L’aéroport de Châteauroux se donne les moyens de ses ambitions

La Région Centre mise sur le développement industriel de l’aéroport Marcel Dassault de Châteauroux. Elle lance la construction d’un nouvel hangar de maintenance aéronautique de 10.000 m2 dans le but d’accueillir sur cette vaste plate-forme aéroportuaire de nouvelles entreprises.

C’est un pari que fait la société d’économie mixte qui gère l’aéroport Marcel Dassault de Châteauroux. En implantant des nouvelles infrastructures, elle espère attirer de nouvelles entreprises. Pour la Région Centre, devenue propriétaire du site fin 2007 dans le cadre de la loi de décentralisation, l’aéroport a vocation à devenir la locomotive industrielle de la filière aéronautique régionale. Elle ambitionne d’en faire « le pôle français de la maintenance, de la réparation et de la révision des avions (MRO) ». Sa décision de construire un hangar de maintenance de 10.000 m2, dimensionner pour accueillir des avions de la taille de l’A380, s’inscrit dans cette stratégie. Un investissement de 15 M€ pris en charge par la SEM à hauteur de 28% et par une société de promotion immobilière privées pour 72%.

Ce futur hangar pour la construction duquel un appel d’offres est en cours et dont les travaux devraient débuter au printemps, mesurera 100 m de côté et 38 m de haut. D’où la nécessité de construire une nouvelle tour de contrôle de 40 m de haut. Les travaux doivent également débuter au printemps 2015. L’ensemble devrait être opérationnel au printemps 2016. Il viendra compléter les installations actuelles et en particulier le vaste hangar de 16.000 m2 qui date de l’époque où Châteauroux était une base de l’US Air Force (de 1951 à 1967).

Ce hangar est occupé par la société ATE, spécialiste européen de la peinture aéronautique, sous-traitant notamment d’Airbus. Il regroupe quatre cabines dont une pour les avions de la taille d’un ATR72, une pour A320/737 et deux pour les gros-porteurs de type A330. La piste de 3.500 m de long est évidemment un atout, tout comme les 30 hectares de parking aéronautique. L’aéroport dispose également de 40 hectares de foncier disponibles et « embranchables » directement sur la piste.

Pour l’heure, les activités industrielles qui comprennent notamment la déconstruction des avions de ligne (une activité en retrait), représentent un tiers du chiffre d’affaires de l’aéroport. Les deux autres tiers se répartissent à parts égales entre le fret aérien et l’entraînement. Beaucoup de compagnies aériennes, ainsi que l’armée de l’air, utilisent la longue piste de Châteauroux pour l’entraînement de leurs pilotes. Cette activité génère la moitié des 12.000 mouvements annuels.

Châteauroux possède un potentiel important du fait du dimensionnement de ses infrastructures. L’aéroport souffre toutefois d’un déficit d’image. L’accueil du championnat du monde de voltige aérienne, en août 2015, devrait attirer l’attention sur cette plate-forme aux multiples visages.

Gil Roy