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Culture Aéro

Jean-Marie Urlacher : « La plus belle photo est celle que je n’ai pas encore réalisée »

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Jean-Marie Urlacher

En prélude à la série de l’été 2020 qui débute lundi 27 juillet sur Aerobuzz.fr, le journaliste-reporter Jean-Marie Urlacher apporte un éclairage personnel sur le métier de « créateur d’images » comme le définit Alain Ernoult, le pape de la photographie aéronautique « Air to Air ». Un texte brillant pour amorcer une série qui va illuminer votre été et vous surprendre. A vous de juger.

Quelle est ta plus belle photo? Si la question paraît simple, je crois qu’il est impossible pour moi d’y répondre. Comme si on demandait à un jardinier quelle était la plus belle fleur de son jardin. C’est finalement le bouquet qui a de l’intérêt à mes yeux : il rend heureux la personne qui l’a fait pousser, celle qui l’offre et celle qui le reçoit.

Pour ma part, la plus belle photo est celle que je n’ai pas encore réalisée mais que j’ai déjà en tête.

C’est la beauté de ce rêve qui germe, qui pousse pendant des mois et qui un jour éclos et devient réalité sur l’écran de l’appareil photo. Bien sûr il y a quelques clichés qui sortent un peu du lot, comme des petits atolls au milieu d’un océan, mais n’en sélectionner qu’un serait pour moi comme devoir répondre à la question absurde : quel âge avait Rimbaud ? C’est plus cet archipel de clichés qui raconte le photographe, plutôt qu’un instantané.

© Jean-Marie Urlacher

Quand on est photographe, il y a des photos que l’on affectionne plus que d’autres parce qu’elles ont été difficiles à réaliser ou parce que la lumière était incroyablement belle, l’avion rare ou le pilote particulièrement excellent. Mais derrière chaque photo, la partie la plus intéressante, c’est l’histoire de sa réalisation, son contexte.

Pour chaque cliché, je me souviens toujours du pilote qui était aux commandes, de l’avion photo utilisé, de la lumière du jour et des anecdotes en orbite autour de ces instants particuliers.

Au fil des années ce sont des centaines d’histoires, d’aventures et de souvenirs qui se sont accumulées.

Je travaille doucement à la réalisation d’un livre où je veux justement raconter ces « histoires » en les accompagnant de leurs photos, car même si la citation de Confucius « une image vaut mille mots » est vraie, je pense qu’un beau texte, bien écrit peut soutenir une photo et la rendre bien plus belle encore. C’est l’exemple du dernier livre de Sylvain Tesson « La panthère des neiges » et sa rencontre avec le photographe animalier Vincent Munier.

Il y a une forme de sublimation du texte pour la photo. Comment raconter l’odeur, l’attente, la peur ou l’émoi qui accompagne une photo autrement que par les mots ? Le fond doit être aussi bon que la forme.

Mais tout le paradoxe est que dans le même temps, une belle photo, comme en peinture ou en musique, peut se passer de tout commentaire et c’est bien sûr l’émotion qu’elle suscite qui fait sa réussite.

« La beauté est dans l’œil de celui qui regarde » écrivait Baudelaire. Alors on peut dire qu’une belle photo est celle qui mélange tout cela à la fois : elle se suffit à elle-même car elle se passe de commentaire et en même temps elle appelle à en savoir davantage.

© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher
© Jean-Marie Urlacher

Depuis bientôt 15 ans, je travaille pour le magazine Info-Pilote de la FFA, des magazines allemands, anglais, américains…. J’ai commencé la photo aérienne en autodidacte, car il fallait accompagner mes textes de photos. Julien Robin, un copain, m’avait donné quelques rudiments techniques qui m’ont permis de démarrer. Puis j’ai appris en faisant, en essayant de comprendre comment je pouvais créer les conditions pour obtenir un beau cliché.

A quoi servait un bon texte si les photos qui l’accompagnaient étaient médiocres ?

La rubrique essais en vol du magazine, nécessitait une à deux fois par mois d’immortaliser des avions en vol. C’est ainsi que j’ai démarré la photo « Air to Air » comme on dit en anglais, c’est-à-dire la photographie d’un ou plusieurs aéronefs depuis un autre aéronef.

© Jean-Marie Urlacher

Pour réaliser une photo d’avion ou d’hélicoptère en vol, on doit aligner beaucoup de planètes : il faut que le jour J et à l’heure H, les avions ou hélicoptères qui vont réaliser la mission photo n’aient pas de problème mécanique (un merci à tous les mécaniciens que j’ai croisé durant toutes ces années et avec qui j’ai toujours eu d’excellentes relations et un respect profond), que leurs papiers soient à jour, il faut avoir la bonne plateforme photo, c’est-à-dire une machine dont on puisse enlever la porte et qui soit adaptée en termes de vitesse pour voler en patrouille avec le ou les avions photographiés.

Typiquement, les plateformes idéales sont les Bronco, Cessna 206, Bonanza, L-19, PC-6 et tous les avions para d’une façon générale

Il faut aussi trouver des pilotes de confiance qui sachent parfaitement voler en patrouille et en toute sécurité, qu’ils soient à jour de leurs licences et de leur médical, il faut avoir une bonne météo, que l’espace aérien soit dégagé de tout Notam ou restrictions dans la zone de travail, que les autorisations de la hiérarchie soient validées dans certains cas…

Il faut ensuite que toute cette équipe accepte de voler aux heures précises imposées par le photographe, car c’est là toute l’essence de la « photo-graphie », au sens étymologique : c’est-à-dire l’écriture par la lumière.

Alors je passe toujours beaucoup de temps à analyser la météo pour choisir le meilleur créneau, attraper la meilleure opportunité de lumière au meilleur endroit. Quand toutes ces planètes s’alignent enfin, il faut encore préparer un briefing précis, coordonner les avions en l’air, choisir le cadre, faire les bons réglages sur l’appareil photo et appuyer sur le déclencheur au bon moment.

© Jean-Marie Urlacher

Depuis plusieurs années, j’ai constitué un groupe restreint de pilotes avec lequel j’aime travailler (et je voudrais les remercier ici, ils se reconnaîtront). D’abord parce que j’ai confiance en eux, ce sont de très bons pilotes (souvent d’anciens militaires rompus au vol en patrouille, mais pas seulement). Au fil des missions, ce sont souvent devenus des amis.

Partager des moments exceptionnels dans le ciel avec des gens qu’on aime, c’est ce qu’il y a de plus extraordinaire.

Lorsque nous faisons des photos en patrouille serrée avec un, deux, trois, quatre, cinq avions ou plus, on ne peut pas se permettre d’improviser.

Il faut beaucoup de bienveillance pour être attentif aux détails et donner à chaque personne du dispositif l’espace de dire « Stop » si un élément de sécurité ne lui convient pas. Tout est orchestré.

© Jean-Marie Urlacher

Avec le temps, on a appris à travailler ensemble, à briefer, à communiquer, à rechercher la belle lumière, le beau décor, à conduire une patrouille avec psychologie en étant attentifs aux uns et aux autres, à mettre finalement en place toutes les conditions optimales pour que le photographe puisse aligner dans son viseur : la lumière, les avions, l’arrière-plan et le laisser guider la danse.

Car un bon photographe est un chef d’orchestre.

C’est un véritable travail d’équipe et d’ailleurs je trouve normal de remercier et citer pour chaque photo les acteurs qui ont permis à la photo de se réaliser, car on ne fait jamais rien tout seul.

© Jean-Marie Urlacher

Pour moi qui suis à la fois pilote et photographe, je trouve qu’il n’y a rien de plus beau en aéronautique que d’être en l’air et voir voler à quelques mètres de soi un autre avion, surtout quand la lumière est belle et le décor unique. C’est une vision incroyable, qui sublime la sensation de voler.

A la fin d’un vol photo, il y a un deuxième plaisir : le partage des photos avec ceux qui aiment la belle image. L’acte créatif même, celui qui a permis de traduire un instant en une suite numérique, est un acte philosophique en lui-même. On cristallise 1/60 ème, 1/80 ème de temps, littéralement… « volé au ciel ».

On sait quand on décolle que l’on va créer de la matière et qu’à l’atterrissage, un acte créatif aura été réalisé et que cette matière photographique aura une vie dès lors qu’elle sera diffusée, partagée, vue. Peut-être qu’une photo inspirera un enfant à devenir pilote, invitera quelqu’un au voyage, donnera un peu de rêve dans une journée sombre… On ne sait pas.

© Jean-Marie Urlacher

On rencontre aussi dans ce métier des pilotes qui sortent du lot. Avec eux, faire des photos devient une véritable expérience artistique. Ce sont des rencontres où la créativité du photographe rencontre celle du pilote. Au sol, lors du briefing, le photographe propose des scenarii, des positions, des figures et ces pilotes, par leur maîtrise de leur machine, leur pilotage, leur expérience et leur sens de l’image ouvrent un nouveau champ des possibles. Alors là, l’échange devient magique.

Je pense par exemple à un vol photo avec François Rallet en Extra et Nicolas Ivanoff en Edge 540. Ce jour-là nous travaillions du côté d’Avignon. Frédéric Sarkissian était mon pilote photo sur Cessna 206 Soloy. Nous avions briefé une photo technique où Ralloch se mettait en vol dos et Ivanoff en dérapage opposé encastré en-dessous.

Rallet qui maîtrise parfaitement le vol dos en patrouille serrée a proposé de se mettre en plus en dérapage dos. Cette position donnait soudainement de la profondeur à l’image et magnifiait complètement l’idée de départ. En vol, l’hélice de Rallet était à 3 m de mon objectif ! Il était tellement près que je lui ai demandé de reculer car même avec un objectif 24-105 je ne le voyais pas en entier dans mon viseur.

L’instant était magique ! Le talent de ces pilotes permettait de créer de nouvelles photos, je n’avais plus qu’à les immortaliser.

© Jean-Marie Urlacher

La technique pure de la photographie aérienne est très simple. Le plus compliqué est finalement de réussir à monter ces missions photos. Parfois, il faut plusieurs mois ou plusieurs années pour réaliser une idée, obtenir les autorisations, trouver les ressources humaines et matérielles.

Photographier des jets ou des chasseurs est très simple d’un point de vue photographique mais très complexe d’un point de vue autorisations, tandis que travailler avec des avions à hélices est plus facile dans la mise en en œuvre mais la technique pour obtenir un disque d’hélice parfait, le « state of the art » de la discipline, est plus fine et subtile.

© Jean-Marie Urlacher

On n’a pas toujours les bonnes conditions et il faut s’adapter en permanence. C’est cette difficulté qui m’intéresse. Je crois qu’être pilote et pratiquer aussi beaucoup le vol en patrouille m’a beaucoup aidé à connaître, comprendre et communiquer avec les pilotes que je photographie. Je peux anticiper leurs problèmes, mieux guider mon avion photo et améliorer la sécurité. J’ai autant de plaisir à tenir une patrouille serrée qu’à photographier.

Mettre des avions en l’air coûte cher et trouver les moyens de cette mise en œuvre est parfois difficile.

Parfois, il est presque impossible d’en connaître le coût véritable quand il s’agit d’appareils militaires. Je me souviens d’un vol aux États-Unis avec 6 avions privés à turbine. Chaque avion devait coûter aux alentours de 1.500$ de l’heure et nous sommes partis pour une mission de 2 heures. Je n’osais pas imaginer la tête de mes américains qui avaient dépensé 18.000$, si j’avais loupé la session photo.

© Jean-Marie Urlacher

C’était aussi le cas lors du dernier vol du Super Etendard. Depuis un an j’attendais l’autorisation de l’Etat Major de la Marine pour faire ce vol photo et elle est arrivée la vieille. Avec Alain et Jocelyne Battisti, nous sommes partis en Baron 58 sur la base de Landivisiau car il fallait un avion photo assez rapide pour que les SEM puissent tenir en patrouille.

La météo était mauvaise, il n’y avait pas de lumière. Pas de chance. La raideur du système militaire ne nous autorisait pas à choisir le jour, l’heure, la lumière…

Nous sommes quand même partis en vol et à la faveur de la marée basse sur la côte Nord Bretonne et nous avons réussi à faire une des photos incroyables, celle des deux Super Étendard au-dessus du granit breton qui dessinait une ancre de Marine sur la mer. Fabuleux !

© Jean-Marie Urlacher

Il y a aussi ces souvenirs pêle-mêle : la photo du Cessna 206 hydravion que nous avions faite au-dessus du « heart reef », un corail en forme de cœur au-dessus de la grande barrière de Corail en Australie. Quand nous sommes arrivés sur place, la zone était immense et nous cherchions une aiguille dans une botte de foin. Nous l’avons finalement trouvé, juste avant que nos jauges d’essence nous intiment l’ordre de rentrer.

Il y a aussi ces photos faites au Canada avec un Jet Ski et un Beaver, j’étais dans un J-3 Cub hydravion, dehors à califourchon entre le cockpit et le flotteur. Xavier Fontaneau, un incroyable pilote, était aux commandes du Beaver. Comme il allait plus vite que nous, il a eu l’intelligence de venir toucher l’eau de temps en temps avec son flotteur pour se ralentir suffisamment et s’aligner dans le cadre.

© Jean-Marie Urlacher

Il y a aussi eu ce moment magique sur le lac Chilco en Colombie Britannique où mon ami Rory Bushfield surfait sur l’eau avec les roues de son Cessna 180 avec un Ecureuil en patrouille. J’étais sur le patin d’un R44, à deux mètres du plan fixe, j’aurais presque pu le toucher. L’air était si laminaire que nous sommes restés comme ça à remonter les eaux bleues du lac pendant presque 10 minutes. Sur les berges, des Grizzly nous regardaient passer. A la moindre erreur nous aurions fait leur petit déjeuner.

© Jean-Marie Urlacher

Et puis pour moi, le plus bel endroit du monde où photographier c’est en Alaska. J’y ai découvert des endroits qui dépassent en beauté tout ce que l’on peut imaginer. Le challenge c’est toujours d’y accéder, mais ça fait partie de la saveur du travail.

Depuis bientôt 3 ans, je me suis installé à Gap-Tallard, parce que c’est un endroit dynamique en aéronautique, on peut y voler 300 jours par an et d’un point de vue photographique on a le cadre somptueux des Hautes-Alpes pour travailler avec une superbe lumière la matin ou le soir.

J’aime aussi photographier les nouveaux avions ou les machines atypiques, ce sont des vols où il peut y avoir beaucoup de challenge.

C’était le cas lorsque l’on a fait le premier vol du HY-4 un avion à hydrogène développé par Pipistrel. La sensation d’immortaliser un avion qui fait ses premiers vols, se rapprocher de celle que doivent sûrement connaître les photographes animaliers quand ils guettent des oisillons qui se lancent pour la première fois hors du nid…

© Jean-Marie Urlacher

Il y a tellement de souvenirs, on pourrait en parler pendant des heures… C’est très difficile de donner à une photo une valeur, un prix. Selon le coût du vol, des moyens mis en œuvre, du travail du photographe, on atteindrait parfois des sommes folles. Dans ce métier, la confiance d’un industriel, d’une compagnie aérienne ou d’un propriétaire privé qui n’hésite pas à mettre les moyens pour obtenir le plus beau des résultats est essentielle et c’est un régal de travailler avec des gens qui ont cette conscience et ne lésinent pas.

Si on donne de mauvais ingrédients à un chef étoilé, aussi talentueux qu’il soit, il ne pourra pas vous cuisiner sa meilleure recette.

J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour d’autres photographes qui pratiquent aussi la photo « Air to Air ». J’aime ceux qui me marquent par leur créativité, leur simplicité, leur originalité et leur sympathie. Il y a bien sûr le mythique Tom Bowen aux États-Unis, Scott Slocum, Jessica Ambats mais aussi Anthony Pecchi ou Xavier Méal en France, Hesja en Pologne ou le célèbre japonais : Tokunaga. Dans le domaine vidéo, Eric Magnan est pour le moi le meilleur au monde.

Nous ne sommes pas beaucoup à pratiquer cette activité mais on partage tous la même passion.

Personnellement, j’adore découvrir de nouveaux clichés, me réjouir pour ceux qui les ont faits et imaginer tout ce qu’ils ont dû surmonter pour réussir leur photo. Une belle photo, c’est finalement la conjonction d’un bel avion, de bons pilotes, d’un beau cadre, du bon angle avec une belle lumière, de bons réglages d’appareil photo et d’une belle histoire humaine.

Autoportrait… © Jean-Marie Urlacher

Alors si certains lecteurs d’Aerobuzz veulent aussi vivre ces instants « volés au ciel », propriétaires d’avions, militaires, industriels, aéroclubs, s’il y a des pilotes qui ont soif d’aventure, qui ont envie de monter des projets photos, vidéos excitants, la porte de mon avion est toujours grande ouverte !

Jean-Marie Urlacher

Jean-Marie Urlacher

 

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Jean-Marie Urlacher

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  • Pour compléter les propos de Jean-Marie ...
    (déjà ... MERCI Jean-Marie ! Quelle surprise de me retrouver cité ... Cela était il y a bien longtemps déjà ! Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'après ces soit-disant "conseils", les photos qu'il a ramenées une heure plus tard étaient déjà empreintes d'une touche particulière et très réussie !! Je me rappelle encore de la photo des 3 avions en patrouille avec la lumière rasante, la brume et les différents plans ...)

    Certains disent que "le plus dur dans la photo air-to-air est de monter dans l'avion" ... C'est (en partie) vrai, tellement les paramètres sont nombreux (et Jean-Marie les a très bien listé) ... mais si l'on n'a pas le Talent pour faire quelque chose de tout cela, on ne pourra rien en faire !
    Je connais Jean-Marie depuis environ 15 ans ... On s'est rencontrés dans un hangar (forcément), où une patrouille canard se préparait à l'entrainement ...
    Et je peux vous dire Jean-Marie, il fait partie de ceux qui ont ce Talent ... Mais aussi de ceux qui se donnent les moyens !

    Je voudrais également remercier Jean-Marie pour le cadeau qu'il m'a fait il y a quelques semaines.
    Un jour au téléphone, il me dit "je voudrais que tu me fasses des photos de mon avion, à l'occasion" ... Le genre de choses où l'on répond "attends j'ai pas ton niveau, tu connais bien de meilleurs photographes que moi" et où l'on passe à autre chose ...
    Et puis il y a quelques semaines, Jean-Marie m'appelle (je suis désolé de révéler ici le contenu de notre conversation !):
    JM: il parait que ça vole pas mal sur le terrain de XXXXXX ce weekend ?
    - oui oui
    - d'accord, et tu y vas ?
    - j'y suis déjà !
    - ok ben je viens après manger ... à tout à l'heure !

    Une fois sur place, on retrouve les copains, on discute, on admire les avions qui volent et voltigent, on refait le monde ... une journée standard pour des aviateurs, quoi !
    Puis Jean-Marie vient me voir "est-ce que tu accepterais de venir en vol avec nous pour nous faire quelques photos ?"
    "Nous" ? Ce sont Jean-Marie ... François ... Eric ... que des sommités dans leur domaine, des gens avec une expérience folle. Autant vous dire que leur confiance m'honore ! Briefing sérieux mais décontracté, puis on embarque dans les avions. Et en vol, quand tous les éléments s'alignent : la météo, la disponibilité et la beauté des avions, et le talent des pilotes surtout ... Tout devient fluide, presque facile ...
    Des gens qui, à la descente des avions, sont tout aussi enthousiastes de découvrir les photos, que l'ado que j'étais et qui arpentait les meetings il y a quelques décennies ... Rarement l'expression "des Avions et des Hommes" m'aura paru aussi vraie !
    Il va sans dire, que ce vol s'inscrit dans mes meilleurs souvenirs ...

    Alors, à nouveau, MERCI Jean-Marie !
    Merci de nous faire rêver chaque mois avec tes photos ... Et merci de ton amitié, surtout !

  • J'ai eu la chance de fréquenter certains "grands" noms des années 90 (Patrick Bigel / Tony Holmes, / Katsuhiko Tokunaga / feu Yves Debay / Hervé "Caribou" Cariou entre autres), à une époque où la photo numérique n'existait pas et où on réfléchissait à 2 fois -même en tant que pro- à cramer une pellicule de Kodachrome 64 et où le déclencheur était pressé à l'ultime moment... Quand je regarde désormais certains magnifiques clichés une fois publiés, je me pose toujours la question d'une certaine facilité, entre le mode rafale sur des cartes SDXC de 1 To pour trouver LE cliché parmi la centaine prise, les performances des optiques et des capteurs et les prouesses de Photoshop.

    Certes, ça ne fait pas tout, le cadrage et la lumière restent primordiaux ainsi que les "guts" du photographe suspendu les jambes dans le vide à l'arrière d'un OV-10, mais bon, j'ai beaucoup plus de mal à m'enthousiasmer qu'il y a 30 ans...

    • Attendez la semaine prochaine… Le numérique a changé la manière de travailler avec notamment le résultat immédiat. Mais les pros continuent de construire leur image avant de déclencher. J'espère que leurs témoignages vont redonner un peu d'enthousiasme. Rendez-vous lundi !

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