau de 2019, n’est pas attendu avant 2024-2027.

Le groupe ADP estime que le trafic de Paris Aéroport (Charles de Gaulle et Orly) pourrait revenir au niveau atteint en 2019 entre 2024 et 2027. Outre que l’échéance du redressement est repoussée, l’amplitude de cette fourchette démontre la difficulté de l’exercice, tout autant que la fragilité des prévisions. « Dans ce cadre, le trafic est estimé, à Paris, à 65 % – 75 % du niveau de 2019 en 2022, à 75 % – 85 % du niveau de 2019 en 2023 et à 90 % du niveau de 2019 en 2024. », explique ADP. Il y a quelques mois encore, le groupe était plus confiant. Il anticipait un redémarrage au second semestre 2021. La résurgence de la pandémie au premier semestre le contraint à revoir ses prévisions pour 2021.

Le trafic du Groupe ADP a baissé de – 26,6 % par rapport au premier semestre 2020, avec un total de 48,8 millions de passagers, soit 29,7 % du trafic du 1er semestre 2019. Sur la même période, le trafic de Paris Aéroport est en baisse de – 45,7 %, avec 10,7 millions de passagers, soit 20,5 % du trafic du premier semestre 2019. Le chiffre d’affaires consolidé est en baisse de – 15,3 % sur le premier semestre 2021, à 989 millions d’euros. « Même si nos prévisions techniques de trafic se situent en bas des fourchettes des hypothèses 2021 telles que publiées lors de la présentation des résultats annuels 2020, le groupe est prudent et révise à la baisse ses hypothèses de trafic compte tenu de l’évolution incertaine de la situation sanitaire. Ainsi, la fourchette est désormais de 30 à 40 % du trafic 2019 pour Paris Aéroport, et de 40 % à 50 % du trafic 2019 pour le Groupe ADP. », déclare Augustin de Romanet, Président-directeur général du Groupe ADP.

Le montant des investissements annuels régulés/non régulés à Paris (hors investissement financier) pour la période 2021-2022 a été revu à la baisse et est estimé entre 500 et 550 millions d’euros par an (vs. 500 et 600 millions d’euros précédemment). Les investissements pour la période 2023-2024 sont quant à eux estimés entre 650 et 750 millions d’euros par an.

L’activité partielle chez Aéroports de Paris SA, conséquence de la baisse d’activité et de la fermeture des infrastructures, initiée le 23 mars 2020, a été prolongée jusqu’au 30 juin 2021. 87 % des salariés d’ADP ont été concernés par l’activité partielle au cours du 1er semestre 2021 entraînant une baisse des charges courantes de l’ordre de 45 millions d’euros. 

Aéroports de Paris SA a conclu avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives un accord de Rupture Conventionnelle Collective (RCC). Cet accord fixe à 1.150 le nombre maximum de départs volontaires dont 700 ne seront pas remplacés. « Les premiers départs de l’entreprise ont débuté fin mars 2021 et à fin juin 2021 environ 900 salariés l’ont quitté. A fin décembre 2021, le nombre maximum de départs sera atteint et aura pour Aéroports de Paris SA un effet structurel de réduction des charges, du fait du non-remplacement de 700 postes, estimé à 35 millions d’euros en 2021 et 60 millions d’euros en année pleine. », précise ADP.

Des « mesures de modération salariales » doivent également entrer en vigueur en septembre 2021.

Depuis la mise à l’arrêt brutale du transport aérien au printemps 2020, la reprise du trafic en France et dans le monde se fait au rythme de l’évolution des mesures de restriction à la mobilité applicables dans chaque pays (confinements, quarantaines, fermetures des frontières, etc.) en fonction de l’évolution de la pandémie et notamment de la propagation des nouveaux variants du Covid-19. Quand un pays entrouvre ses frontières, un autre les referme sans préavis. Les virus et ses variants sont imprévisibles.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • C'était prévisible !
    Alors, pourquoi commander des avions neufs en masse ?
    Il y aura encore des faillites.
    Les grosses têtes (dirigeants - actionnaires et autres) pensent toujours avoir raison !
    Dans quelle merde on va ?

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