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Transport Aérien

Les compagnies low cost donnent le ton sur les aéroports Français

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Frédéric Marsaly

A l’heure de la célébration du cinquantenaire du premier avion à se poser sur les pistes de Roissy-Charles de Gaulle (13 mars 1974), le bilan 2023 de l’UAF (Union des aéroports français) montre un visage radicalement différent du trafic aérien hexagonal de celui des années 70. En métropole, l’activité a quasiment retrouvé ses niveaux de 2019, mais Paris-CDG est à la traine.

En 2023, les aéroports français ont accueilli 198 millions de passagers (7,3 % de moins qu’en 2019 mais 14% de plus qu’en 2022). Ils ont traité 1,75 millions de vols, loin encore des 1,97 millions de 2019. Les projections indiquent que le niveau de 2019 sera sans doute atteint en 2024, avec toutefois de grandes disparités entre les aéroports. La crise sanitaire est passée par là…

En 2023, la part des compagnies low cost dans le paysage aéronautique français a encore augmenté, passant de 35% du trafic total en 2019 à 43,2% désormais, dépassant déjà son niveau de 2019 (+13,8 %) et affichant même un arrogant +15,6 % par rapport à 2022. 70 millions de passagers avaient volé en low cost en 2019, ils ont été plus de 80 millions en 2023 alors que les passagers des vols commerciaux dits traditionnels sont passés de 130 millions en 2019 à 105 millions en 2023. Le boom des low cost en France ne compense la baisse des vols traditionnels, mais favorise néanmoins le redressement.

Le trafic low-cost représente désormais 61,4% du trafic des grands régionaux, incluant l’aéroport de Paris-Beauvais. Concernant les aéroports régionaux, la part du trafic low-cost s’élève à 56,7%. Ainsi, la part du trafic low-cost dans le trafic total des 15 premiers aéroports métropolitains a augmenté de 7.6 points de pourcentage entre 2019 et 2023 (42,4% contre 34,8%).

Cependant, le trafic low-cost est le plus prépondérant parmi les aéroports de proximité (60,8%). En effet, il est à l’origine de plus de 75% du trafic pour presque la moitié d’entre eux, ce qui a de surcroît participé à la reprise du niveau de trafic des aéroports concernés. Le trafic low-cost représente plus de 70% du trafic total de 17 aéroports français en 2023 (pour seulement 11 aéroports en 2019) et plus de 99% pour trois d’entre eux (Carcassonne Sud de France, Paris-Beauvais et Béziers – Cap d’Agde Hérault Occitanie).

Si les compagnies low cost génèrent 43% du trafic passagers, elles ne comptent pourtant que pour 30% des mouvements (521.000). L’emport moyen est passé de 109 pax/avion en 2019 à 113 aujourd’hui (70 en 2004).

Le trafic international qui a été le dernier à redémarré a augmenté, en 2023, de 20,2% ; il n’est plus qu’à 2,8% de 2019. Le trafic domestique a, quant à lui, a diminué par rapport à 2022 (-1,7%) et reste donc 20,8% en dessous de son niveau de 2019. Ainsi, cette année, la croissance du trafic total est donc entièrement portée par la reprise du trafic international. Le retard du trafic domestique s’explique, notamment, par la survenance de mouvements sociaux ainsi que par une difficile reprise pour les lignes radiales.

A l’exception des lignes entre Paris et Nice, les autres principales radiales peinent à retrouver leur niveau de trafic de 2019. Air France a par ailleurs annoncé en octobre 2023 son retrait de l’aéroport d’Orly (à l’exception des liaisons vers la Corse). Le manque de dynamisme du trafic domestique est responsable des difficultés de certains aéroports à retrouver leur niveau de trafic de 2019, comme c’est le cas par exemple pour celui de Lille-Lesquin.

Les difficultés du trafic domestique expliquent les résultats de trafic d’un aéroport comme Toulouse (-18,9% par rapport à 2019), ou d’une région comme la Bretagne (-38,9% par rapport à 2019). L’aéroport de Rennes Saint-Jacques a par exemple connu une internationalisation de son trafic, avec désormais un tiers de ses passagers voyageant à l’international (+10 points par rapport à 2022). Le trafic international représente aujourd’hui 77% du trafic de la France métropolitaine en 2023 (contre 74% en 2022 et 2019). La part du trafic domestique varie en fonction des régions de la métropole. En effet, elle est la plus importante en Bretagne et en Corse (respectivement 82% et 87%), qui sont les deux seules régions pour lesquelles le trafic total a diminué en 2023 par rapport à 2022. 

Le retour à un niveau d’activité global comparable à 2019 est prévu pour 2024, néanmoins la croissance globale devrait ensuite rester plus mesurée et certaines disparités régionales perdurer encore. L’UAF constate elle aussi que si les européens ont retrouvé le goût de voyager, les voyages d’affaires demeurent en fort recul. Ce marché a perdu un cinquième de son activité et ce repli semble durable.





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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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