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Categories: Culture Aéro

Jean-Noël Violette retrace la saga de Challes-les-Eaux

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Bruno Rivière

Tous ceux qui se sont posés un jour à Challes-les-Eaux, plate-forme savoyarde atypique, haut lieu du vol à voile, vont apprécier la grande saga de Jean-Noël Violette « Challes, avec deux ailes » (Bleu Ciel Editions). L’auteur feuillette son album de famille…


Il a dû lui en falloir de la patience et de la persévérance à Jean-Noël Violette, pour réunir autant d’informations, de documents, de photos, et d’histoires sur un seul aérodrome, celui de Challes-les-Eaux. Avec son livre « Challes, avec deux ailes » (Bleu Ciel Editions), Jean-Noël Violette retrace en effet cent ans d’aéronautique sur cette petite plate-forme des Alpes, coincée entre les massifs de la Chartreuse et des Bauges, à deux pas de Chambéry. Cent ans d’aviation à Challes-les-Eaux, c’est cent ans d’aviation pour toute la France. Parce qu’il s’en est passé des choses à Challes-les-Eaux !

D’ailleurs, l’auteur commence son impressionnant récit par un atterrissage « d’urgence » effectué le 6 mai… 1784 ! « Sous la nacelle, il n’y a plus que le marais qui se rapproche inexorablement. Comme les deux aéronautes ont brûlé tout le combustible disponible, ils savent que leur vol va se terminer là. […] C’est dommage de pas pouvoir aller plus loin, mais pour le premier vol d’une mongolfière en Savoie, c’est déjà un exploit. […] Ce que les deux jeunes gens (Xavier de Maistre et Louis Brun) ne peuvent imaginer, c’est que les expériences d’aérostation vont un jour donner naissance à ce que l’on appellera « l’Aviation ». Deux cents ans plus tard, la zone marécageuse dans laquelle va se poser leur mongolfière sera occupée par un aérodrome, celui de Chambéry-Challes-les-Eaux. »

L’essentiel de la saga de Jean-Noël Violette – ingénieur aéronautique, pilote-instructeur d’aéroclub – court cependant sur un siècle. Les choses sérieuses commencent le 28 février 1911, avec un Blériot-Anzani qui décolle pour la première fois sur l’herbe humide de la base. Aux commandes : Pierre Béard. Entre ce qu’il fallait bien appeler à l’époque « une exploit », et les 9 900 heures de vol à voile réalisées en 2011 sur le terrain de Challes-les-Eaux, par quelques 379 pilotes et élèves-pilotes membres du CSVVA (Centre Savoyard de vol à voile alpin), que d’avions, de planeurs, d’ULM en tout genre se sont posés ici. Car aujourd’hui, le centre de vol à voile de Challes passe pour l’un des plus importants d’Europe. En tout cas, le premier de France dans le domaine de la formation des jeunes vélivoles.

Passionnés de vol à voile, membres du ACS (Aéroclub de Savoie) accrochez votre ceinture : Jean-Noël Violette recense dans son livre tous, vous avez bien lu « tous » les appareils, basés ou non qui ont un jour ou l’autre atterrit à Challes-les-Eaux ! La preuve ? Il indique l’immatriculation précise de chacun de ces appareils, et la date de leur passage… Et pour aller plus loin, notre spécialiste indique également la liste de tous les moniteurs qui ont dispensé des heures de vol à Challes-les-Eaux et même, comble de la précision, les noms et dates de passage de tous les pilotes qui se sont posés sur l’aérodrome depuis 1932. Impressionnant ! C’est pourtant presque timidement, que l’auteur s’excuse de certaines erreurs et omissions, « notamment pour une grande partie des années 1949 et 1950. » Ah non, ce n’est vraiment pas sérieux !

Difficile de résumer les centaines (les milliers ?) d’anecdotes et d’histoires ici racontées. Les périodes de guerre, de reconstruction, les débuts du vol à voile, les accidents parfois mortels, les fêtes et même les… messes. En 1973, l’abbé Dupassieux, lui-même pilote à l’aéroclub de Savoie, célèbre sur le terrain la messe des aviateurs sur l’empennage d’un Rallye remorqueur « Yankee-Hotel », « autel » aurait-on préféré !

Hôtel ou autel, qu’importe ! La bonne table ici est de la partie. Ecoutez ceci : en 2012, « la « cantine » de l’aérodrome est à nouveau reprise de manière professionnelle par Guillaume et Thibaud et leur société « les fous de l’escadrille », clin d’œil au code OACI de l’aérodrome : LFLE. Guillaume Bellemain, professeur de cuisine est lui-même issu du club CSVVA où il avait été breveté planeur. »

Bruno Rivière

Le Blokow Phoebus F-CDOD 84
Challes, avec deux ailes
Promo C52E d'aout 1952
La messe des aviateurs célébrée sur l'empennage du YH par l'abbé Dupassieux, lui-même pilote à l'aéro-club de Savoie
Castel 30S, Avia 40P et Grünau Baby sur l'aire de départ.
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Bruno Rivière

Reporter photographe par passion, Bruno Rivière a assuré la rédaction en chef d’Aéroports Magazine pendant près de 25 ans. Il a également enseigné le journalisme en faculté. Spécialiste du transport aérien, il a rejoint Aerobuzz en janvier 2011. Bruno Rivière réalise des reportages et des recensions de livres.

View Comments

  • bonjour
    Je suis a la recherche d'un pilote et instructeur qui s'appelle Norbert Chasseray dont
    son père était boucher a st jeamme sur sarthe près du Mans et qui le cousin de ma femme Nicole Chasseray.
    Pas facile de le retrouver .
    Merci de donner suite si possible.

  • Jean-Noël Violette retrace la saga de Challes-les-Eaux
    Bonjour,
    Pour donner une suite à Monsieur M Leveillard,il existe un ouvrage sur ''L'Aviation à Rouen et l'aéroclub de Normandie du Madrillet 1910 à 1968'' de Daniel Noreux chez YM.
    A apprécier à sa valeur...
    Cordialement
    BP

  • Jean-Noël Violette retrace la saga de Challes-les-Eaux
    Je me suis régalé avec ton livre Jean-Noël

    Formidable de retrouver un mois de ma vie lors de mon stage à Challes les Eaux 55 années plus tard et de retrouver les noms de mes compagnons de stage que j’avais malheureusement oubliés.
    J’avais leur signature au verso de notre photo de groupe mais c’était difficile de mettre les visages sur les noms.

    Grace à toi je fus capable de retrouver Robert (Bob) Le Thous et indirectement un de mes camarades de l’Aéro Club de Normandie Bernard Izabelle qui avait joint les expéditions polaires de Paul Emile Victor même si il ne fut pas stagiaire à Challes les Eaux.

    Nous avions dans notre groupe le fameux pilote de montagne Robert Chauchon et Jacques Quillet un Compagnon de la Libération.
    A ta demande de photos je me permets de t’en ajouter deux :
    Les signatures et commentaires de mes Co-stagiaires
    Jacques Quillet escortant « Le Grand Charles » à Nouméa

    Quel dommage que nous n’avions pas quelqu’un de ton calibre pour écrire l’histoire de l’aviation Rouennaise.

    Michel M. Leveillard

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