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Les ambitions américaines de Bruno Guimbal

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Frédéric Lert

Hélicoptères Guimbal qui participait pour la première fois au salon Heli-Expo (25-27 février 2014) en Californie estime à environ 300 unités, le marché nord-américain pour son Cabri G2. A l’occasion du salon, le constructeur français a livré son premier hélicoptère biplace léger à un client américain (Precision Helicopters).

Pour sa première venue à Heli Expo, Bruno Guimbal est comme un enfant dans un magasin de jouets : il ne cache pas sa fascination pour les dimensions hors normes de la manifestation et l’affluence rencontrée dans les allées du salon. Mais l’entrepreneur français a sa part de responsabilité : depuis l’ouverture d’Heli Expo, le Cabri G2 exposé sur le stand de Precision Helicopters, son client de lancement en Amérique du Nord, génère un intérêt considérable. L’attroupement est permanent autour de l’appareil et il faut jouer des coudes pour harponner Bruno Guimbal et évoquer avec lui cette aventure américaine qui débute…

Quelle est l’étendue de votre coopération avec Precision Helicopters ?
Nous livrons aujourd’hui un premier Cabri, qui sera suivi d’un deuxième au mois de mai. A terme, Precision Helicopters recevra cinq appareils. C’est une société extrêmement compétente, qui délivre des formations aujourd’hui sur Schweizer 300, demain sur Cabri. Precision Helicopters distribuera également notre appareil aux Etats-Unis et sera centre de maintenance agréé. Nous avons d’ores et déjà formé trois de leurs mécaniciens.

Où en êtes-vous avec la certification américaine ?
Nous sommes en très courte finale. On aurait pu l’annoncer sur le salon si la FAA n’avait pas subit ces derniers mois une réduction de son budget qui s’est traduite par moins de personnel et des travaux de certification ralentis.

Et du côté de la Chine ?
Là aussi, c’est un processus pratiquement terminé : les autorités de certification chinoises sont venues nous voir six fois en France et nous attendons maintenant la conclusion de leurs travaux.

Comment se sont passés les travaux de certification avec la FAA ?
La FAA a eu une attitude très positive avec nous et je tiens à remercier publiquement son patron. L’agence américaine a envoyé trois équipes à Aix les Milles : un premier groupe de certificateurs, puis une équipe de trois mécaniciens venus étudier nos procédures de maintenance, et enfin une équipe de pilotes instructeurs chargés d’évaluer l’aptitude du Cabri aux missions école et la qualité de notre manuel de vol. Le rapport d’essais de ces pilotes a été très élogieux pour notre appareil. Ce qui nous a le plus étonné, c’est que tout le travail de la FAA a été gratuit pour nous. Mieux, il ne nous était permis que de les inviter à déjeuner, rien de plus ! La FAA met un point d’honneur à prendre en charge tous ses frais. Tous les organismes de certification ne pratiquent pas ainsi…

Que manque-t-il aujourd’hui pour obtenir le sésame ?
Nous n’attendons plus que la venue du pilote d’essais de la FAA pour réaliser les essais sur les procédures d’urgence, en collaboration avec Olivier Gensse, notre propre pilote d’essais. Il faut trouver le bon créneau pour faire coincider leurs deux agendas…

Revenons à Heli Expo… Comment avez vous apporté le Cabri ?
En avion, chargé sur une palette. On a démonté la poutre de queue, les patins et les pales. Le remontage a demandé moins d’une demi journée.

Quels sont vos prospects commerciaux en Amérique du Nord ?
Nous sommes en contact avec les plus grandes écoles de pilotage, et sans pouvoir citer de nom précis, je vous assure qu’il s’agit des plus grandes, souvent liées aux opérateurs pétroliers. Le fait que nos appareils soient déjà en service chez Heli Union en France et VNH au Vietnam les impressionne favorablement…

A combien d’appareils estimez vous le marché américain qui vous est accessible ?
Au moins 300…

Où en-êtes vous de la production à ce jour ?
Le 62ème Cabri fabriqué est celui présenté à Heli Expo. Le 63eme sera livré lundi prochain (3 mars) et le 64ème la semaine suivante. Nous avons vendu à ce jour une centaine d’appareils et il nous en reste une quarantaine à livrer.

Quel est votre objectif de production pour 2014 ?
Nous voulons fabriquer au moins 25 appareils en 2014, de manière à garder le délai d’attente sous la barre des douze mois. Mais il est un fait qu’il n’est pas facile d’embaucher en France pour faire face à une augmentation de l’activité…

Interview réalisée par Frédéric Lert à Heli-Expo, le 27 février 2014

Livraison officielle du premier hélicoptre léger Cabri G2 sur le marché américain
Bruno Guimbal et son épouse pour leur première participation à Heli Expo
Le Cabri G2 d'Hélicoptères Guimbal pris d'assaut par les visiteurs d'Heli Expo 2014
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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une vingtaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

View Comments

  • Les ambitions américaines de Bruno Guimbal
    Après "Le Cabri et le Lotus Bleu" et "Le Cabri en Amérique" Le prochain album sera "Le Cabri au pays des Soviets" pour sur. "Objectif Lune" sera plus compliqué mais rien n'est impossible.
    Bon courage pour le Ramp Up.
    MB de CAQ

  • Les ambitions américaines de Bruno Guimbal
    Fantastique aventure et si méritée pour cette société!
    Par contre, effarant de lire la dernière phrase de son interview, dans un pays comptant 3,3 Millions de chômeurs!!!
    Je voudrais pas dire, mais aller construire quelque chose d'aussi excitant que des hélicoptères dans un lieu comme Aix-les-Milles, y'a pire comme vie!

    • Les ambitions américaines de Bruno Guimbal
      A vous lire, heureusement que Guimbal était présent à ce salon ! "l’affluence rencontrée dans les allées du salon. Mais l’entrepreneur français a sa part de responsabilité ..."

  • Les ambitions américaines de Bruno Guimbal
    Super article ! Le défi à moyen terme semble donc de faire coïncider la production avec la demande espérée...

    L'AESA, à laquelle M. Guimbal fait allusion sans la nommer, fait en effet payer le processus de certification par les constructeurs. Mais cela a au moins un avantage : en période de crise budgétaire, l'agence est moins touchée !

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