Airlinair confronté à la pénurie de mécaniciens aéronautiques

La compagnie régionale a inauguré sur l’aéroport de Limoges un nouvel atelier de maintenance de sa flotte de 23 ATR42/72 qui tournera, à terme, avec 35 professionnels. Mais le recrutement de ces techniciens pose problème.

Airlinair a inauguré, le 10 octobre 2007, sur l’aéroport international de Limoges, son nouvel atelier de maintenance en ligne d’une superficie de 1.530 m2.  » Notre objectif est d’atteindre en 2008 le rythme d’une check A par semaine (ndlr : visite des 500 heures), soit une cinquantaine dans l’année « , explique Jean-Luc Nugues, directeur général d’Airlinair. Mais l’ambition de la compagnie ne s’arrête pas ici. Le souhait est de pouvoir réaliser également des chantiers de plus grande ampleur et d’intervenir en particulier sur les moteurs. Si les installations s’y prêtent, les effectifs constituent un frein à la croissance.

Actuellement, Airlinair emploie à Limoges 13 techniciens. Pour atteindre l’objectif fixé, il faudrait pouvoir compter sur 35 salariés d’ici à 2 ans. Toute la difficulté réside dans le recrutement de personnel qualifié. Le marché de l’emploi est tendu et la filière militaire ne produit plus comme avant.  » Auparavant, les meilleurs techniciens sortaient de l’armée. Aujourd’hui, les militaires sont trop spécialisés. Se pose également pour eux le problème de l’équivalence pour l’obtention de la licence « .

Pour le patron d’Airlinair,  » l’avenir repose sur la qualité de la formation dispensée en France « . Actuellement, pour amener un jeune jusqu’à la licence de mécanicien ouvrant le droit à délivrer une APRS-B, il faut compter cinq ans, en partant d’un bac pro.  » La licence porte sur pas moins de 17 modules et il faut un minimum de trois ans d’expérience dans un hangar « . L’effectif actuel d’Airlinair à Limoges compte deux jeunes en contrat de qualification.

Ces dernières années, la demande dépassant l’offre, de nombreux techniciens ont fait le choix de l’intérim pour des raisons économiques évidentes. A défaut de trouver sur le marché français les compétences recherchées, la compagnie régionale entend élargir géographiquement son recrutement. Et pour ce faire,  » dès l’année prochaine, la maintenance sera effectuée en langue anglaise, ce qui nous permettra d’aller rechercher en Europe, les professionnels qui nous manquent en France « . Jean-Luc Nugues souhaite également mettre en avant la qualité de vie en Limousin qui séduit un nombre grandissant de britanniques à en juger par la montée en puissance du trafic low cost entre l’Angleterre et Limoges !

Gil Roy, à Limoges. Le 10 octobre 2007.