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Débat et opinion

Panem et circenses et flyboard ?

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Gilles Rosenberger

La traversée hypermédiatisée de la Manche par Franky Zapata aux commandes de son Flyboard n’a pas laissé indifférent Gilles Rosenberger. Il ouvre le débat.

Dimanche 4 aout 2019, Franky Zapata vient de réussir à traverser la Manche … en 2 étapes. Et les communautés se déchainent sur internet, glorifiant (pour la plupart) l’inventeur Français et génial. Des voix critiques apparaissent cependant ici ou là. Tout cela est-il justifié ? Essayons de faire le tri.

Frankie Zapata est-il l’inventeur génial glorifié le web ?

Techniquement, le (la ?) Flyboard a du mal à se présenter comme une invention, il se positionne dans un continuum de dispositifs volants personnels qui apparaissent dans les années 60 et entre les « montagnes » de brevets déposés, les descriptions des Marvel Comics, les tentatives avortées visibles sur Youtube et les tentatives réussies par la NASA, la DARPA, Bell et bien d’autres, le chemin du dépôt d’un brevet doit être étroit (sauf à breveter une partie très locale du dispositif).

Pour parler de ce qui vole aujourd’hui : depuis 2015, le Jet-Pack américain vole aux USA et les anglais de Gravity se produisent dans les shows Red Bull depuis 2017. Bien sûr chacun a ses propres spécificités mais tous proposent une plateforme permettant le vol humain autonome propulsé par des micro-turbines.

J’ai donc du mal à considérer le Flyboard comme une invention : que Franky Zapata (FZ) connaisse bien l’histoire de cette partie de l’aéronautique ou pas, c’est définitivement un bon metteur au point de dispositifs qu’il est allé chercher sur le marché (les micro-turboréacteurs), et qu’il a probablement (astucieusement) modifié et adapté à son usage.

Dans cette longue lignée de tentatives, FZ est arrivé au bon moment, celui où ces turbomachines ont (enfin) un niveau de disponibilité et de fiabilité suffisantes pour faire voler son board. Dans la création et l’innovation, le facteur chance est parfois déterminant : il y a ceux qui regardent leur chance passer, tandis que la pugnacité de FZ lui a permis de saisir sa chance à bras le corps. Bien vu !

Je serai bien sûr plus réservé sur la notion de génie. Mais là, nous sommes dans le subjectif.

A qui (ou à quoi) cette innovation peut-elle bien servir ?

Observons d’abord que cette innovation survient à contre-courant de la position d’une partie de l’opinion publique qui a « honte de voler » (et qui voudrait que cette honte soit contagieuse mais j’espère que ces « khmers verts » vont longtemps rester minoritaires …) ; mais plus globalement la prise de conscience des dégâts causés par les émissions de CO2 semble peu compatible avec la diffusion d’un nouvel engin brulant (beaucoup) de kérosène (avec très probablement un rendement énergétique des plus faibles !). Donc exit un Flyboard basé sur des turbomachines destiné à un usage grand public.

En fait, il existe tout plein d’autres raisons qui s’opposent à ces usages grands public : bruit, usage collectif et discipliné de la 3è dimension, nuisances au sol (décoller dans un nuage de poussière, odeurs), …. Je n’y vois pas le remplaçant de la trottinette électrique présenté au journal de 20 heures.

Mais la DGA (Direction Générale de l’Armement) a investi une enveloppe de 1.3 M€ à la fin de 2018 pour explorer les possibilités d’applications militaires (voire duales : civiles et militaires).

J’ai dans un premier temps été très dubitatif : engin bruyant, pilote exposé aux tirs ennemis, faible autonomie. Puis j’ai eu l’occasion d’échanger avec des officiers proches des forces spéciales qui m’ont chaque fois apporté des débuts de réponses qui semblent justifier que le Ministère de la Défense puisse y regarder de plus près !

Le bruit, évident pour tous ! Mais un champ de bataille est bruyant et on peut imaginer que dans certains cas le bruit ne soit pas un obstacle à son usage.

La vulnérabilité du pilote-fantassin est forte lors de la préparation du vol (l’équipement du pilote), du décollage et de l’atterrissage : mes interlocuteurs évoquent la possibilité de saturer le feu ennemi lors de courtes séquences pour protéger ainsi la vulnérabilité du flyboarder. Ou des flyboarders. Car un usage possible est l’utilisation d’un essaim de fantassin volant pour être les premiers à occuper un endroit stratégique en combat urbain : le toit d’un immeuble, la rive opposée d’une rivière sans pont, …

Une variante présentant un brancard volant autonome semble aussi être envisagée. Non pas en remplacement de l’évacuation par hélicoptère mais en complément. Et dans un usage tant civil que militaire.

Bref le dossier mérite d’être ouvert.

Quel est le degré de maturité de l’engin présenté ?

Remarquons d’abord, que la présentation au public (et donc aux concurrents) d’un dispositif innovant fait partie d’une stratégie qui est généralement murement pensée ; et qu’il est possible que nous ne voyions ici que la « partie émergée de l’iceberg ».

Donc l’appareil que nous voyons dispose d’une autonomie limitée ; ce que nous comprenons facilement, ces turbomachines ont un rendement énergétique faible et sont probablement utilisées loin de leur point de fonctionnement optimal (l’alimentation en air doit poser quelques questions aux spécialistes …) et l’emport de carburant dans un sac à dos a ses limites …

Ce que nous voyons est généralement décrit comme une preuve de concept (dans le langage universel de l’innovation, on parle de POC : Proof Of Concept) ; c’est différent d’un prototype.

Le POC ne sert qu’à montrer que « c’est possible », le prototype procède généralement d’un avancement plus élevé de la maturité du projet, il est représentatif d’une solution aboutie qui peut ainsi être testée en conditions opérationnelles. Un prototype peut alors contribuer à un processus de certification. Pas un POC qui est souvent décrit comme « Quick and dirty » (que je traduirais par un « vite fait, mal fait … »).

Nous avons donc un POC sous les yeux. Il est hautement instable et c’est FZ qui nous l’explique dans une interview après sa traversée : le vol fut « physique » (faire « la chaise » pendant 20 minutes, du gainage et des abdominaux, …). Cette affirmation confirme le mode de pilotage par déplacement du centre de gravité par bascule du bassin et modification des appuis (comme en surf ou snowboard), et avec probablement très peu d’assistance technologique, du type poussée différentielle (entre les 5 turbomachines) pilotée par une centrale inertielle, ou assimilée.

Observons d’ailleurs que seul, FZ pilote sa machine, aucun de ses associés ou collaborateurs n’ont jamais été vus en pilotant le board (pas même son ami depuis l’âge de 16 ans, celui qui lui fait tirer les larmes pendant son interview …) ; à la différence du concurrent britannique qui lui utilise des micro-turboréacteurs montés sur les manches des pilotes et dont on a au moins vu 3 pilotes simultanément. Et l’absence d’autres pilotes du Flyboard accrédite fortement l’idée d’une machine tellement fine à piloter que seul FZ réussit à la maitriser !

Le degré de support du Flyborad par les autorités du pays ont été l’occasion de multiples polémiques.

Dans une première vie, FZ s’est présenté comme une victime du « système » : la méchante DGAC et la méchante Gendarmerie empêchait son génie créatif de s’exprimer. Il faut rappeler que le personnage s’était répandu dans la presse en affirmant que son appareil pouvait voler à 10.000 m (d’autres témoignages parlent de 10.000 pieds, mais on n’est pas à ce type de détail près !) et on peut comprendre que les-dites autorités aient pu manifester quelque inquiétude quant à la fréquentation d’un espace aérien dense dans cette partie de la cote méditerranéenne.

Il s’est ensuite plaint que la DGAC refusait d’homologuer son engin : il lui a fallu apprendre les nuances entre homologation (?), autorisation de voler, certification, … et monter les dossiers que nombre de lecteurs d’Aerobuzz connaissent.

Il a aussi fait pleurer dans les chaumières quand il fut interpelé par la Gendarmerie, soumis à interrogatoire et prise de photos : il fallait probablement impressionner un « individu » à qui l’Armée avait ouvert un champ de manœuvre pour faire ses expérimentations mais qui continuait à voler en zone urbaine ou péri-urbaine ; et ce devant (et à proximité immédiate) une foule béate… comprenant parfois des enfants.

De toute évidence FZ  a appris de ces premières expériences, il a probablement bénéficié de bons conseils et de bons accompagnements qui lui ont permis d’obtenir très rapidement un financement de la DGA de 1.3 M€ et d’être présenté devant les caméras « mondiales » du 14 juillet Français.

Le soir de sa traversée réussie, il remerciait les Autorités … En effet, on connait pire comme manque de soutien… Mais la blogosphère, les pages Facebook rengorgent encore d’affirmations vilipendant les méchantes autorités contre le génial inventeur …

La couverture médiatique de « l’exploit » est-elle justifiée ?

La dimension exploit est discutable et essentiellement symbolique : tenir le gainage et les abdos pendant 20 minutes (je caricature volontairement) ne constitue pas un exploit olympique ! Mais sa couverture médiatique résulte de plusieurs facteurs.

La faiblesse de l’information en ce début aout. Remarquons toutefois que le journal de 20 heures (grande messe nationale) s’est ouvert sur une double fusillade aux USA, tandis que le long sujet sur FZ est arrivé ensuite : une certaine hiérarchie de l’importance de l’information fut ainsi respectée.

L’aspect symbolique de la traversée de la Manche, qui semble bien plus intéresser les Français que les Britanniques.

La réussite du « petit » génie Français : Franky Zapata est ce que les journalistes appellent « un bon client » : une belle gueule, un sourire sympathique, des larmes d’émotion devant les caméras, …

Le champion sportif, le self-made man, celui « qui ne savait pas que c’était impossible mais qui l’a tout de même fait » est supporté par une ferveur populaire qui montre-découvre que l’innovation n’est pas l’apanage des chercheurs universitaires ou des diplômés des grandes écoles.

La mise en avant (justifiée) que les pouvoirs publics supportent l’innovation et s’engagent : la présentation du 14 juillet vient en support de la subvention de la DGA.  Le tout s’intègre dans une démarche plutôt bien pensée pour montrer une certaine face de la StartUp Nation parfois raillée et critiquée.  Nous vivons une période et dans un pays où la création d’entreprise et l’innovation sont réellement soutenus à de très nombreux niveaux : couveuses, incubateurs, accélérateurs, soutenus localement, par les régions, par des dispositifs nationaux voire européens, transferts de technologies, subventions, … Des progrès sont encore à apporter mais le chemin parcouru est déjà conséquent.

Tous les éléments étaient réunis pour que la mayonnaise médiatique prenne. Alors, si cette tribune peut être ponctuellement lue comme critique, je conclurais par un global « Bravo Franky » ! (Mais gare au pas de trop… Et je veux croire que le projet de  voiture volante a été annoncé dans le feu de l’action !).

Gilles Rosenberger

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Gilles Rosenberger

Gilles Rosenberger se définit comme ingénieur, pilote (aile delta, planeur et avion monomoteur) et entrepreneur. Expert de la Nouvelle Aviation, il est un observateur avisé et bien informé des développements des nouvelles technologies et usages qui devront nous permettre de “voler moins carboné”. Il a construit son expérience et son expertise dans des sociétés telles que Socata, Aircelle, Safran, GECI-Skylander, Thales, Airbus-Voltair, Faraday Aerospace et Time To Fly.

View Comments

  • N'oublions tout se même pas qu'au début, l'aviation était une discipline de foire et que même les militaires avaient du mal à y croire. Mais à force de développement technologique, nous en sommes arrivés à ce que nous connaissons aujourd'hui. Même chose pour l'helico et le drone. Certes ce type de vtol a déjà été essayé et abandonné. Mais comme l'auteur le fait judicieusement remarquer, un succès ou un echec se fait souvent sur la dispo de technos adaptées, et là la donne a changé depuis les années 60 - notamment niveau électrique. Mais aussi sur une opportunité d'application. Alors pour ceux qui voudraient l'enterrer parce que ce PoC ne parait pas intéressant dans son état actuel, souvenez-vous comment l'aviation a commencé. Wait and see.

  • Techniquement l'article est bien fait, mais il y a un relent désagréable de pessimisme qui dénature l'exploit.
    Je sors de chaque paragraphe avec un sentiment mitigé où les perspectives sombres masquent les qualités avancées.

    Dommage et ... longue vie au FlyBoard, c'est épatant !

  • Bonjour à tous,

    J'ai l'impression que seuls les ingénieurs ont la légitimité d'avoir raison. Allez un peu d'humilité, Monsieur ROSENBERGER votre analyse est juste mais sans optimisme ou anticonformisme on ne fait rien avancer...
    C'est quand même fascinant d'avoir 5 microréacteurs sous les pieds qui permettent d'évoluer dans les airs! Quand je lis des commentaires sur une conso de 300L au 100 kms je me marre tellement les gens ne savent pas comment dénigrer ce qu'ils n'auraient jamais pu créer eux mêmes !!! Pourtant ils sont ingénieurs, et ils sont tellements doués qu'ils font un calcul qui est mal posé dès le début. On peut mesurer la consommation d'un avion entre le début de la piste et 2 kms après que les roues aient quitté le sol. Si l'on rapporte la conso sur 100 kms, il vaut mieux ne pas publier ce ratio !!! Là c'est pareil, la poussée des réacteurs permet la sustentation, et cela grâce à la combustion du combustible le fameux kérosène... Donc en stationnaire, comme en hélico, en aviation en général, et bien la conso est mesurée en litres par heure. Donc permettez moi de souligner que 5 microturbines sous les pieds ( mini 50 kg ?), un pilote un bon gaillard musclé équipé à 100kgs , avec 37kgs (30L JetA1) de camel back de kéro, ça fait à la louche un ensemble à 187 KG ou presque 200 kgs, donc le poids du système de propulsion avec son carburant est quasi égal à la charge utile du pilote. C'est pas si mal en réalité. Ensuite la conso horaire (avec ravitaillement toutes les 10 minutes) = 180L ou 240L heure selon la puissance demandée. C'est la conso d'un hélicoptère mono turbine type gazelle 342, sans la portance fournie par la voilure tournante. Ici c'est de la propulsion brute, compensée par la force des muscles du pilote c'est quand même une prouesse. Selon l'emploi souhaité la conso n'est pas un frein. Parmi les applications ont peut imaginer que le flyboard peut se rendre rapidement au plus près d'un incendie de gratte ciel, mettre en place un moyen de secours avec un kit de cordes en rappel dans des endroits difficiles d'accès en montagne... Non ce POC n'est pas dénué d'intérêt par ce qu'il n'est pas né de vos mains.

    • Que vous l'exprimiez en l/h et l/km, avec la vitesse de croisière c'est la même chose (en oubliant les periodes de décollage, montée, descente et atterrisage, les quelle descentes sont un plus pour l'avion et toujoours aussi consommatrices comme la croisière pour l'homme fusée. Donc on est gentil en ne considérant que la croisière).
      Evidemment l'hélicoptère en stationnaire n'a pas de finnesse (par contre il a lui une grande surface S capable de supporter un beaucoup plus gros poids), mais aprés décollage, en vol dynamique il a une aile, pas terrible certe, mais f=5, 6, qui lui permet si je me souviens bien jusqu'à 300km/h sans aile additionnelle. Et aussi d'avoir un rayon d'actionbien plus large que FP (rapport à S qui permet un plus gros réservoir et à f>0 qui permet de l'économiser).
      Allez d'accord grattons, FP monte au 120 éme étage, et après il fait quoi ?
      Admetttons pour poser des pitons pour que les victimes puissent descendre en kit de rappel?
      Mais il aurait pas pu descendre, lui, de haut à partir d'un hélicoptère pour secourir/ poser des pitons? ( En gros ce qui se fait actuellement).
      C'est comme l'autre application où on me dit il peut monter à 2000m. Bon et il y fait quoi? En l'état actuel il redescend vite fait car çà serait tout de même trop injuste que les réacteurs s'arrêtent à cent mètres d'altitude! Alors admettons il ne monte qu'à 1000m mais il fait quoi? Ah bon, il est pas juste 'en l'air', il est sur sur une montagne .. et donc il se pose pour faire ceci ou cela.
      Ah..d'accord.
      Mais pouquoi il n'est pas monté à pied, à cheval, ou ... en hélicoptère sur la montagne?
      ... Ou a été remplacé par un drone, .. ou si c'etait pour anéantir un groupre jiadiste par un missile (par le bas ) ou un Rafale (ou autre Jaguar..) par le haut?

  • Monsieur je trouve votre article bien ironique et teinté de mauvais esprit

    Quand bien même des appareils de même type existent déjà ils ne volent pas aussi bien, pas aussi loin, pas aussi vite et pas aussi sûrement que celui de monsieur Zappata.

    Si concevoir un tel appareil avec quelques acolytes dans son garage (car il volait bien avant qu'il obtienne le soutien de l'état) n'est pas un exploit... Alors qu'est-ce que c'est ?

    Pour rappel il a parcouru plus de 20 km au dessus des eaux de la manche avec sanglé aux pieds un poids de plusieurs kilos (certainement près de 20 kg).
    Si effectuer cette traversée n'est pas un exploit alors qu'est-ce que c'est ?

    Mr Zappata est un bon communiquant... et alors ?

    Son engin consomme et pollue, il est difficile à maitriser. Certes mais c'est un engin expérimental. Et avez-vous visualisé l'engin britannique qui a les propulseurs au bout des bras ? Celui de Mr Zappata est mille fois plus stable.
    Cet appareil est fait pour ouvrir des portes, établir des passerelles vers de nouvelles technologies.
    Et Mr Zappata n'a aucunement l'ambition de le vendre au grand public.

    On verra de quoi l'avenir sera fait et je suivrai avec grand intérêt et pour ma part beaucoup de bienveillance les aventures de Mr Zappata.

    • Bonjour Fred
      Vous écrivez : ""Pour rappel il a parcouru plus de 20 km au dessus des eaux de la manche avec sanglé aux pieds un poids de plusieurs kilos (certainement près de 20 kg)""
      Pour votre info les "20 kg" supposés du Flyboard ne sont pas supportés par ses pieds mais par la poussée des réacteurs........
      Pour ce qui est de la comparaison avec la stabilité de l'engin britannique , vous devez avoir des infos non publiques qui devraient intéresser beaucoup de lecteurs d'AeroBuzz .

      Salutations

  • Il y a du vrai, bien sûr, dans cet article.
    N'empêche : tout le monde en rêve et FZ l'a fait !
    Il n'y a rien d'autre à ajouter, si ce n'est des relents d'amertume et de jalousie.
    Qui aurait imaginé l'essor des drones grand public il y a peu, alors que ce n'était que des jouets pour universitaires... L'aéronautique va profondément évoluer, tant du fait du l'envie de voler perso que des contraintes environnementales : il faut laisser tout cela se faire et même encourager la créativité. Bravo FZ !
    Et bravo à tous ceux qui essaient de voler en électrique !

  • Bon récit, avec une petite pointe d'amertume... pourquoi lui, il n'est pas des nôtres..!!
    il rêve, il construit, il vole, c'est un bonheur complet , bravo Franky et bonne chance pour la suite... peut être va t'il apprendre à piloter maintenant...
    Rappelez vous de l'échec de l'ATAR volant sous entraves, rappelez vous de l'échec du MIRAGE 5 à décollage vertical et voila qu'un bonhomme seul réussi mieux que certaines administrations d'état.
    BRAVO FRANKY.

    • Dejà 1,3 millions (d'etat) pour une start -up de 4 personnes (?), c'est pas une administration d'état certes mais il y a de quoi jouer un ou deux ans , tout le monde n'a pas cette chance.

  • Ce n'est pas ecolo, ca ne sert peut etre a rien mais je ferais volontier un 'run' avec cet engin, et comme il doit y avoir des millions de gens comme moi, je suis persuade de la reussite commerciale du Flyboard de F.Zapata, souhaitons lui bonne chance.

    • Correctif: oui il a une utilité, peut être, comme engin de foire et d' expériences extrêmes comme le saut à l'élastique ou plus proche au sens de la pollution engendrée, si il se démocratise, l'ascension de l'Himalaya.

  • Le juge a parle ! C'est une stupidite. Parler de finesse pour un engin qui ne n'a pas de surface portante. Pour info la finesse est la caracteristique d'une aile et d'une voilure tournante. Eclairez nous ... pour connaitre la "finesse" d'un fer a repasser par exemple :))

    • Cependant la finesse c'est ce qui a permis notre insdustrie d'être utile, compétitive et pas très polluante (contrairment à ce que disent les khmerrs verts) en ce qui concerne le transport d'un point A à un point B du globe. Que des avions militaires aient une finesse de l'ordre d'un fer à repasser (noter que la finesse n'a rien avec le poids ou la densité) c'est parce qu'ils volent avec un gros réacteur. ou qu'is viennent de l'espace (Shuttle: f= 4.5, F16= 5?, F104 le cercueil volant=4 ?). D'ailleurs on a dit avec de la puissance on pourrrait faire voler un fer à repasser ce que vous reprenez sans doute. Je m'en plains ? Non car le . Shuttle a eu son utilité, ou dans un autre domaine le F16 aussi.
      Mais f=4.5 c'est bien au dessus de FZ , qui justement comme vous dites n' a pas de surface portante et donc un f=0, qui ne transportera jamais rien à part son pilote et surtout ne fera jamais peur à personne, contrairement au F16 ou au Rafale. (ou alors pourquoi pas le remplacer par ce qui existe déjà la fusée courte portée).
      Je n'ai rien contre non plus la fusée qui met des satellites sur orbite le Shuttle ou autre, qui elle non plus n'a (pratiquement) aucune surface portante et un f=0, c'est un autre domaine de 'vol' et une autre utilité; mais là il s'agit de s'extraire le plus vite possible de l'attraction terrestre, ce que FZ ne fera jamais, je peux vous l'assurer.
      Comprenez vous mon propos? Ce truc est mort né.

      • A Eagleone
        Avec le flyboard, il faut 42l de kérozène pour voler 10 mns, je ne pense pas qu'il y aura beaucoup de fanas de l'éjection avec un siège Martin Baker (ou autre) auquel on aura accroché un sac à dos rempli de 42l de kérozène!

        Ensuite le flyboard se pilote debout, il faudra donc attendre d'être au sol pour décrocher le flyboard du siège, enfiler le sac à dos avec le kérozène et décoller....
        Pas techniquement impossible, mais compliqué........ et risqué!

      • Pourquoi pas en plus sur un Martin Baker pour permettre au pilote de pouvoir rejoindre un lieu pour son évacuation.Bat 21 des temps modernes.

  • De fait c'est un " homme fusée " (comme les premiers explorateurs du concept en 1965), pas un "homme volant", bien qu'il utilise des réacteurs. De fait de sa position entre 0° en statique et 45° en vitesse de croisière, on en deduit qu'il n'y a aucune portance, juste une trainée et une poussée. Finesse = 0. D'où aussi la consommation phénoménale de 300l au 100km. Pour moi c'est juste une régression de notre longue histoire de gain de finesse de quelques unités des débuts à 20 pour les longs courriers d'aujourd'hui, 50 pour les planeurs des années soixante dix, et me dit-on jusqu'à 70 actuellement. Le monsieur est juste à contre courant, et je ne vois pas quelle application de son machin ne pourrait pas être rempli par un drone présent ou futur. Il n'y a effectivement que des militaires pour oser dépenser un tel argent dans un truc aussi stupide. Sauf que c'est aussi un peu mon, notre argent.

    • Bonjour,
      Vous faîtes des prédictions à chaud, j'ai rencontré JM Saget pilote d'essai du Mirage décollage vertical, effectivement le domaine de "vol" (si l'on peut appeler cela un domaine de vol!..) est très étroit, c'est du pilotage sur "tranche de couteau"; équivalent à la planche de FZ. Il serait intéressant de voir les critiques du fardier de Nicolas Joseph Cugnot, dans les années 1770, quand on voit comment s'est développée l'automobile qui est utilisée aujourd'hui; on peut dire que l'outil "fardier ou voiture" a sacrément évolué.
      Nous avons eu des morts de toutes nationalités, concernant des essais de prototypes de tous ordres qui ont bien souvent ouvert des voies technologiques sécurisées ensuite.
      L'avantage du drone c'est de voir les désordres, sans à avoir des cordistes ou autre risque de chute de hauteur sur échafaudages (il y a également risque de chute de drone pour 1kg5 et une zone d'exclusion des tiers, cela va très bien).
      En revanche pour l'instant très peu de travaux réalisés par ce support d'outils.

      J'ai aussi observé FZ dans le midi en mer, sur sa planche, au bout d'un tuyau branché au cul d'un jetski. FZ a appris à maîtriser la projection d'un flux d'eau (1litre/seconde pour 1kg) très peu différent d'un flux d'air (env. 1m3/seconde pour 1kg) et il a dû se faire peur en changeant de fluide.
      Cela ouvre des perspectives pour des hauteurs qui dépassent celles des échelles de pompier (sans porte-à-faux) nous sommes bien d'accord l'aspect sûreté de fonctionnement sera à prendre en compte ainsi que la sécurité; la DGAC a déjà fait certaines analyses, pour l'autoriser à poursuivre.
      Il y a tellement d'argent public qui a été gaspillé à construire des ouvrages d'art qui ont été détruits sans même avoir servi. Là, le truc est pas si stupide, même si c'est un système énergivore, il aura ses usages.
      Félicitation FZ

  • Excellente analyse du phénomène Flyboard, avec toutes ses facettes!
    Pour moi, le point qui doit être souligné, en ces temps de fracture sociale béante aux conséquences potentielles redoutables, est la valorisation du "self-made man, celui « qui ne savait pas que c’était impossible mais qui l’a tout de même fait » (et qui) est supporté par une ferveur populaire qui montre-découvre que l’innovation n’est pas l’apanage des chercheurs universitaires ou des diplômés des grandes écoles." => De quoi laisser penser au plus grand nombre qu'on peut peut-être encore réparer l'ascenseur social en panne, quand bien même il s'agit d'une exception qui, hélas, confirme la règle... Alors je dis moi aussi: "bravo ZF!".

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