Textron annonce la livraison de son 1.000ème T-6 Texan II : un appareil destiné à la Colombie. Les bonnes nouvelles circulant par deux, c’est l’occasion également pour le groupe américain d’annoncer le passage des 5 millions d’heures de vol pour la flotte mondiale de T-6 Texan II. Celle-ci compte à présent 13 pays utilisateurs et deux écoles de pilotage de l’Otan.
Bravo Textron, et surtout bravo Pilatus ! Parce qu’on se souvient que le Texan II est avant tout un PC-9 un peu obèse, à la sauce ketchup et au cholestérol défaillant. Au cours des années 1980, l’US Air Force s’était lancé à la recherche d’un avion école économique capable de remplacer ses T-37. Il s’agissait du programme PATS, Primary Aircraft Training System, qui devint par la suite JPATS, le « J » de « Joint » indiquant que la Navy montait à bord pour le remplacement de ses T-34C Turbo Mentors. Beechcraft, qui avait décidé de ne pas réinventer la roue, décrocha le pompon avec son T-6 II qui était donc un dérivé du Pilatus PC-9 Mk2.
Étonnamment, un seul des sept concurrents du programme JPATS était purement américain : il s’agissait de la proposition de Cessna avec son modèle 526 « CitationJet ». Les six autres étaient adossés à des avions ou des projets européens, brésilien ou argentin. Le plus triste, c’est que la France restait invisible dans cette compétition. Comme si le pays du Fouga Magister, de l’Alpha Jet et du TB30 avait jeté l’éponge dans le domaine des avions d’entraînement. Des avions pas assez chers pour les gros avionneurs, trop chers pour les petits ?
Le Salon du Bourget avait pourtant vu passer le Fouga 90, puis le TB31 Omega : un Fouga aux stéroïdes équipé de sièges éjectables, et un Epsilon à turbine. De l’Alpha (Jet) à l’Omega, en passant par l’Epsilon, la France astiquait consciencieusement l’alphabet grec, ce qui ne manquait pas de faire sérieux. Mais pour un résultat nul. Question de motivation, de clairvoyance, conséquence du manque de vision des pouvoirs publics, du tâtonnement de l’armée de l’Air qui n’en finissait pas de réformer son cursus de formation ?
On demanda finalement à nos militaires d’acheter des Tucano pour favoriser la vente d’hélicoptères de l’Aérospatiale au Brésil. Une victoire à la Pyrrhus pour l’industrie française. Les Tucano restèrent en service moins de quinze ans, de 1995 à 2009, sans laisser de souvenirs impérissables. Les TB30 furent ensuite épaulés par des Grob, puis remplacés par des PC-21.
Pilatus continue aujourd’hui de tracer sa route, les Turcs ont développé leur propre avion d’entrainement, les Emiriens et les Coréens affichent leurs ambitions. Japonais, Autrichiens, Indiens ont également des appareils en catalogue. Et j’en oublie…
La France a raté le virage, comme dans le domaine des drones ou des avions de transport tactique. Mais on me dit dans l’oreillette qu’il ne faut pas se plaindre, que la situation dans l’aéronautique est moins pire que dans d’autre domaines où les sorties de piste ont été encore plus violentes. Alors on ne va pas se plaindre…
Frédéric Lert
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