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Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M

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Pierre Sparaco

L’entrée en service remarquée de l’A400 sous les cocardes françaises suscite un regain d’intérêt pour l’avion de transport militaire européen. Airbus Defence and Space estime qu’il pourrait en vendre 400 exemplaires en plus des 174 commandés par les partenaires du programme. Reste maintenant à calculer le prix de vente de l’appareil.

Cette année, l’unité Military Aircraft d’Airbus Defence and Space, ex-Airbus Military d’EADS, livrera onze A400M qui, bientôt, porteront les couleurs de nouveaux utilisateurs. Pour l’instant, deux exemplaires seulement sont livrés, tous les deux à l’armée de l’Air française. Laquelle a permis une entrée en scène très remarquée de l’avion européen en l’envoyant en mission au Mali, avec succès. Du coup, l’Atlas, Grizzly à ses débuts, est passé de la théorie à la pratique, ralliant Bamako en 6 h 30 de vol, une mission qui aurait exigé la mise en œuvre de trois C-130H et un total de 72 heures de vol.

Il n’en fallait pas davantage pour conférer à l’A400M ses premières lettres de noblesse et retenir l’attention des spécialistes, au point de conduire à la soudaine multiplication des demandes officielles d’information adressées à Madrid. Neuf demandes, au total, précise Didier Vernet, directeur du marketing, qui y trouve évidemment un solide encouragement pour la suite du programme. Il s’avance à une première prévision, estimant que 400 A400M environ pourraient être vendus à l’exportation en une trentaine d’années, au-delà des 174 exemplaires commandés par les huit pays partenaires et les quatre avions retenus par la Malaisie.

C’est là une vision prudente. Très exactement 1.850 transports militaires actuellement en service à travers le monde ont plus de 30 ans d’âge et la concurrence, telle qu’elle se présente actuellement, est « particulièrement faible ». D’autant que l’A400M peut se prévaloir de doubles capacités opérationnelles, tactiques et stratégiques, affichant de ce fait « des possibilités extraordinaires », n’hésite pas à affirmer Cédric Gautier, directeur du programme.

Domingo Urena, directeur d’Airbus Defence and Space, témoigne lui aussi d’un bel optimisme, d’autant, souligne-t-il, que la montée en cadence de la production devrait se faire sans difficultés particulières, en route vers deux exemplaires et demi par mois. Les fournisseurs sont prêts à soutenir ce rythme et tous les indicateurs sont au vert. D’autant que la manière de faire de l’armée de l’Air française avec l’A400M, au cours de ces dernières semaines, a largement conforté la crédibilité opérationnelle de l’appareil.

Reste à effacer une zone d’ombre, déterminer et rendre public le prix de l’appareil. Il n’est évidemment pas question de s’en référer au contrat qui couvre les exemplaires des pays partenaires, qui fut au cœur d’une violente polémique financière, et qui a conduit les Etats, d’une part, le maître d’œuvre industriel (à l’époque, EADS) à partager un surcoût très élevé. « Ne me demandez pas le prix de l’A400M, je ne le connais pas ! » C’est la réponse que nous fait Domingo Urena et qui, malgré les apparences, ne relève pas de l’humour. En effet, il s’agit à présent de repartir à zéro et d’échanger des informations avec des acheteurs potentiels pour déterminer un juste prix.

Ce n’est pas chose facile, à défaut de points de comparaison : l’avion européen est unique dans sa catégorie, les autres transports militaires sont plus petits, sauf le gros C-17 dont la production se termine. Et le KC 390 brésilien, biréacteur, s’inscrit dans une tout autre catégorie. Dès lors, Airbus Defence doit prendre le pouls du marché, innover, inventer, sans plus tarder dans la mesure où des clients s’annoncent.

Un A400M sera livré chaque mois, cette année, le programme, sorti de l’ornière, est devenu une solide réalité industrielle. Reste à le transformer en succès.

Pierre Sparaco

La polyvalence de l'A400M est un de ses atouts
A400M aux couleurs des forces aériennes turques
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Pierre Sparaco

View Comments

  • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
    Ca doit être un sacré métier de fixer le prix d'un avion!!!
    Après une fois de plus avoir fait payer leurs errances et leurs prévisions irréalisables (EADS + SAFRAN) à un coût pharaoniques (de 111 Millions, prix unitaire initial, à 168 Millions!) aux pays de lancement du programme, en agitant le spectre d'un arrêt du programme/des pertes d'emploi, on va maintenant faire un "prix d'ami" aux nouveaux clients!
    Il serait tout de même plus juste de répartir ce prix sur une estimation de 300 peut-être aéronefs...
    A suivre de près...

  • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
    Bien sur que l'A400M est de loin la meilleure valeur de remplacement des Hercules et des Transal. L'utiliser en opération relève du bon sens... Bonnes ventes.

  • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
    Je suis surpris lorsque l'on sait que la France doit louer des appareils Russes dès lors que l'on doit se poser sur terrains meubles...

    Il n'aurait apparemment pas assez de roues pour supporter sa propre masse sur terrain d'opération comme son copain le Transall (problème bien connu) ?

    On peut se poser des questions quand même...

    • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
      Il semble que vous méconnaissez le type d'avion loué, ce sont en général des AN-124, pour leur énorme capacité de transport, et non pour se poser sur terrains meubles.
      C'est ainsi qu'en 2002, le dégagement du Détachement de l'armée de l'air pour "Enduring Freedom" aux EAU, s'est effectué. (cf; photo jointe)

  • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
    Bravo Europe, dès lors que l'appareil reste un outil de la paix et de résolution des conflits

    • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
      Arrêtez de faire de l'angélisme, un avion militaire est une arme avant tout, qui est faite pour emporter la décision, et non un outil pour une ONG.

  • Airbus entrevoit un marché export de 400 unités pour son A400M
    400 en 30 ans, cela fait 13 par an alors que l'on nous parle d' une chaine de construction anuelle de 30 , qui achetera la différence ? il ne faut pas être trop optimiste,et faire des effets d' annonces, on l' a vu avec le rafale dont on devait inonder le monde ( hélas )
    il faut espérer que les ventes comprendront les enormes sommes déjà investies, il ne serait pas normal que les derniers arrivant ( en espérant qu'il y en aura beaucoup ) profitent( gratuitement, plus ou moins ) de nos investissements
    on en reparlera dans quelques mois, mais il ne faurt pas crier victoire avant.

  • A400M : Le salarié, la variable d'ajustement.
    Comme après son plan power 8 , Airbus après une annonce de réduction d'effectifs pour sa branche militaire, sort du chapeau une potentielle commande d'A400M.

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