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Transport Aérien

Une nouvelle aérogare pour l’aéroport de Montpellier

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Gil Roy

Aéroport Montpellier Méditerranée (AMM) prévoit d’investir 70 M€ entre 2018 et 2025 pour porter sa capacité à 3 millions de passagers annuels et accueillir une compagnie aérienne basée. Probablement une low cost. Le challenge est d’éviter la prise en étau entre Marseille et Toulouse.

Depuis quasiment 2010, l’aéroport de Montpellier est installé sur une pente ascendante qui s’est encore redressée ces trois dernières années (2017 comprise). En 2016, la croissance a dépassé 10%. Elle se maintient sur le même rythme cette année. « Le record historique, qui remontait à l’an 2000, sera ainsi battu en décembre prochain pour dépasser 1,83 million de passagers. », confirme la direction d’AMM qui précise qu’à ce rythme, la limite capacitaire, soit 2,2 millions de passagers, serait quasiment atteinte en 2019.

Une aérogare low cost

D’où le lancement, début 2018, du chantier de construction d’une nouvelle aérogare et la mise aux normes du dispositif de traitement des bagages. Le coût total de ces travaux s’élève à 26,6M€. La mise en service de ces nouveaux équipements doit intervenir juste avant l’été 2019. « Concrètement, ce nouveau hall départs, qui viendra dans le prolongement de ceux existants, et le nouveau dispositif traitant les bagages permettront de faire grimper les capacités d’AMM à 2,2 millions de passagers par an, », précise l’aéroport.

Au rez-de-chaussée, l’extension de l’aérogare de Montpellier portera sur 2.500 m2, permettant la création d’un nouveau terminal d’enregistrement low-cost, la refonte/mutualisation du dispositif de contrôle des bagages de soute et la mutualisation des postes d’inspection filtrage. © AMM

Cette forte mutation des infrastructures s’inscrit dans le plan stratégique « Destination 2020 ». Elle se justifie par trois autres raisons essentielles affirme AMM. La première est liée au fait que, dans les années à venir, le développement du trafic sera principalement porté par le trafic saisonnier en hyper-pointe, réduisant donc l’horizon capacitaire. L’aéroport anticipe également « les retombées d’un accord majeur avec une compagnie ». Il s’agit enfin de garantir une qualité de service, notamment pour la clientèle affaires.

Coincé entre Marseille et Toulouse

Au cours de ces dernières années, Montpellier a attiré de nouvelles compagnies, notamment des low cost. Ce segment de marché a représenté plus d’un tiers du trafic de la plateforme en 2016. Une compagnie basée permettrait de le développer de manière plus importante encore. La nouvelle aérogare de 5.700 m2 est explicitement présentée comme une opportunité de « la création d’un nouveau terminal d’enregistrement low-cost ».

A l’étage (R+1), l’extension de l’aérogare de Montpellier donnera le jour à 3.200 m2, dédiés aux activités commerciales (sur 1.000 m2) ainsi qu’à 2 nouvelles salles de pré-embarquement. © AMM

La direction d’AMM explique ce développement est « une nécessité pour ne pas s’effacer progressivement entre Marseille et Toulouse. Concernant le nombre de destinations, l’ambition est toujours d’atteindre 50 routes aériennes proposées à partir ou en direction de Montpellier (versus 30 durant l’été 2017). » Dans le contexte actuel, seule une low cost peut permettre à Montpellier de tirer son épingle du jeu, face à deux plates-formes qui multiplient les créations de bases. La concurrence entre plates-formes aéroportuaires est une réalité.

Hop ! Air France dans le rythme

Bien que la croissance soit soutenue par l’offre low cost, le trafic de Montpellier jusqu’en 2016 est resté majoritairement orienté vers Paris (51,4% en 2016). En 2017, il devrait se situer sur la barre des 50%, avec néanmoins une croissance soutenue (près de 10% sur les 9 premiers mois de 2017) liée aux résultats de Hop ! Air France, qui fin octobre 2016, a lancé « La Navette » en mettant en place 2 vols quotidiens supplémentaires à Montpellier.

Les avions de la Navette sont positionnés systématiquement aux mêmes portes d’embarquement et dans le même hall, et les clients SkyPriority bénéficient d’un accès prioritaire aux postes d’inspection filtrage. Cet été, Hop ! Air France a proposé à Montpellier 10 vols quotidiens vers Paris-Orly (A320 et CRJ1000) et 4 vols quotidiens vers Paris-Charles de Gaulle (A320).

Phase 2 : 2021-2025

Les perspectives de croissance du trafic liées au dynamisme du segment low cost et la stratégie volontariste de Hop ! Air France encouragent l’aéroport de Montpellier à voir grand. Outre la création d’une nouvelle aérogare et la modernisation du traitement des bagages, d’autres travaux sont prévus. Sur la période 2021-2025, AMM prévoit 43,3 M€ d’investissements dans les chaussées aéronautiques ainsi qu’une deuxième phase d’extension des infrastructures pour atteindre 3 millions de passagers. Au total, le montant de ces deux tranches d’investissement sur la période 2018-2025 s’élève donc à près de 70M€.

Développement de la plate-forme aéroportuaire

C’est la plate-forme aéroportuaire dans son ensemble qui entame sa mue. En décembre 2017 doit débuter la construction d’un complexe hôtelier doté notamment de 150 chambres, d’une brasserie, d’une conciergerie, d’un centre de séminaires et d’installations sportives débutera en décembre prochain. Le chantier de plusieurs immeubles de bureaux, jouxtant le complexe hôtelier, sera quant à lui lancé au printemps 2018. « Enfin, des annonces d’implantations de nouvelles entreprises sont imminentes et attesteront davantage encore de ce dynamisme. », annonce d’ores et déjà AMM.

L’aéroport de Montpellier « entre dans une phase aussi importante que celle de 1977 avec la création de l’aérogare actuelle, redimensionnée en 1990 ». Les destinées de l’aéroport étaient alors étroitement liées à celles de la compagnie régionale Air Littoral disparue du paysage aéronautique français, en 2004, dans un grand fracas, laissant l’aéroport de Montpellier groggy.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Il ferait mieux d'augmenter les parkings !!! car c'est une galère et très (trop) chers !!
    Sachant qu'en plus la centrale solaire leur rapporte un max de tune (je travail dans le solaire alors je sais de quoi je parle).
    Dommage de ne pas en faire profiter les usagers....qui paye déjà très chers les billets d'avion :(

  • Accueillir une compagnie aérienne basée. Probablement une low cost. Ho !!! Ha bon ?la qu'elle ???? les hangars existent déjà. Encore une magouille !!!!

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