Publicité
Culture Aéro – brèves

Voler en 3ème niveau

Published by
Gil Roy

Le « 3ème niveau » : l’expression est passée de mode. Elle recouvrait l’aviation de ligne avec des avions de moins de 5,7 tonnes. Michel Kossa qui l’a pratiquée en d’autres temps la fait revivre.

Cela fait très longtemps que l’expression « 3ème niveau » n’a pas été employée ici. L’a-t-elle d’ailleurs été ? Aerobuzz.fr est né dans les années 2000. Cela faisait déjà un certain qu’elle n’était plus utilisée, même si elle subsistait. Elle renvoie à une époque où le transport aérien tentait de s’imposer avec difficulté à l’intérieur de l’hexagone. Des petites compagnies bataillaient pour développer un réseau propre sans froisser la compagnie nationale. Elles s’appelaient Flandre Air, Air Vendée, Proteus ou encore Air Littoral. Elles avaient débuté leur exploitation avec des biturbopropulseurs de moins de 20 sièges. Certaines par la suite sont passées à l’ATR voire aux biréacteurs régionaux. Celles qui n’ont pas été englouties par Air France ont disparu.

Mais le troisième niveau c’est avant tout le temps des défricheurs de lignes aux commandes d’avions de moins de 5,7 tonnes. Des pilotes professionnels qui n’avaient pas le statut de pilotes de ligne, mais qui y tendaient. Le troisième niveau était alors un passage obligé pour ceux qui n’empruntaient pas la voie royale de l’ENAC. Ils apprenaient le métier à la dure. C’est ce que raconte Michel Kossa dans son livre « Voler en 3ème niveau ».

Michel Kossa a notamment été employé par Air Littoral et son livre est d’abord un reportage qui sent le vécu. Le pilote-auteur raconte une journée type d’un pilote du 3ème niveau, dans les années 90. Avec un Fairchild Sweraingen Metro II, ce jour-là, il devait faire cinq étapes : Clermont-Ferrand – Marseille, Marseille – Nice, Nice – Clermont – Ferrand, Clermont – Ferrand – Nice et enfin Nice – Marseille. Une journée standard, bien remplie et d’autant plus éprouvante, qu’elle s’intercale entre deux autres journées identiques.

Voler en 3ème niveau. Par Michel Kossa. Editions JPO. 20 x 24 cm. 130 pages. 29 €. ISBN : 978.2.37301.117.3

Michel Kossa propose un récit détaillé et vivant de cette rotation en intercalant les documents de travail, du dossier météo aux check-lists en passant par les cartes d’approche et de départ. Ce livre est un témoignage sur la réalité du travail de ces pilotes, on serait presque tenté de dire sur une époque révolue, tant il ne reste peu de compagnies exploitant des avions de moins de 5,7 t en France. Les low cost sont passées par là.

Aujourd’hui, le « 3ème niveau » n’est plus un passage obligé, tout au plus une alternative. L’offre étant plus importante, la possibilité d’accéder au statut de pilote de ligne est beaucoup plus développée. Il n’en demeure pas moins que pour celui ou celle qui n’a pas la possibilité d’intégrer l’ENAC ou un cursus de Cadet, le parcours reste semé d’embuches et la formation coûteuse. G.R.

Voler en 3ème niveau. Par Michel Kossa. Editions JPO. 20 x 24 cm. 130 pages. 29 €. ISBN : 978.2.37301.117.3

 

Publicité
Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • @Numa Grange
    Vu sous un autre angle Chalair vous pernet de vous rembourser une QT Beech 1900 paye au SMIC tout en vous offrant une experience en ligne. Si vous n avez pas le choix, vous prenez.

  • Merci pour ton livre Michel ce fut un plaisir de voler avec toi sur nos chers Metro II chez Air Litt...une belle aventure!

  • Le Métroliner 2 ,un avion d'homme qui ne permettait pas la faute
    Je l'ai pratiqué un millier d'heures chez Air Littoral avant d'intégrer le
    secteur E 120.
    Je regarde cet avion avec beaucoup de respect.

  • Quelles sont les compagnies française qui volent encore sur des avions de moins de 5,7T ? A part Chalair et Twinjet ?

  • JPO un superbe editeur de bons livres
    Un exemple : les essais en vol de l A380 par Claude Lelaie =un régal bien écrit et du vécu opérationnel

  • Il reste des compagnies de Troisième niveau qui n'ont pas été englouties par AF : Chalair ou Twinjet qui exploitent des Be1900D encore aujourd'hui.

    • Chalair est tout sauf une compagnie aerienne. Elle surexploite des pilotes n’ayant pas d’autres solutions que de voler pour eux et les traite comme des indigents. Payés au SMIC avec obligation de se payer la QT B1900 dans une école canadienne. Je ne comprends pas qu’elle n’ait pas encore disparue!

      • Etonnant...
        Je suis très loin d'être le plus (mieux) informé, toutefois je ne m'explique pas pourquoi on trouve un nombre pléthorique d'offres de formation / d'emplois dans ces mêmes colonnes ?
        Pourquoi dans ce contexte les insatisfaits ne trouvent pas d'opportunités pour se repositionner ?

    • Pour bien comprendre cette 3eme dimension, la PanEuropéenne qui n'a pas (encore) été engloutie par une avalanche entre-t-elle dans cette classification ?

      • A mon avis, la PanEuropéenne n'est pas une 3 ème niveau; elle n'as pas de lignes régulières (à ma connaissance) et n'est donc qu'une compagnie charter.
        Amélia (Regourd Aviation) par contre en est une; même type d'avion mais elle exploite une ligne régulière (Paris-Rodez) en son nom.
        ça c'est si on s’arrête au coté "défricheur de ligne" parce qu'au niveau des masses, on est loin des 5,7t...

  • Bonjour, votre article est intéressant et instructif. J'espère en recevoir régulièrement.
    Merci d'avance.

Recent Posts

Swirl et Flash, comment choisir son hélice Duc Hélices

Les hélices Swirl et Flash font partie des produits-phare de Duc Hélices pour les avions… Read More

3 mai 2024

Près de 10.000 comptes rendus d’incidents traités en Suisse par l’OFAC en 2023

En 2023, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a traité très précisément 9.995 comptes rendus… Read More

3 mai 2024

SA 330 Puma, un demi-siècle au service de l’Armée de l’Air et de l’Espace

Le 2 mai 1974, le premier SA 330 affecté à l'Armée de l'Air entrait en… Read More

3 mai 2024

L’ONERA au côté des opérateurs de drones

L’ONERA met à disposition de la filière drone son logiciel d’aide à la préparation de… Read More

3 mai 2024

Le défilé militaire du 14 juillet 2024 délocalisé

En raison des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le défilé militaire du 14… Read More

3 mai 2024

C’est finalement Netjets l’auteur de la commande historique de Challenger 3500

Bombardier vient d’annoncer que le mystérieux client qui, en décembre 2023, a passé une commande… Read More

2 mai 2024
Publicité