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Aviation Générale

ApiBox, l’enregistreur de vol multifonction

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Gil Roy

L’enregistreur de vol développé par iAero a été adopté par les écoles de pilotage, civiles comme militaires comme outil pédagogique. Par les gestionnaires de flottes d’aviation générale, avion comme hélicoptère, aussi. De plus en plus d’avionneurs le monte en série, au cas où… Reste à convaincre les aéro-clubs pour lesquelles l’ApiBox avait été imaginé à l’origine.

Un pour cent de la flotte mondiale des avions écoles destinés à la formation des pilotes professionnels est équipé de l’enregistreur de vol ApiBox développé par iAero. 1% cela peut paraître modeste, mais cela représente aussi près de 750 avions, du quadriplace léger Diamond DA40 aux turbopropulseurs d’entrainement militaire Pilatus PC6 ou Grob G120TP. 10% des PC-6 sont équipés d’une ApiBox.

A cette flotte dédiée à la formation s’ajoutent une étonnante diversité d’avions et d’hélicoptères allant du TBM700 de Daher au Falcon 20 de Dassault, en passant par les hélicoptères AS350 ou AS365 d’Airbus Helicopter. Au total, plus de 850 ApiBox volent à travers le monde quotidiennement, opérés par des structures civiles et militaires.

Les 60 monomoteurs DA40 et bimoteurs DA42 que Diamond Aircraft a commencé à livrer en Arabie Saoudite sont tous équipés d’un enregistreur fourni par iAero. De même que les 15 biplaces d’entrainement KAI KT-1 de l’armée de l’air indonésienne dont la PME française vient, également, de refaire les tableaux de bord avant et arrière.

L’interface graphique de l’enregistreur de vol ApiBox est une mine d’informations exploitables aussi bien en formation que pour la maintenance. © IAER0

De l’US Air Force (Grob G120TP) à Lufthansa Flight Academy en passant par les TB20 de l’ENAC, les hélicoptères Dauphin du SAMU britannique Multiflight ou encore les Extra 330 de l’Equipe de voltige de l’armée de l’air (EVAA), les DHC6 Twin Otter de l’armée de l’air et de l’espace française et les Écureuil de la Gendarmerie nationale. Des références qui sont autant, devenus au fil des années, d’arguments de vente. On peut aussi ajouter quelques aéro-clubs dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main. Et pourtant, c’est à eux que Gérald Ducoin et François Vignon ont pensé en premier, il y a une vingtaine d’années, quand ils ont développé la première version de leur enregistreur de vol et créé iAero.

Les pilotes privés ont repéré cet enregistreur comme « un moyen de flicage » et l’ont rejeté. « A l’époque nous présentions l’ApiBox comme un enregistreur de paramètres pour surveiller le moteur. Aujourd’hui, nous parlons d’outil pédagogique », résume Gérald Ducoin. Et ce sont effectivement les deux fonctions de cet équipement. L’Ecole de chasse de Cognac qui a été l’une des premières utilisatrices est la parfaite illustration de cette évolution. Au départ, elle a utilisé l’ApiBox uniquement comme une aide à la maintenance. Et puis, avec l’évolution des logiciels et le recours à la cartographie 3D, la boîte noire est devenue un outil pédagogique à part entière.

L’ApiBox ne se contente plus d’enregistrer les données de vol et les paramètres, elle les analyse et les exploite. Cette petite boîte compacte de 2,2 kg permet de suivre plus de 100 paramètres (moteur, cellule, barométrie, trajectoire 3D, pilote et copilote) et de stocker plus de 1.000 heures d’enregistrement. Elle peut transmettre les données en temps réel. Sa résistance au crash et au feu (compatibilité norme ED-155) en fait également une vraie boîte noire utile aux enquêteurs civils et militaires en cas d’accident. L’Apibox est à la fois l’enregistreur de données (Data Flight Recorder) et l’enregistreur audio (Cockpit Voice Recorder). C’est aussi un enregistreur vidéo, via deux caméras installées dans le cockpit, une visant vers l’avant avec vue intégrale du tableau de bord, et l’autre filmant les pilotes.

Cas concret réel. L’enregistreur de vol ApiBox met en évidence de fortes variations du régime moteur sur un DR400. © IAERO

Autre exemple concret. Mise en évidence du dépassement de la vitesse volets entièrement sortis. © IAERO

 

Certains constructeurs d’avions légers ou importateurs d’ULM ont fait le choix d’installer en série des ApiBox uniquement à des fins de boîtes noires classiques. Elles enregistrent moins données puisqu’elles ne sont destinées, ni à la maintenance, ni à la pédagogie. Mais en cas d’accident ou de litige, suite à un problème mécanique, leur exploitation peut constituer un recours. Au moment où le prix des assurances s’envole et où de plus en plus d’assureurs renoncent à couvrir l’aviation générale, un enregistreur de vol du type ApiBox peut être une solution. D’autant que cet équipement a un effet bénéfique sur l’utilisation des aéronefs.

Gérald Ducoin et François Vignon ont noté, en effet, que le nombre de ce qu’ils appellent des anomalies, autrement dit des données qui révèlent une utilisation anormale, diminuaient rapidement et de manière sensible dans le temps, sur les avions équipés d’une ApiBox. Encore faut-il que les rapports soient analysés et que les anomalies soient remontées aux pilotes concernés. Au quotidien, ce travail de sensibilisation s’avère payant. Le cout de la maintenance baisse.

Les deux inventeurs de l’ApiBox ne désespèrent pas de décrocher de nouveaux aéro-clubs. Ils misent sur une évolution des mentalités « Les clients comprennent tout l’intérêt d’un enregistreur pour gérer la flotte, optimiser sa disponibilité et réduire les frais de maintenance. Le retour sur investissement commence à être pris en compte, mais le chemin est encore long. » C’est aussi une garantie pour l’acquéreur d’un avion d’occasion. Pour le vendeur c’est le moyen de démontrer que l’entretien a été effectué correctement. Avec la nouvelle orientation du parc automobile, la perception de ce type d’enregistreur pourrait évoluer. Toutes les voitures électriques en sont dotées. Les conducteurs de Zoe ou de Tesla ont-ils pour autant l’impression d’être fliqués ?

En attendant que l’aviation de loisir soit prête, iAero continue d’équiper les professionnels. L’entreprise emploie aujourd’hui une quinzaine de salariés et malgré la crise, elle n’a pas connu de baisse de régime. Elle vient d’emménager dans de nouveaux locaux plus spacieux sur l’aérodrome de Darois, où elle a vu le jour, il y a vingt ans.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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