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Culture Aéro

Aviation Sans Frontières : ces hommes qui portent l’espoir à l’autre bout du monde

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André Fournerat

« Aujourd’hui je ne vole plus. Mais j’ai longtemps été pilote pour Aviation Sans Frontières, une association qui achemine les ressources alimentaires et médicales par la voie des airs auprès de ceux qui en ont besoin »… André Fournerat, ancien Président d’Aviation Sans Frontières et pilote d’Air France, évoque ici son engagement.

Aujourd’hui, je conçois des documents, comme des fiches terrain, pour accompagner nos pilotes sur des pistes de brousse, mais surtout, j’écoute et guide ceux qui décident, par un legs, de soutenir ces hommes et femmes extraordinaires.

Un maillon essentiel entre l’accès aux soins et les personnes en détresse

Notre mission est en effet très particulière : on ne nourrit pas, on ne guérit pas, mais nous sommes le maillon essentiel entre l’accès aux soins et les personnes en détresse. On se met au service de l’humanitaire, au service des autres associations qui ne pourraient pas mener à bien leur mission sans nous.

Et parfois, l’émotion qu’on en tire est très forte. Par exemple, avec la mission Ailes du Sourire, nous emmenons des enfants et des adultes handicapés dans des avions légers pour qu’ils puissent, eux-aussi, voir le monde d’en haut. Leur sourire à la descente, c’est la meilleure récompense imaginable pour l’équipe qui les a encadrés !

Ces équipes qui composent notre communauté, ce sont des pilotes bien sûr, mais pas seulement. On compte des membres du personnel au sol, et surtout des passionnés d’aéronautique. Je me souviens d’un ancien de la SNCF, on l’appelait MacGyver, pour ses ressources inépuisables et surtout son grand cœur !

Accompagner les donateurs

J’ai adhéré à cette association dès sa fondation : je m’en souviens, j’avais le numéro 70 sur ma carte d’adhérent ! J’en suis devenu le président en 89, après 30 ans chez Air France comme Commandant de Bord, adjoint à l’officier de sécurité des vols, responsable technique à la postale de nuit… J’y ai cumulé 20.000 heures de vol !

Quand je volais justement, je me demandais bien ce que je pourrais faire ensuite, quel nouveau projet pourrait être aussi fort que ce sentiment d’avoir le monde à l’horizon. Et c’est en restant très impliqué dans la vie de cette ONG que j’ai découvert ma nouvelle mission. Renseigner et accompagner les personnes qui estiment également que l’action d’Aviation Sans Frontières est suffisamment importante pour décider d’y contribuer en transmettant tout ou partie de leurs biens.

Je repense par exemple à cette femme qui nous avait désignés comme bénéficiaires de son patrimoine, avec pour ultime mission celle d’en délivrer une partie à son neveu. Elle avait découvert Aviation Sans Frontières par le biais d’un couple d’amis dont le mari gérait des envois de fret. C’est l’action de ce bénévole, et notre mission en général, qui ont motivé sa décision. Par son legs, ce geste si généreux, elle fait, elle aussi, désormais partie de notre communauté à tout jamais.

Tant que des crises feront encore rage, nous poursuivrons l’action de cette association qui a presque 40 ans déjà. Et nous avons du travail. Par exemple, deux de nos avions auront bientôt 15 ans ; il faudrait au mieux les remplacer, a minima en changer les moteurs, mais rien que cela nécessite deux fois 600.000€…

André Fournerat

ancien Président d’Aviation Sans Frontières et pilote d’Air France

Pour rejoindre notre communauté, n’hésitez pas à me contacter

 

 

 

 

 

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André Fournerat

View Comments

  • Ce MacGyver de la SNCF s'appelait Yves Bellanger et je conserve à jamais le souvenir de son égale bonne volonté alliée à sa gentillesse et débrouillardise.
    C'est lui qui m'a aidé à réparer l'ULM hydravion en amazonie chez les indiens Macuna au service du médecin français Jean Marc Fisher.

  • En attendant ça permet à des fils de commandants de bord Air France de commencer une carrière dans l'aviation civile sans passer par l'ENAC, d'accumuler les HDV.... et ensuite ça fait bien sur un CV, vous êtes sûrs d'être pris avec le label humanitaire.
    Moi j'ai dû passer des concours et des sélections, et ensuite mon humanitaire c'était l'AS30 L .....

    • Jalousie ?

      D’abord, si l’enac est une voie royale pour Air France c’est pas forcément une référence d’en sortir, quand on voit ce qu’ils font quand les sondes pitot gèlent

      Ensuite, ils prennent pas n’importe qui non plus chez ASF, il y a aussi des tests de sélection à l’entrée chez eux. Même si un C208 n’est pas un gros Airbus, c’est pas une raison pour les casser

      Enfin quelques centaines d’heures de brousse en Afrique vous font un commandant de bord, un vrai, nettement mieux qu’un pay-to-fly chez rien-air ou assimilé. Je crois qu’il y a pas photo de ce point de vue

  • Ces hommes et "ces femmes" ... Ah, mais !
    On a connu des femmes aussi "trapues" que les hommes dans ces situations-là. À "Air Solidarité", il y en a même qui on reçu une médaille des mains d'un ministre burkinabè.

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