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Culture Aéro – brèves

Les hommes des Super Guppy d’Airbus témoignent

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Gil Roy

Un commandant de bord, un copilote, un mécanicien navigant et un ingénieur racontent leurs années Super Guppy. Un podcast original d’Aerobuzz.fr.

De 1971 à 1997, Airbus a exploité quatre Super Guppy. Ces très gros porteurs étaient utilisés pour acheminer des éléments d’A320, puis d’A330 et A340, à travers l’Europe. Pendant 26 ans, ces baleines volantes ont été mises en œuvre par une poignée de 24 pilotes, mécaniciens et ingénieurs.

Un est aujourd’hui conservé à Toulouse au sein d’Aeroscopia. Un autre à Hamburg. Un troisième est toujours opéré par la NASA. Quant au quatrième, il est en cours de démolition en Grande-Bretagne. Le British Aircraft Heritage qui en avait la garde a été incapable de trouver une solution de préservation.

Quand nous avons annoncé cette triste nouvelle, plusieurs anciens du secteur Super Guppy d’Airbus ont réagi, en laissant des commentaires sur le site Aerobuzz.fr. Nous leur avons proposé de témoigner. Et c’est ainsi qu’est né le projet du podcast original « Les hommes des Super Guppy d’Airbus » premier de la collection « Mémoires d’Aerobuzz » en devenir.

Retrouvez les hommes du Super Guppy :

  • Patrick Layrisse, commandant de bord et instructeur de 1981 à 1988
  • Jean-Luc Soullier, officier pilote de ligne de 1989 à 1997
  • Daniel Costes, officier mécanicien navigant de 1981 à 1983
  • Gérard Hardy, ingénieur au bureau d’études de 1989 à 1996.

L’équipe d’Aerobuzz.fr les remercie d’avoir accepté de raconter leurs souvenirs.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Deux particularités de cet avion qui n'ont pas eu le temps d'être évoquées dans ce podcast :
    • Le décrochage :
    Le décrochage de cet avion s'étant révélé extrêmement dangereux, la certification avait été obtenue sous la condition de protections pour ne jamais arriver à cette calamiteuse situation.
    Des alarmes : un indicateur d'incidence, une alarme STALL, gros pavé rouge avec un Klaxon bruyant et un Stick Shaker.
    Il fallait vérifier le bon étalonnage de ces protections et pour ce faire, tous les 6 mois, réaliser un vol dédié où l'on allait flirter aux limites afin de vérifier si les alarmes se déclenchaient aux bonnes vitesses.
    Altitude de 15000 ft.
    Une gueuse de 2T5 était placée à l'avant pour un centrage limite avant et on réduisait la vitesse sur une très légère pente descendante jusqu'à vérifier la correspondance AoA/vitesse, puis Stick Shaker/vitesse et enfin l'alarme STALL.
    A cet instant on poussait à fond sur le volant pour aller vers un piqué prononcé jusqu'à reprendre suffisamment de vitesse pour une ressource souple.
    Si les éléments relevés n'étaient pas valables, les techniciens réglaient les calculateurs et on recommençait l'expérience.

    • Autre particularités, la marche arrière :
    Le CDB plaçait les 4 manettes de gaz en position réverse, et avec un petit peu de puissance l'avion reculait.
    Un agent au sol guidait par gestes le Captain jusqu'à l'arrêt.
    Il ne fallait surtout pas freiner au signal, cela aurait pu mettre l'avion sur le cul.
    Il fallait repasser en traction avant et une fois la sensation d'avancer ressentie on pouvait freiner pour immobiliser l'avion.
    On pouvait ainsi se garer dans un endroit sinon inaccessible, comme un créneau en voiture.

    • Oui, il était possible, effectivement de faire des marche-arrières, mais très courtes car les moteurs montaient très vite en température...

    • Ca va encore provoquer des bonds de kangourous, mais c'est amusant de constater qu'Airbus, pour transporter des tronçons inertes de ses avions "hyper protégés contre les erreurs de pilotage" n'ait pas adapté ce concept dernier-cri au superguppy, à savoir :
      -Pas de stick-shaker
      -Un DV qui donne un ordre à cabrer lorsque l'avion est à plat avec une incidence valide (masquée aux pilotes) de plus de trente degrés !
      ....A l'évidence les concepts de protection éprouvés décrits par Anémométrix étaient trop rustiques pour protéger efficacement contre une fausse indication de vitesse les tronçons, une fois assemblés, constituant la plus moderne des machines de transport de passagers lancée sur l'Atlantique sud.

      • Il ne s'agissait pas du tout des mêmes générations d'avion.
        Sur le Super-Guppy, pas d'assistance, des commandes à câbles, même pas de pilote automatique, mais tous ceux qui ont eu la chance de le piloter s'en souviennent avec émotion...

  • Merci Jean Luc de réveiller la mémoire de ceux qui ont connu et aimé le camion comme le nommait Paul avec affection
    Que de souvenirs !

  • Tout cela me rappelle un de mes premiers jobs, c'était au Bourget, chez UTA industries pour le montage du numéro 3.
    Je me souviens des gars qui courraient les casses aux USA à la recherche d'une aile, d'un nez, d'une gouverne de C97 (ou B377 civil) pour les rapatrier au Bourget.
    De bons souvenirs, de la belle aviation, un peu artisanale !

  • Bravo Jean-Luc pour ce témoignage et ta carrière. Tu es allé jusqu'au bout de tes rêves de ces merveilleux fous volants avec leurs drôles de machines!
    En souvenir de quelques aventures de 1988...

    • Merci Gilles, oui de bons souvenirs je m'en souviens bien...
      J'espère que tes rêves à toi se sont réalisés aussi!

  • J'étais a Pau en 1989 ou 1990 a la tour de contrôle le jour ou le circuit hydraulique du train du guppy a explosé après un énième rebond. La soute technique sous le poste était couverte d'huile!. C'était un sacré avion qui pour poser touchait d'abord la roulette de nez puis le train principal! un bien bel avion mais un avion pour les vrais pilotes!

    • Pas de circuit hydraulique pour le train des Super-Guppy, mais des moteurs électriques et des trains de billes... Je me souviens encore des cours de René TRESSE lors de la qualif et des nombreuses pannes survenues durant plus de 4000 heures de vol sur ce merveilleux appareil...

    • Thierry Pour info le mécanisme du train d'atterrissage était des moteurs electrique qui actionnaient des vérins a circulation de bulles pour assurer l'extension et la rétraction des trains principaux et roulette de nez..
      l'incident dont tu parles est certainement du une rupture de tuyauterie de frein.
      J'ai volé comme OMN sur cet avion de 1976 a 1998 donc j'ai quelques souvenirs

  • Salut Gerard, Daniel et Jean-Luc

    Et merci de parler de nos braves Guppy. Dommage pour le "Gros Victor" que des iconoclastes ont détruit lamentablement. Quand je pense au "cinema" qu ils avaient fait pour l avoir..... Cet avion particulier avait participé aux programmes NASA, B747, Concorde et bien sur Airbus. Joli palmarès que seuls de fichus crétins ne respectent pas

  • La seule fois où j'ai vu un Guppy en vol et de près était à Pau, il y a une grosse trentaine d'années. L'appareil effectuait des tours de piste, sans doute dans le cadre de qualifications PNT. Lors d'un posé j'ai vu l'appareil rebondir 4 ou 5 fois, en gros jusqu' à la bretelle centrale située 1000 m après le seuil de piste 31. Puis après s'être arrêté en bout de piste et avoir fait demi-tour sur la raquette d'extrémité de la 31, l'avion est rentré au parking, son équipage annonçant sur la fréquence une fuite hydraulique. Je ne sais pas ce qu'il s'était passé, sans doute cela avait-il tapé dûr, mais j'avais compris que cet appareil était un "avion d'homme", très délicat à faire voler et à poser.

  • ayant été responsable de ce projet avec ASI à Santa Barbara et de son assemblage au Bourget, avec le N°4, j'aurais aimé participé à ce projet

    • Pierre,

      Ce qui nous a donné l'idée de ce podcast sont les témoignages spontanés de lecteurs. Nous avons choisi de donner la parole à ceux qui se sont manifestés sur le site. Le succès de ce premier podcast nous encourage à en mettre un deuxième en chantier rapidement. Il sera réalisé sur le même principe, en sollicitant ceux qui ont laissé un commentaire sur le sujet que nous allons traiter. Je ne doute pas que tôt ou tard, nous aurons l'occasion d'échanger. Votre carrière offre de multiple points d'entrée !
      Bonnes fêtes

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