L’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) et le Caribbean Aviation center of Excellence (CACE) se rapprochent pour proposer aux jeunes antillais un cursus payant de formation de pilote de ligne qui débutera en Guadeloupe (théorie) pour se poursuivre en métropole (pratique). La première promotion d’élèves pilotes de lignes antillais débutera en septembre 2015. Les sélections sont ouvertes.
Depuis quelques années, en Guadeloupe, une opportunité de formation est offerte aux jeunes antillais de Guadeloupe, mais aussi de Martinique et de Guyane, qui souhaitent devenir pilote de ligne. Beaucoup, en métropole, ont découvert ce cursus proposé alors par l’APPAG (Association des Pilotes Professionnels Antillo-Guyanais) à l’occasion de l’accident de l’A320 d’Air Asia (28 décembre 2014). Le copilote français, Rémi Plésel, décédé dans le crash, était, en effet, issu de cette filière.
A l’origine, ce cursus a été mis en place par des pilotes de ligne antillo-guyanais, et en particulier par Lucien Plaisance, pilote d’A330 à Air Caraïbes Atlantique. Si l’idée de départ était généreuse, sa mise en œuvre s’est révélée perfectible, notamment dans la recherche de fonds destinés à aider les candidats à financer leur formation. Une remise à plat du dispositif était devenue nécessaire pour éviter de tirer un trait sur cette idée. Lucien Plaisance s’est ainsi rapproché de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile), en 2013, pour prendre un nouveau départ. Cinq jeunes ont passé neuf mois en métropole. En juin 2014, ils sont tous sortis avec leur licence de pilotes de lignes. Deux sont en compagnie. Pour pérenniser ce cursus, il fallait le structurer…
A l’occasion du salon du Bourget 2015, l’ENAC et le Caribbean Aviation center of Excellence (CACE), la société créée par Lucien Plaisance avec deux autres professionnels antillais du transport aérien, ont signé un contrat de coopération de 3 ans pour former des jeunes de la Martinique, de la Guadeloupe et la Guyane au métier de pilote de ligne. « Aujourd’hui, notre volonté est de proposer une formation intégrée », explique Lucien Plaisance. L’ENAC va dupliquer sa formation EPL (élève pilote de ligne). La partie théorique de la formation aura lieu en Guadeloupe sur le campus de Camp Jacob qui sera inauguré en septembre prochain à Saint-Claude (Guadeloupe). La formation pratique sera effectuée dans les centres ENAC en métropole. A l’issue, les jeunes sortiront avec une licence de pilote de ligne (CPL-IR, MCC).
C’est l’ENAC qui a en charge la sélection des candidats qui devront être âgés entre 18 et 28 ans et être titulaires, au minimum d’un Bac scientifique. « Bien qu’il s’agisse d’une formation ab-initio, un brevet de pilote d’avion ou d’ULM est un plus », reconnaît Lucien Plaisance. Les candidats ont jusqu’à mi-juillet 2015 pour s’inscrire. Des agents de l’ENAC viendront effectuer les sélections et les tests en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. Les antillais de métropole sont également concernés.
Contrairement au cursus EPL historique de l’ENAC, la formation proposée par le CACE est payante. Le coût est de l’ordre de 100.000 euros. « Les élèves vont pouvoir bénéficier d’un prêt étudiant dont nous avons négocié les conditions. Pendant les 18 mois de formation, ils ne rembourseront que les intérêts, soit un peu moins de 100 € par mois. Le remboursement commencera vraiment quand ils auront leur licence ». Le CACE vise un agrément ATO (Approved Training Organisation).
Une première promotion de 11 cadets a déjà été sélectionnée et démarrera sa formation à la prochaine rentrée universitaire. Une deuxième promotion sera lancée dans les semaines qui suivront. « L’ENAC délivrant sa formation entièrement en anglais, le CACE envisage d’étendre le recrutement à tous les pays de la Caraïbe pour accompagner le développement du transport aérien dans cette zone et faciliter ainsi la continuité territoriale nécessaire au renforcement des échanges économiques, touristiques et culturels », ajoute Lucien Plaisance.
Gil Roy
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La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
L’article est beau et l’objectif est un rêve. Cependant étant en cours de formation dans cette école, rien n’est moins drôle. Plusieurs mois après le début de cette formation, nous sommes toujours dans l’attente des financements qui n’arrivent jamais, avec un discours qui changent tous les mois et malheur à ceux qui osent poser des questions sur le sujet.
Aujourd’hui, pour certains loin de chez nous, nous payons notre vie au quotidien sur nos fonds propres sans assurance que cette formation soit mener à son terme.
Nous avons débuté cette formation à 17 élèves et plusieurs de nos camarades (prometteurs) sont parti du fait de cette opacité, du manque d’information et de la non garantie du financement, certains ce sont même vu réclamer des sommes importante à payer immédiatement. Il y a de quoi s'interroger sur l'objectif réel de cette école qui n'est pas une association, mais une SAS avec tout ce que cela implique.
Pour ma part, étant en cours dans cette "entreprise", je continu, mais avec "une boule au ventre", surtout quand on voit le résultat de leur précédente école APPAG.
Il y aurait tellement de chose à dire qu’il me faudrait plusieurs lignes d’écriture pour expliquer tout ce qui ne va pas dans cette formation et tout ce qui est louche et trouble.
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
100.000€ ! pour un ATPL CPL IR ME MCC ? Cela ne serait-il pas un peu excessif ? !!!!
J'ai effectué ma formation en dehors de la France, une école très réputée et le tout m'a coûté 35000€ ! Je possède donc une licence EASA CPL IR ME MCC/JOC, testeurs anglais, formations en anglais, et environnement ATC anglais, terrains pratiqués parfois compliqués, instruteurs en grande majorités très professionnels.
Après 8 mois de recherche, Ryanair m'a demandé de choisir 3 bases, et suis actuellement dans l'attente d'être convoqué aux sélections.
Pensez EUROPE pour la formation !!
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
Sans que cela justifie le libellé discriminatoire de cette info, peut-être que le début d'une explication se trouve ici ?
http://www.aerobuzz.fr/industrie/article/dans-le-sillage-d-air-caraibes?utm_source=newsletter&utm_campaign=nl&utm_medium=email
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
Etant donné le marché du travail des pilotes, voilà un marchand de rêves en plus, dont le premier souci est de vendre, et non d'assurer un emploi à ses élèves.
De plus cette formation est effectivement un bel exemple de discrimination:
- les candidats méritant qui n'auront pas 100.000 Euros cash ou dont le prêt bancaire sera refusé n'auront pas accès à la formation.
- les candidats sélectionnées seront obligés de financer, contrairement aux candidats sélectionnés par le concours de l'ENAC.
- les Français non Antillais, non Guadeloupéens, et non Martiniquais n'ont pas accès à cette formation ?
Les critères sur l'origine et de lieu de résidence font parti des 20 critères de discrimination établis par le Défenseur des Droits, institution de l'Etat inscrite dans la Constitution en 2008 et créée en 2011.
A quand une formation professionnelle des pilote de ligne (un besoin = une formation, avec un emploi assuré) financée par l'employeur et non par l'élève ?
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
"Les antillais de métropole sont également concernés."
Si on comprend bien, mieux vaut, parmi les millions de jeunes chômeurs français, être Antillais ou natif de la Caraïbe (Français pas forcément) que Breton ou Auvergnat pour accéder à cette formation de haut niveau.
Et qui va financer les prêts étudiants prévus ? Les impôts des métropolitains ?
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
Meme souci pour l Oceanie, grande comme l Europe ou les tahitiens sont obliges de venir en France.
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
Bel exemple de "discrimination positive" !!!
Et pourrions-nous savoir qui embauchera ces onze "cadets" ultramarins ?
... Bonne chance ...
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
L'initiative est excellente et j'espère qu'elle permettra à beaucoup de jeunes de réaliser leur rêve.
Cependant, à la fin de l'article, une phrase m'a fait tiquer : Les antillais de métropole sont également concernés.
Je pensais qu'il s'agissait de permettre aux jeunes éloignés de la métropole de bénéficier d'une formation équivalente sans avoir à se déplacer (pour la partie théorique du moins).
Or, avec cet ajout, ça devient une formation réservée aux antillais et guyanais, quel que soit leur lieu de résidence. Et ça porte un nom : la discrimination.
Je m'interroge donc sur la légalité de ce dispositif.
Et puis, comment va-t-on déterminer qui est antillais ? Par exemple, un enfant de grands-parents martiniquais mais né en métropole est-il éligible ?
La formation ENAC de pilote de ligne s’implante dans les Caraïbes
Très bonne idée la formation...si elle n'était pas payante...
est-ce que c'est raisonnable de laisser croire à des jeunes passionnés qu'en payant 100.000 euros de formation (conditionnée également à l'obtention de la licence de pilote), qu'ils pourront trouver du travail vu le marché actuel d'embauche des pilotes quasi nul ?
comment ces jeunes feront pour rembourser cette somme à l'issue de la formation qui les fera très certainement pointer au chôme une fois terminée?
vous serez laché dans la nature ; attention à ce rève.