Sur le premier semestre (d’avril à septembre 2018) de son exercice fiscal en cours, Ryanair accuse le contrecoup des grèves de ses navigants. La low cost irlandaise, revoit à la baisse ses prévisions et redoute une hausse du pétrole et les conséquences d’un Brexit dur.
Malgré un trafic record (+6% avec 76 millions de passagers transportés en 6 mois), et un chiffre d’affaires en hausse de + 8%, sur la première moitié de son exercice fiscal, les marges de la première compagnie européenne reculent. Début octobre 2018, les prévisions ont été réduites de 12% pour un bénéfice net annuel attendu entre 1,10 et 1,20 milliards. Loin du record de 1,45 milliards du précédent exercice.
Depuis un an, le ciel de Ryanair s’est assombri. La compagnie irlandaise fait face à des mouvements sociaux sur ses bases européennes, dont les grèves historiques de pilotes et des personnels navigants commerciaux de cet été (400 vols annulés rien que le 10 août 2018). La low cost réalise la plus grande partie de ses bénéfices annuels durant cette période. A cela s’ajoute la hausse du pétrole.
Le directeur général Michael O’Leary a prévenu : les objectifs ne seront pas maintenus si le prix du carburant avion continue d’augmenter. Il est aujourd’hui autour de 80 dollars ; il a doublé depuis 2017. Il faudra aussi composer avec la baisse du prix moyen du billet, tombé 46 euros, suite aux grèves et en conséquence des surcapacités dans un secteur très concurrentiel.
Enfin, dans son rapport annuel, la compagnie ne cache pas ses craintes à l’approche du Brexit (mars 2019) à défaut d’un accord entre Londres et Bruxelles. 24% de ses revenues proviennent de ses opérations au Royaume-Uni, où la livre sterling ne cesse de s’affaiblir face à l’Euro (-15%) depuis le referendum. Ryanair estime que la variation du taux pour chaque penny aura un impact de 6 millions d’euros sur ses résultats. JB
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Les actionnaires ne semblent pas redouter les effets de "comportements primaires" de certains passagers et accompagner le "désintérêt" de l'état major(1) en de telles circonstances...
Le low cost s'impose comme un modèle pour hacker le marché mais reste fragile si un repositionnement ou une diversification n'est pas opéré ensuite.
D'ailleurs les équipages de 737 s'essoufflent, des marges si étroites (= politique orientée investissement) qu'elles sont à la merci du premier imprévu, quel sera le prochain épisode ?
Le pétrole n'a pas fini de faire parler de lui, et pas seulement outre manche...
(1) A croire que le modèle low cost est le propre de sociétés immorales, capables de traiter à égalité les passagers de couleur et leurs équipages. Cela devrait motiver ceux qui portent d'autres valeurs, à inventer une formule qui reprenne des passagers à ces zombies profitables +380% en 10 ans.