En lui attribuant son Prix de la sécurité, la Fédération française aéronautique a tenu à mettre en lumière l’action de l’aéro-club du Bearn qui a visé à équiper tous ses DR400 d’un pointeau à percussion pour briser la verrière en cas d’accident, afin de permettre une évacuation des occupants de l’avion.
L’aéro-club du Béarn a estimé vital d’équiper ses DR400 d’un matériel permettant de libérer les occupants en cas de crash, suite précisément à un événement dramatique survenu en 2006. Le pilote est mort dans l’incendie de son avion parce que malgré l’aide de personnes extérieures, il n’était pas parvenu à briser la verrière pour s’extraire de l’avion qui avait basculé sur le dos.
L’enquête de sécurité menée par le BFU (équivalent suisse du BEA, rapport n° u2039) a montré que la verrière en acrylique du DR 400 offre des caractéristiques de résilience telles que des coups répétés, lorsqu’ils sont d’origine physique (coups de pieds) ou portés à l’aide d’un objet non pointu (ex : extincteur), ne permettent pas de fragiliser suffisamment la verrière suite aux excellentes propriétés d’élasticité du matériau qui la compose.
D’après le BFU et le fabricant de la verrière (Mécaplex), l’utilisation par le pilote ou les personnes venues l’assister d’un outil spécifique de type « crash-hammer » aurait permis de fragiliser suffisamment l’acrylique de la verrière au point d’impact de l’outil, pour permettre ensuite que les coups portés depuis l’intérieur ou l’extérieur de l’habitacle provoquent alors sa rupture aux fins d’évacuation.
Suite à ce constat, le BFU a émis la recommandation que les aéronefs légers soient réglementairement dotés d’un marteau de sécurité de type « crash-hammer ». Cette recommandation n’a cependant pas obtenu de réponse favorable de la part des autorités, tant nationales qu’européennes.
La commission Prévention Sécurité de l’AC Béarn a mené une étude approfondie sur l’outil le plus adapté à la fragilisation des verrières en acrylique. Il en est ressorti que les marteaux de sécurité sont moins performants pour les surfaces à forte résilience comme l’acrylique. La solution est le pointeau à ressort de compression (d’un coût d’une douzaine d’euros) dont l’aéro-club a choisi de doter chacun de ses DR400 Il fait partie intégrante du lot de bord. En cas de nécessité, il est mis à disposition des occupants au fond de la boîte à gants côté pilote. Un item relatif à la vérification de sa présence à bord a été ajouté à la C/L relative à la visite de sécurité qui précède la visite prévol.
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