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Transport Aérien

AF066 : un An-124 pour un moteur de remplacement vers Goose Bay

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Volker K. Thomalla

Cette semaine, un Antonov An-124 fera le trajet depuis Paris jusqu’à Goose Bay, au Canada, pour apporter un moteur de rechange à l’A380 du vol AF066 d’Air France, endommagé le 30 septembre 2017. Le lendemain, l’Antonov repartira avec à son bord le turboréacteur GP7200 cassé, direction Cardiff. Le retour de l’A380 à Paris n’est quant à lui pas encore défini.

Ce jeudi 23 novembre 2017, un Antonov An-124 d’Antonov Airlines quittera l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle pour un vol à destination de Goose Bay, au Canada. Dans la soute du cargo géant russe, prendra place un moteur GP7200 qui sera monté sur l’A380 immatriculé F-HPJE, actuellement en attente à Goose Bay, depuis son avarie moteur.

Le 30 septembre 2017, le quadri-moteur avait subi une grave avarie, perdant une grande partie de son moteur extérieur droit au-dessus du Groenland, au cours du vol AF066 de Paris à Los Angeles. L’A380 avait dû procéder à un atterrissage d’urgence sur l’aéroport de Goose Bay.

Un AN-124 pour rapatrier ce qui reste du GP7200

Le réacteur GP7200 endommagé a, depuis, été démonté de l’A380 et sera transporté par l’An-124 vendredi 24 novembre 2017 à Cardiff, où GE Aviation exploite un centre de révision des moteurs.Là, il sera examiné par le BEA (Bureau Enquête et Analyse) en coopération avec le motoriste Engine Alliance, afin de chercher les raisons de l’accident.

Dans les jours qui suivront, les mécaniciens d’Air France monteront le moteur de remplacement sur l’A380 F-HPJE.Toutefois, il ne sera pas mis en route pour le vol de transfert vers Paris, et servira seulement de remplaçant du moteur manquant. La date du convoyage de l’A380 vers Paris n’est pas encore connue. L’équipage, spécialement entraîné pour ce vol, devra respecter certaines conditions météorologiques et certaines limites de fonctionnement en vol, qui se déroulera donc sur trois moteurs.

Volker K. Thomalla

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Volker K. Thomalla

Journaliste aéronautique et pilote privé, Volker K. Thomalla est spécialisé dans les questions de l’aviation d’affaires et du trafic aérien. Il a écrit une douzaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a été rédacteur en chef des magazines aéronautiques allemands Flug Revue et Aerokurier entre 1995 et 2016.

View Comments

  • Pourquoi Antonov Airlines (Compagnie Ukrainienne)?. Airbus ne dispose pas dans sa flotte, d'appareils capables de transporter un moteur du A380?.

    • Ce situations ne sont pas si fréquentes que cela, et ne justifient pas nécessairement le maintiens d'un appareil qui sera peu rentable.

      Antonov Air et Volga Dnepr (pour ne citer que ceux-là) sont rompus à ce genre d'exercices, et peuvent offrir une expertise à des tarifs bien plus intéressants que si Airbus se payait une "dépanneuse"

  • Je l'ai déjà écrit et je me répète. En France, il est impossible de prendre une décision rapidement. On dirait un pays agonisant sous l'irresponsabilité.
    Pourtant avant, on disait: "Time is money".

    • pour émettre un tel jugement sans appel, je suppose que ce n'est pas une déclaration générale de café du commerce, mais que vous etes très au courant du dossier et de ses difficultés.
      il est possible que vous ayez raison, mais .... il faut avoir toutes les billes en mains pour critiquer aussi violemment.

  • La DGAC dans son droit de nuisance n’a pas autorisé Air France à monter un moteur prélevé sur l’A380 du musée de l’air sous prétexte qu’il n’etai Pas FAR21.
    L’A380 a un beau hangar à Goose Bay où juste sa queue dépasse à l’exter.
    Il est prévu que le convoyage se fasse avec les 4 moteurs en fonctionnement.

    • D'après mes sources ce choix a été écarté car les mâts sur les deux avions ne sont pas les mêmes. Et puis tant qu'à faire tout le travail d'envoyer un moteur au Canada, de l'installer autant le faire avec un moteur NEUF qui permettra rapidement à l'avion de revenir en service sur la Ligne.

  • @Serge Vialettes : Monter le quatrième moteur sans le faire démarrer c'est juste pour équilibrer l'avion en terme de masse sur les ailes.

  • Je crois bien que c'est pour éviter d'en perdre d'autres morceaux à 700 Km/h et pour ne pas avoir un déséquilibre aérodynamique ingérable par les calculateurs !
    Bonne journée,
    Claude.

  • Vers 1975 , l OTAN avait achète des Shorts 360 pour faire du transport de réacteurs en maintenance , des cfm56 sûrement pour kc35 , c était adapte et non grandiose . A t on besoin d un si gros porteur la ou un c30j ou c27j suffirait , quoique c est gros un moteur d a380 et les a124 de Volga-Dnieper passent vraiment partout , ils ne connaissent pas les rtt avec leurs équipages de 15 technics par avion , ils debordent de charge a se demander comment ils décolleront et au matin ils ont disparu ! A c était un an22 remplis de pipelines qui dépassaient de la soute ...

    • La partie qui manque sur le moteur accidenté a un diamètre d'environ 4 mètres. Comme il faut placer un tel moteur sur un chariot approprié, seul l'Antonov a la capacité de charger un tel volume. Démonter (et remonter) la soufflante (le "fan") constitue un énorme travail que l'on souhaite éviter. En plus à Goose-Bay, il semble que les équipements ne sont pas (loin s'en faut) en accord avec un tel travail de remontage. Il aura déjà fallu réparer au moins sommairement (selon les exigences réglementaires ) les dégâts sur l'aile, remplacer le mât abîmé par un mat neuf et il va falloir installer le nouveau moteur. Par contre je n'ai pas lu pourquoi cette installation ne va pas jusqu'à pouvoir utiliser ce moteur sur le trajet retour.
      Mes informations viennent d'un site dédié uniquement aux accidents/incidents aériens qui collecte ses informations de gens qui poussent très loin leurs investigations et qui sont probablement au "confluent" de "fuites" émises par des gens concernés.

  • Bonjour,

    Question sans second degré : les compagnies sont-elles assurées pour ce genre de gros pépin ?

    Merci pour vos lumières !

    • Difficile d'être affirmatif sur ce sujet sans être du service concerné de la compagnie.
      Les contrats d'assurances aériennes comportent souvent une grande part de "sur mesure" donc c'est au cas par cas. En aviation générale le défaut moteur n'est pratiquement jamais assuré. Si ton moteur casse ton assureur couvrira les conséquences de la casse moteur au titre de la garantie du corps de l'avion (si mise dans le contrat) comme les dégâts à l'avion posé en campagne a cause de l'arrêt moteur et le coût du camion qui te le ramène à l'atelier par exemple, mais il ne te payera pas une RG du moteur.
      Dans le cas des gros opérateurs comme celui du 380, les compagnies ont souvent des contrats avec les motoristes de paiement d'un prix à l'heure de vol qui inclue la maintenance liée à l'usure normale et les aléas, après, au vu de cette rupture exceptionnelle la notion de garantie a charge du motoriste sera probablement abordée dans les discussion entre opérateur et motoriste, quant aux frais générés et la perte d'exploitation si la compagnie n'est pas assurée, les regards se tourneront peut être vers l'assurance responsabilité du motoriste ? Comme disent les assureurs : l'assurance est toujours chère avant l'accident....

  • Je n'envie pas les techniciens qui devront faire le remplacement. Je ne suis pas sûr que les hangars soient suffisamment grands pour l'A380, et il commence à faire bien froid, surtout avec le vent.

    Courage !

    • Il existe des échafaudages qui peuvent être recouvert d'une toile, et chauffés à l'air chaud. Sans être tropical, c'est une bonne protection contre le vent (s'il n'y en a pas trop...)
      Evidemment, c'est moins bien qu'un hangar...

    • Pourquoi remplacer le moteur sur place? Vue qu,il ne sera pas mis en route?...cela me parait illogique ...merci de m,expliquer la raison...de serge V.

      • simple ...: vous vous munissez d'une boite de conserve ... de , disons , 2kg , et vous courez très vite ,le plus vite possible ,les bras étendus (il y en a 2 ,en principe - bras ...) ! et vous voyez ce qui arrive !
        NB c'est encore mieux de le faire dans une bonne tempête , C plus réaliste ...

      • Pour avoir le droit de décoller et ensuite de voler sur un trajet transatlantique, il faut que le moteur "mort" soit intact du point de vue masse et aérodynamisme. Le décollage est/sera un moment délicat qui n'a rien à voir avec la fin du vol entre le Groenland et Goose-bay. Le pilote doit allumer ses trois moteurs MAIS ne mettre plein gaz que les deux du milieu jusqu'à ce que la vitesse de l'avion soit telle que le gouvernail de direction sera capable de contrer l'effet vireur lorsqu'on poussera le troisième moteur à son plein régime et décoller. Beaucoup de pilotes "savent" faire cette manœuvre mais seuls quelques uns le font suffisamment souvent pour pouvoir avoir l'habilitation réclamée par les règlements.

        • C'est ce qui justifie que le convoyage de l'A380 sera réalisé par des pilotes d'Airbus formés à ce type de manoeuvre.

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