14 juillet : le défilé aérien au pain sec cette année ?

Beaucoup d’opérations en cours, beaucoup d’aéronefs engagés sous toutes les latitudes : les armées raclent les fonds de tiroir et font cette année un large appel aux écoles pour composer le défilé aérien du 14 juillet…

Il y en a engagés en Afghanistan, en Libye, aux Emirats Arabes Unis, les autres au Gabon, au Tchad, à Djibouti dans les Caraïbes, en Méditerranée… Et j’en oublie… Et puis il en reste quelques-uns dans les escadrons et dans les flottilles. Je veux bien entendu parler des avions à cocardes qui descendront demain les Champs Elysées, quelques centaines de pieds au-dessus des toits…

La fabrication du défilé commence à l’automne de l’année n-1. Les cabinets du ministre et du gouverneur militaire de Paris planchent sur une première maquette. Puis le dialogue s’engage avec les armées pour meubler les différents « blocs » qui vont illustrer les grandes missions. On imagine sans peine que les premières esquisses dessinées à l’automne 2010 ont largement été remaniées après le début des opérations en Libye. Mine de rien, une quarantaine d’avions de combat, presque 20% des capacités françaises, sont concernés par la petite affaire de Tripolitaine… Sans oublier l’effort logistique qui pèse sur la flotte des Transall et des Hercules. Ou encore la douzaine d’hélicoptères embarqués sur le TCD Tonnerre, qui vient s’ajouter à la douzaine d’hélicos déployés à Kaboul et à tous les autres en Afrique…

Bref, que verra-t-on dans le ciel parisien cette année ? Beaucoup moins d’appareils que les années précédentes, c’est une certitude. Il faut dire qu’il y a deux ans, l’armée de l’Air fêtait ses 75 ans. L’an dernier, c’était au tour de l’aviation navale de souffler cent bougies. Deux belles occasions de mettre beaucoup de monde en l’air. Pas étonnant dans ces conditions que 2011 paraisse un peu maigre… Comme d’habitude, l’ouverture sera confiée à la PAF. Viendront ensuite 42 avions de l’armée de l’Air. Des Rafale toujours moins nombreux que les Mirage 2000 (cinq contre sept, toutes versions confondues). Et finalement beaucoup d’avions à hélices : 5 avions de transport, autant de Xingu d’entrainement, trois Grob 120 et deux Epsilon de la base école de Cognac et enfin trois Extra 300 de l’Equipe de Voltige de l’Armée de l’Air. Du côté de la Marine, on annonce les grands classiques, Rafale, Super Etendard, Atlantique, mais là aussi en faible quantité.

Pour faire cohabiter ce petit monde, une répétition générale a eu lieu à Chateaudun le 28 juin dernier. Une autre répétition au-dessus de Paris a concerné les leaders de formation uniquement. Et demain donc, le grand saut, avec les Extra sur le même axe que les Boeing… Un exercice de trapèze volant phénoménal dans l’ouest parisien, avec des formations qui enchainent les rondelles chacune dans leur coin, avant de venir s’enquiller sur l’axe Défense-Etoile-Concorde à la seconde près. Quand on le vit de l’intérieur on a plus un poil de sec. Vu d’en bas, c’est toujours aussi parfait et la vision de Rafale au-dessus de Paris est toujours saisissante. On a la délicieuse impression que la France est toujours une grande puissance…

Frédéric Lert