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L’Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre

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Thierry Dubois

Heli Air Design termine l’installation du moteur rotatif Mistral G200 sur son hélicoptère biplace Helineo. Les performances devraient être similaires à celles de la version à turbomoteur.


C’est fin octobre ou début novembre que le Suisse Mistral Engines compte livrer son premier moteur – dans sa version finale – à Heli Air Design (HAD). Une version plus ancienne est déjà entre les mains de l’hélicoptériste pour des essais au sol.

Le moteur rotatif Mistral qui équipera l’Helineo est un 200 ch à deux rotors, le G200 C3BH. Les différences avec la version avion sont peu nombreuses. Ainsi, une régulation électronique assurera un régime constant.

« Le financement de notre programme de certification sera bouclé d’ici à mars 2013, » explique Boris Mury, directeur d’exploitation de Mistral. Il compte à la fois sur des particuliers et des industriels. Se lancer dans une homologation n’empêche pas le motoriste de Genève de continuer à fournir les constructeurs amateurs. Histoire d’engranger du retour d’expérience.

Par rapport à un moteur à pistons, Boris Mury met en avant des qualités comme l’absence de vibration et la compacité. Sans oublier la simplicité, mesurée en nombres de pièces. En outre, le G200 peut fonctionner à l’avgas ou à l’essence automobile.

La gestion électronique lui donne « tout le confort d’un moteur moderne ». Il s’agit notamment d’un contrôle monomanette (le réglage de la richesse est automatique). Les données de fonctionnement sont facilement disponible pour la maintenance.

Pas de miracle, en revanche, du côté de la lubrification. Un moteur rotatif brûle toujours de l’huile. « Les faibles quantités brûlées ne dépassent pas la consommation d’un moteur classique », assure le pdg. Il parle de 0,06 l/h par rotor, soit 0,12 l/h pour le G200. Reste qu’on la brûle au lieu de la traiter, après une vidange, dans une filière adaptée. C’est donc moins écologique. Boris Mury insiste, en contrepartie, sur l’utilisation de carburant sans plomb.

Par ailleurs, les problèmes d’étanchéité des segments des moteurs rotatifs sont désormais de l’histoire ancienne. Les segments sont maintenant en céramique, ce qui règle la question, affirment les concepteurs du G200.

Du côté de l’hélicoptériste, on affirme avoir presque terminé l’installation. Restent à finaliser le circuit d’huile (pour le refroidissement des rotors) et l’échappement. « Nous avions pensé à ce moteur dès 2010, » affirme Christophe Introini, directeur général de HAD et ingénieur concepteur. Par rapport à l’installation du turbomoteur T62, le châssis n’a donc besoin que d’extensions mineures. Le G200 n’induira aucune traînée supplémentaire, poursuit Christophe Introini.

Les premiers démarrages devraient avoir lieu d’ici à deux semaines. Le premier vol est envisagé environ un mois plus tard. Entre temps, le moteur des essais au sol, un G190, aura laissé sa place à la version G200 C3BH.

En version CNSK, l’Helineo sera disponible, avec au choix le turbomoteur ou le moteur rotatif, début 2013. La certification CS27 n’est, elle, pas envisagée avant « fin 2015 ou début 2016 ». Elle est possible seulement avec le Mistral. « Il n’existe aucun turbomoteur certifié ou certifiable pour une puissance qui convienne à notre biplace, » explique Christophe Introini. Le moins puissant est le Rolls-Royce RR300, de 300 ch.

L’Helineo offrira-t-il des performances équivalentes avec le T62 (160 ch) et le G200 ? Oui, si l’on parle en termes de vitesse et de distance franchissable. « Le Mistral est un peu plus puissant à basse altitude ; pour les plus hautes altitudes, il faut tester », ajoute l’ingénieur concepteur. Il insiste sur la similarité entre les deux moteurs : des ensembles rotatifs munis d’une régulation numérique fadec. « Ce sera le même agrément et la même facilité de pilotage », prévoit Christophe Introini.

Thierry Dubois

Avec deux rotors, le Mistral G200 fournira 200 ch à l'Helineo.
Pour son G200, Mistral Engines dispose d'un banc d'essai à Genève.
Mistral met en avant la simplicité du moteur rotatif, comparé à un moteur à pistons.
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Thierry Dubois

Thierry Dubois est journaliste aéronautique depuis 1997. Ingénieur Enseeiht, il s’est spécialisé dans la technologie – moteurs, matériaux, systèmes — et la sécurité des vols. Chef du bureau français du magazine Aviation Week, il anime aussi des rencontres comme les tables rondes du Paris Air Forum. Pour Aerobuzz, Thierry Dubois couvre notamment les hélicoptères civils et des sujets techniques.

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  • L'Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre
    un moteur rotatif nécessite une rotation SANS aucune vibration.
    lorsque vous aurez pu annuler au niveau du moteur, les turbulences sur le rotor, vous aurez fait un grand pas.
    mistral pourrait prendre ce problème en compte, et quelque soit les progrès qu'il a pu faire sur ce type de moteur, la fiabilité ne pourra être au rendez-vous tant que les vibrations provenant du rotor ne seront filtrées TOTALEMENT , ceci est vrai aussi pour les moteurs à pistons, mais ils supportent mieux cet inconvénient.
    à ce jour, AUCUN constructeur d' hélico n'a réussi à ANNULER ces vibrations, les diminuer, oui, mais pour l' utilisation du rotatif, il faut pouvoir les ANNULER.
    Allez, on continue de rêver, cela aide à vivre !

  • L'Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre
    Il n’est pas cruel de ressortir des cartons des vieilles choses et d’y travailler patiemment dessus pour les améliorer. Nos anciens avaient fait de belles choses et nous disposons de meilleures nouvelles technologies qui peuvent améliorer les vieilles choses. Ces deux entrepreneurs ont décidé d’un produit hélicoptère + moteur rotatif, cela un investissement et un défi.

    Les moteurs alternatifs de compétition automobile à la même période que les tri ou quadri-rotors de Mazda consommaient des quantités d’huile équivalentes, sous entendu entre 0.3 et 1 L/100, des gros seaux de 15 à 50 litres pour les 24 heures du Mans. Un piston est malheureusement une pompe à huile. Il y a des astuces pour limiter ce débit d’huile.

    Donc, courage à ces entrepreneurs. Vous savez que le bruit d’un moteur rotatif est une chose qui prend les tripes (et pénètrent profondément les tympans) ?

  • L'Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre
    le brevet du rotatif datant des années 20, heureusement que la technologie s'est améliorée, mais il reste que le PRINCIPE est toujours le même , et c'est lui qui pose problème.
    c'est un moteur de laboratoire, qui n'aime pas qu' on le " contrarie " par des vibrations diverses et variées,
    lorsque quelqu'un aura trouvé la solution pour éliminer, ou filtrer TOTALEMENT , au niveau du moteur, les turbulences sur le rotor, on pourra peut-être reparler de ce type de moteur,
    autre point = une usure, même faible entraine très vite une aggravation de l' usure, et plus cela augmente, plus cela va augmenter... cela va très vite ! ...voir aux 24 heures du Mans, où l'on mettait de l' huile au seau !..en l'air, pas très pratique, et bonjour la polution.
    une solution consiste à vendre cet hélico pour utilitation UNIQUEMENT par temps TRES calme...ce que l'on appelle " la mer d' huile " ...quelques fois par an !
    et le problème de la consomamtion ( rendement énergétique ) n'a pas été résolu, nous sommes TRES loin du downising !
    seul avantage,le risque de casse est peu fréquent
    aujourd'hui, un moteur thermique n'a de l' avenir qu'avec un rendement énergétique correct...ce n'est pas le cas du rotatif.

  • L'Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre
    Le moteur rotatif n'en est pas à ses débuts et a équipé un certains nombre de véhicules automobiles .Sa conception est simple, les vibrations sont moindres, le poids peut-être également un atout de choix en aviation.Les technologies se sont bien améliorées depuis que les premiers moteurs rotatifs ont vu le jour.

  • L'Helineo à moteur rotatif Mistral pourrait voler dès novembre
    on ne peut que rester pantois devant un tel optimisme et de telles affirmations.
    le programme de certifications ne réglera pas les problèmes rédhibitoires de cette conception moteur et les tests étant de courte durée , cela ne prouve rien pour la fiabilité, et la longévité des moteurs.
    oui, ce moteur brûle l' huille et lorsqu 'il est neuf, elle peut être considérée comme " raisonnable " mais elle augmente de plus en plus au fur et à mesure de l' usure
    consommer de l' huile , sur le plan de la polution, ce sont les mêmes inconvénients que le gazole sur les diesel.
    Pour mémoire, celui qui était équipait l' hélico Citroen était également un bi-rotor; qu'il soit maintenant avec un fadec est une facilité de pilotage, mais n' améliore en rien la fiabilité.
    à suivre ...

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