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Mooney ne répond plus !

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Gil Roy

Mooney Aircraft a arrêté sa production et licencié, dans la foulée, l’ensemble de son personnel (229 salariés). Le constructeur de Kerrville (Texas) n’a livré que quatre avions sur le premier semestre 2019.

« À cette heure, tous les employés de Mooney ont été congédiés et, en conséquence, nous ne pouvons donc pas répondre à votre appel. » Tel est le message enregistré que peuvent écouter ceux qui tentent de joindre par téléphone Mooney Aircraft note le quotidien Kerrville Daily Times qui, le premier, a annoncé l’arrêt de l’activité de l’avionneur local. Six ans après sa relance, le constructeur américain replonge à nouveau.

C’est en effet, en novembre 2013, après cinq années d’arrêt, que Mooney a redémarré avec des capitaux sino-américains… et plein de promesses. Il y a d’abord eu une nouvelle gamme de biplaces diesel école puis une version remaniée du Acclaim équipée d’une porte-pilote.

En novembre 2019, au moment de l’arrêt de son activité, Mooney avait à son catalogue deux modèles : le M20U Ovation Ultra et le M20V Acclaim Ultra qui affichent respectivement 242 kts et 197 kts en croisière rapide.

En 2018, au salon AirVenture d’Oshkosh, le constructeur avait annoncé son intention d’atteindre dans l’année une cadence annuelle de 20 avions et espérait la doubler en 2019 et atteindre 50 unités en 2020. Ces objectifs ambitieux se sont évaporés. En 2018, selon les chiffres publiés par GAMA, Mooney a livré 14 avions (sept de chaque) pour un total de 10,7 M$. Sur les six premiers mois de 2019, il n’a livré que 4 M20V Acclaim (3,347 M$). Si la cessation d’activité est d’une certaine manière annoncée, il n’en demeure pas moins que sa brutalité est remarquable.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Dans l'article il est écrit:
    "Si la cessation d’activité est d’une certaine manière annoncée, il n’en demeure pas moins que sa brutalité est remarquable."

    A mes yeux ce qui est remarquable c'est d'avoir pu tenir un semestre entier, avec 229 collaborateurs et la vente de.... 4 appareils!
    Là on peut remercier les actionnaires et investisseurs de ne pas avoir tiré la prise plus tôt, car ces 4 appareils leur ont coûté une véritable fortune, au minimum 6 millions de dollars, au bas mot!

    Quand un produit ne fonctionne plus commercialement, il faut savoir en tirer les enseignements et conséquences, la fatalité ne se trouve pas là, mais dans l'incapacité à innover et motiver de nouveaux clients.

    • Ils ont tenté d’innover avec le M10 mais en partant d’un cahier des charges erroné. Conclusion , avion inadapté au marché et des sommes faramineuses englouties pour rien.
      Il y a 30 ans les frères Klapmeier s’essayaient avec le VK30 pour suivre la mode des Prescott pusher, Orion, ect...
      Ils se rendirent vite compte que la formule et le cahier des charges ne correspondaient à aucun besoin de masse.
      Alors ces hommes eurent une vision de génie en définissant le cahier des charge de ce qui devint le SR20.
      Avec les moyens à disposition de Mooney aircraft, il a probablement manqué cette vision à long terme qui permet à un constructeur d’avion de proposer le produit que le marché réclamera pour les décennies à suivre.

    • L'innovation a un coût très élevé dans ce domaine (avions certifiés) pour un marché étroit et en manque de perspective.

      Pour les Mooney neufs, la principale concurrence est le marché des Mooney d'occasions!...

      • Si l'innovation à un coût élevé dans le domaine aéro, comme dans tous les domaines d'ailleurs à des échelles variables, le dénominateur commun est constitué par le marché.

        Là le produit n'intéresse personne au prix donné.
        Piper et Cessna continuent à vendre des dinosaures, eux, pourtant ils datent de la même époque.

        En résumé la prise aurait dû être tirée depuis longtemps chez Mooney...

  • Malheureusement cette disparition nous démontre une fois de plus que l’avenir des monomoteurs certifiés à piston est bien compromis. Entre l’offre pléthorique des ULM et autres LSA et les turboprop il ne reste presque plus que les écoles pour soutenir tant bien que mal ce qui est devenu un marché de niche. La cause en est peut-être leur motorisation antédiluvienne, peu performante et à la fiabilité souvent remise en cause. Mais quel motoriste pourrait s’intéresser à un marché en déclin avec tous les investissements et lourdeurs administratives qu’induisent le développement de moteurs aéronautiques. Le miracle diesel (Thielert, Austro, SMA) n’aura pas eu lieu. Une belle idée mais qui aurait demandé de bien plus gros investissements pour concevoir des motorisations de nature à opérer un renversement du marché. Pour les Mooney nous nous consolerons avec le marché de l’occasion.

  • Juste voir la confirmation de l'évolution de l'offre et donc de l'exigence du marché.
    Le niveau des concurents est tel qu'il faut un sacré brin de nostalgie pour acheter ces beaux Mooney qui obligent à tant de contorsions pour en prendre le manche.
    En fait le streching necessaire à la bonne réalisation de cet exercice physique est une méhode qui en vaut une autre pour rester jeune...
    Le plastique c'est fantastique et le Mooney plus très Sardou...

  • Pas très étonnant dans le contexte relationnel Chine vs USA. On prend la techno, et après, on aide Onc' Donald.

  • Bonjour à tous

    Rien n'est perdu , l'héritage technique sera sauvegardé par la partie chinoise de Mooney .......
    En compagnie des savoirs faire de son moteur Continental .

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