Avec Omicron, l'heure n'est pas à la fête dans certains aéroports d'Europe... malgré les apparences. © Brussel Airport
L’ACI Europe (Airport Council International) estime que depuis l’apparition du variant Omicron fin novembre 2021 le trafic passager européen est en recul de 20%. A l’unisson avec l’IATA ou l’Association of European Airlines, les différentes organisations en appellent aux gouvernements à mettre fin aux interdictions de voyage « inefficaces et très dommageables économiquement et socialement »
Le léger sursaut dû à la saison de Noël (+9% sur la semaine 13-19 décembre 2021 par rapport à la semaine précédente) n’a pas suffi à contrer les données inquiétantes sur le trafic passager actuel en Europe. En pleine convalescence, les compagnies aériennes font face au nouveau variant Omicron, plus contagieux. Sur les trois premières semaines suivant son apparition, les taux de remplissage ont chuté de 66% à 54% selon l’ACI. En outre, l’Association avertit que l’inversion de la dynamique de reprise du trafic passagers au cours des dernières semaines et pour le reste de l’année « signifie que 2021 se retrouvera en deçà de ses prévisions de -60% de trafic passagers pour le réseau aéroportuaire européen », par rapport aux volumes de 2019 avant la pandémie.
Ryanair a prévenu ce 22 décembre 2021 que sa prévision de perte nette annuelle serait sans doute le double de ce qu’elle attendait, tout en réduisant d’un tiers ses prévisions de trafic en janvier 2022, en raison de l’impact du nouveau variant. La lowcost accuse notamment l’interdiction « sans motif essentiel » imposée aux voyageurs britanniques de se rendre en Allemagne et en France, et à tous les voyageurs de l’Union européenne de se rendre au Maroc.
De son côté, Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe, a estimé que « au-delà de la période des fêtes, il ne fait aucun doute qu’Omicron pèsera sur le trafic de passagers au premier trimestre de 2022. Mais la mesure dans laquelle nous devons revoir nos attentes dépendra principalement de la question de savoir si les gouvernements continueront à afficher des réactions désordonnées ou non. Omicron est en train de devenir le variant dominant à travers l’Europe, ce qui, selon l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), rend les restrictions de voyage inefficaces du point de vue de la santé publique et très dommageables à la fois économiquement et socialement.
Début décembre 2021, l’IATA (Internatioal Air Transport Association) appelait les gouvernements à suivre les conseils de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), et à annuler sans délais les interdictions de voyager introduites en réponse au variant Omicron. L’Association pointe du doigt les engagement paris par le biais de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour que les mesures sanitaires soient limitées dans le temps et régulièrement réexaminées.
« Nous en savons beaucoup aujourd’hui sur le virus et l’incapacité des restrictions de voyage à contrôler sa propagation. Mais la découverte de la variante Omicron a provoqué une amnésie instantanée chez les gouvernements qui ont mis en place des restrictions instinctives en violation totale des conseils de l’OMS, l’expert mondial », avait résumé Willie Walsh, directeur général de l’IATA.
L’OMS avait en effet estimé que les interdictions générales de voyager n’empêche pas la propagation internationale d’Omicron une fois qu’il est largement répandu dans la population. « En outre, ils peuvent avoir un impact négatif sur les efforts de santé mondiale pendant une pandémie en dissuadant les pays de déclarer et de partager des données épidémiologiques et de séquençage. »
L’IATA a rappelé dans un communiqué daté du 22 décembre 2021 que le risque de contracter le COVID-19 dans la cabine d’un avion reste très faible, même si l’Omicron semble être plus transmissible que les autres variantes dans tous les environnements.
« La nature contrôlée de la cabine de l’avion par rapport à d’autres environnements clos ajoute une mesure supplémentaire de protection », a précisé le Dr David Powell, conseille médical de l’IATA.
L’Association s’appuie notamment sur le fait que grâce aux flux (l’air extérieur est capté) et aux filtres HEPA (filtre à air à haute efficacité) l’air est complètement renouvelé toutes les 2-3 minutes (contre 10mn dans les bureaux et même 20 mn dans les hôpitaux). Au final le taux d’efficacité de suppression des bactéries et autres virus frôle les 100%…
Selon l’organisme de surveillance Eurocontrol, les mouvements d’avions à travers le ciel européen ont connu une hausse continue avant la saison des fêtes de fin d’année pour atteindre au 19 décembre 2021 75% des niveaux du trafic de 2019. Tout en relativisant sur le fait que pour les passagers, le choix des destinations est de son côté peu élevé, atteignant en moyenne 54% par rapport à la même période en 2019.
Eurocontrol mise sur un trafic moyen de 80% lors de la seconde moitié de décembre, mais reste prudent pour la suite, jugeant que « les conséquences (d’Omicron) sur janvier ne sont pas claires ».
Un variant qui pourrait aussi menacer les personnels navigants. Avec trop de pilotes malades (sans préciser la cause exacte), la compagnie allemande Lufthansa vient d’annoncer que « les liaisons transatlantiques vers l’Amérique du Nord vers Boston, Houston et Washington sont principalement affectées du 23 au 26 décembre… »
La compagnie aérienne scandinave SAS a également dévoilé mercredi 22 décembre l’annulation d’une dizaine de vols internationaux mercredi au départ de Stockholm, après une trentaine la veille, invoquant l’absence de salariés affectés par la COVID-19 ou des recommandations sanitaires. Jérôme Bonnard
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C'est la grande nouveauté du variant "Omicron", conjugué aux doubles, voire triples injections vaccinales : ses symptômes et ses effets sont maintenant ceux d'un gros rhume, éventuellement d'une grippe pour certaines personnes plus fragiles.
Ce qui cause le plus de dégâts à l'heure actuelle, c'est la désorganisation massive de toute vie sociale, économique et même familiale, due aux diverses mesures gesticulatoires empilées à la hâte et sans concertation par nos grands diplômés, soucieux uniquement d'assurer leurs arrières. Ou leur futur, peut-être....