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Transport Aérien

Le BEA a fait parler la première des deux boîtes noires du 737 MAX d’Ethiopian Airlines

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Gil Roy

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a réussi à télécharger les données contenues dans l’enregistreur des conversations (CVR) du Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopoan Airlines qui s’est écrasé le 10 mars 2019 près d’Addis Abeba. Les données ont aussitôt été transmises aux enquêteurs éthiopiens. [Mise à jour]

Le samedi 16 mars 2019, en fin d’après-midi, le BEA a annoncé que les données contenues dans le CVR (Cockpit Voice Recorder) du 737 MAX 8 (ET-AVJ) d’Ethiopian Airlines avaient été téléchargées avec succès et qu’elles avaient été transmises à l’équipe d’enquête éthiopienne. Le BEA précise qu’il n’a pas écouté les fichiers audio.

Le 14 mars 2019, à 13 h, l’équipe d’enquête éthiopienne est arrivée au Bourget, dans les locaux du BEA, avec les deux enregistreurs de vol (CVR et FDR). La veille, elles avaient officiellement demandé au BEA son assistance pour l’analyse de ces deux « boîtes noires ».

L’enregistreur des données (FDR) du Boeing 737 MAX 8 (vol ET302) d’Ethiopian Airlines. © BEA

Le travail technique sur le FDR (Flight Data Recorder) doit se poursuivre dimanche 17 mars 2019, au Bourget. Le BEA a fait le choix de tenir informé le public, en temps quasi réel, sur son compte Twitter.

Mise à Jour

  • Le BEA a annoncé, le dimanche 17 mars 2019, vers 16h00, que le déchargement du second enregistreur de vol, le FDR (Flight Data Recorder) qui contient les paramètres de vol a été réalisé avec succès. Les fichiers ont été transférés aux autorités éthiopiennes.
  • Au cours d’une conférence de presse, Dagmawit Moges, la ministre éthiopienne des transports a  déclaré : « Lors de l’enquête sur l’enregistreur des paramètres (FDR – Flight data recorder), des similarités claires ont été notées entre le vol 302 d’Ethiopian Airlines et le vol 610 de Lion Air ».
  • De son côté, Boeing a diffusé une déclaration de Dennis Muilenburg, Président-directeur général de Boeing, à propos de l’enquête concernant l’accident du vol 302 d’Ethiopian Airlines. Le PDG de Boeing précise notamment : «  (…) Boeing finalise l’élaboration d’une mise à jour logicielle annoncée précédemment et révise la formation des pilotes à propos du comportement de la loi de commandes de vol du système MCAS en cas de réception de données erronées en provenance des capteurs. (…) »

 

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Il me semblait que dans ce genre d'enquêtes, participaient les pays d'occurrence, de conception de l'appareil, d'immatriculation et d'exploitation. Est-ce que je me trompe ?

  • l'Éthiopie n'ayant pas le moyens techniques adéquats ,il est tout à fait normal de faire recours à la France par son expertise et sa transparence.le BEA n'est pas un tribunal mais un simple bureau d'expertise et d'analyse internationalement reconnu .il n'a pas été sollicité d'enquêter mais plutôt pour télécharger les deux boîtes noires CVR et FDR.
    Il appartient maintenant aux autorités de la compagnie de faire la lumière sur ces données et de les transmettre aux autorités judiciaires compétentes pour en tirer de conclusions. PM

  • j'ai l’occasion (malheureusement trop souvent) de travailler avec les enquêteurs du BEA, en aviation générale. J'ai toujours eu affaire à des gens compétents et intègres. Il faut du temps pour tout analyser, bien souvent c'est incompatible avec le temps médiatique et tous les experts auto-proclamés sur les forums dédiés....
    Le BEA fait son boulot et le fait bien, après celà devient de la politique, un bon exemple: le rapport final sur le crash Egyptair toujours pas publié par le gouvernement égyptien.

    • Il faut rendre à César : le vrai travail d'investigation a été fait par le Seattle times.
      https://www.seattletimes.com/business/boeing-aerospace/failed-certification-faa-missed-safety-issues-in-the-737-max-system-implicated-in-the-lion-air-crash/

      Un article qui devrait clouer le bec à tous les défenseurs a priori de Boeing et de la FAA, qui là, ont failli dans les grandes largeurs. (Il est vrai que le lynchage a priori est pire que la défense a priori !)

      • Je partage cet avis. Ces articles sont très pertinents et documentés. très honnêtes aussi car ils ne négligent rien.

      • Ca , c'est dingue!
        Je suis surtout pilote de modèle réduit.
        Sur ma radio commande je peux régler les crans de trimmage sur fin, moyen, grossier, exponentiel.
        Faire agir le trim juste sur le centre de la course ou déplacer le centre et les extrêmes.
        Faire ce réglage de trim avec la molette de trim ( bien on connait sa position)
        Ou en tenant le manche dans la position qui équilibre le vol et par une action sur un switch enregistrer cette position d'équilibre.
        Cette façon de faire est assez dangereuse parce qu'on ne sait plus ou en est la gouverne et elle pourrait manquer d'autorité.( butée mécanique
        Chez Boeing , ils sont passer du trim fin au grossier (0.6° à 2.5°) et du trim manuel au trim automatique!

  • Incroyable,du Boeing! J’ai donné près de 20000 hdv, c’était béton. J’attend la suite pourvu qu’elle soit honnête et fiable

    • L'Ethiopie n'ayant pas les moyens techniques de récupérer les infos contenues dans les enregistreurs, elle a chargé la France de le faire. L'Allemagne a décliné l'offre. Et il est évident que l'Ethiopie n'allait pas demander au NTSB. Surtout après l'intervention de Trump.

    • Bonjour. Impartialité? Le BEA comme son nom l'indique,enquête et analyse. Il va livrer les données. Pas un tribunal. JM

    • Le BEA est réputé pour faire du très bon travail, mais comme dans toute activité humaine, on ne peut jamais exclure les pressions potentiellement fortes qui peuvent venir de l'extérieure (politique entre autre).
      Alors on peut toujours tomber dans la parano et dans les délires délirants complotistes comme il se doit de nos jours: la terre est plate, les amerlos ne sont jamais allé sur la Lune, les avions du 911 étaient des hologrammes. Je trouve bien plus rassurant que l'enquête soit faite par le BEA plutôt que par le NTSB.

      • il est toujours dangereux de voir des complots partout.
        il est aussi dangereux de n'en voir nulle part , surtout quand il y a autant d'argent et de pouvoir en jeu.
        Les Allemands ont préféré ne pas prendre de risque , les Américains étaient quand même suspects dans l'histoire.

      • Il se trouve que j'ai eu par le passé l'occasion de "tremper" dans des discussions générales sur le contenu des enquêtes du BEA et je peux vous assurer que, loin des délires complotistes qui existent malheureusement aujourd'hui, les responsables de cette noble institution se posent parfois des questions sur le degré de vérité et de transparence qu'ils doivent donner à leur travail, la crainte étant qu'un "excès" en la matière ne conduise certains Etats à tout cacher à l'avenir.

    • Apparemment le fonctionnement d'une boite noire semble vous échapper. une "boite noire" est tout simplement un enregistreur de données et de paramètres. Le BEA n'a fait que rendre ses données disponibles pour l’enquête sur le crash du vol ET302.
      L'enquête est menée de façon très stricte et répond à la convention de l'aviation civile internationale de l'ICAO (annexe 13). C 'est donc l'état ou a eu lieu le crash qui est chargé d'ouvrir d'assurer la conduite de l'enquête et d'avertir tous les états en relation avec l'accident (immatriculation, exploitant, concepteur, constructeur et l'ICAO).
      De plus, le bureau d'enquête aéronautique éthiopien, l'AIB, n'ayant pas les capacités techniques nécessaires pour exploiter les données, avait demandé tout d'abord au BFU (Allemand) avant de s'adresser au BEA qui possédait les outils et les compétences nécessaires à l'exploitation des données.
      Il est bon de rappeler que les enquêtes servent uniquement à la prévention de futurs accidents ou incidents, mais n'ont pas vocation à déterminer les responsabilités. C'est la justice qui s'en charge.

    • La BEA est certainement, à ce jour, la meilleure chance pour Boeing.
      Il n'y a aucune raison pour "casser" un principe d'aide au pilotage. AIRBUS aurait pu l'avoir imaginé puis installé sur une catégorie d'avions.
      Par conséquent, il vaut mieux savoir et trouver une solution que de tirer sur l'ambulance.

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