Entre 2010 et 2019 les voyages aériens de loisirs ont augmenté de +6,6% chaque année contre 3,3% pour le business. Le phénomène s’accélère notamment en Europe avec des pics sur les mois d’été… Les compagnies aériennes doivent s’adapter (avec souplesse !) pour rester rentables toute l’année…
Le phénomène est mondial et particulièrement en Europe. « Cette différence de croissance crée des transformations sur la nature des demandes mensuelles en transport puisque les voyages de loisirs sont plus étroitement liés aux saisons avec des pics et des creux correspondants respectivement à l’été et à l’hiver de l’hémisphère nord » constate le cabinet conseil McKinsey & Company.
Plus de touristes dans les avions, avec le boom du low-cost, ce n’est pas nouveau. En 2019 en Europe, les 5 premières compagnies aériennes (Air France–KLM, easyJet, IAG, Lufthansa, Ryanair) ont réalisé environ 30 % de leurs recettes annuelles et… 65 % de leurs bénéfices d’exploitation annuels au cours des mois d’été (juillet-septembre).
Les taux de remplissages et les cadences de vols élevés sont très rentables avec de fortes marges sur une période relativement courte. C’est mathématique ! En revanche, toujours selon l’analyse de McKinsey, de janvier à mars, les marges sont même négatives et la rentabilité en berne…
Les compagnies aériennes ont réagi sur leur « yield management » (optimisation des remplissages d’avions) en modifiant leurs horaires afin d’exploiter davantage de liaisons à une fréquence plus élevée pendant les périodes de pointe. En 2023, elles ont par exemple programmé 65% de sièges en plus sur le mois d’août par rapport à février.
Mais selon le cabinet, elles peuvent aller plus loin pour augmenter leurs revenus le reste de l’année (hors été), par exemple en anticipant les périodes de vacances à l’étranger afin de mieux capter les hausses de trafic potentielles créées par ces vacances…
Autre point clé, s’adapter à la saisonnalité avec souplesse en ajustant leurs coûts de base selon la demande, afin de faire face aux pénuries de capacité en été et aux baisses de productivité en hiver.
Elles peuvent par exemple déplacer les sessions de formation des équipages en dehors des périodes de pointe, en encourageant les employés à prendre des vacances pendant les mois creux et en proposant des contrats saisonniers aux travailleurs, une compagnie aérienne pourrait être en mesure de combler 50 à 80 % de l’écart entre les heures de travail réelles et les heures de travail optimales des équipages…
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