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Hélicoptère

Pour Airbus Helicopters, le marché civil repart pour 20 ans !

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Aerobuzz

Après quatre annnées de vaches maigres, le bout du tunnel est-il en vue sur le marché des hélicoptères civils ? Chez Airbus Helicopters, qui revendique toujours la première position, on veut y croire…

Airbus Helicopters affirme avoir constaté une hausse de 27 % de ses ventes civiles (en nombre d’appareils commandés) au premier semestre 2017 et une stabilisation générale du marché. Sur les 20 prochaines années, Airbus prévoit près de 22.000 ventes d’hélicoptères civils dans le monde. L’Asie, déjà principal contributeur sur les premiers mois de 2017, devrait tirer la croissance.

L’Asie tire la croissance

Sur le premier semestre, les modèles légers – les H125 Ecureuil, H135 et H145 – ont assuré l’essentiel des ventes. Les zones géographiques les plus actives ont été la Chine et l’Asie du Sud-Est. Mais pas les Etats-Unis, d’ordinaire en haut du classement.

Les commandes au niveau mondial, tous constructeurs compris, ont crû de 3 % sur la période considérée. Il n’est pas question d’un rebond, seulement d’une stabilisation, insiste-t-on chez l’hélicoptériste franco-allemand. Le marché reste à un niveau faible et devrait retrouver de la vigueur en 2018, selon David Prevor, directeur du marketing.

Une demande estimée à 21.880 hélicoptères sur 20 ans

Airbus estime que certains géants de l’économie mondiale ont un équipement insuffisant en voilures tournantes et qu’ils vont donc le développer rapidement. Sur la période 2017-2036, ce devrait être le cas de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie et de la Turquie notamment.

La moitié des hélicoptères de plus de deux tonnes vendus dans les 20 ans à venir seront des monomoteurs, estime Airbus Helicopters. © Anthony Pecchi / Airbus Helicopters

La Chine était déjà le pays en tête des commandes 2016. Les hélicoptères civils de plus de cinq places ou deux tonnes devraient représenter quelque 125 Md€ d’ici à 2036. Sur ce volume, une part importante du gâteau reviendra toutefois aux motoristes et équipementiers. La valeur des services au client, dont la maintenance, devrait être encore plus élevée, à 245 Md€.

Nouvelle donne

Sur les 21.880 hélicoptères livrés, la moitié devrait être des monomoteurs – les plus nombreux, donc, mais les moins chers. Mais on reconnaît chez Airbus que ce chiffre pourrait être amputé par l’irruption des appareils optionnellement pilotés (OPV) et des drones. Jusqu’à quel point ? Impossible à dire pour l’instant…

Le constructeur place de grands espoirs dans la catégorie « super intermédiaire ». Le H175 y a jusqu’ici été livré sur un tempo très lent, principalement à cause du marasme sur le marché pétrolier offshore. Mais le segment super intermédiaire devrait représenter 21 % des ventes de 2017 à 2036. Airbus a récemment commandé des éléments de poste de pilotage à Latécoère. Les chiffres annoncés suggèrent au moins 20 livraisons de H175 par an en moyenne sur les cinq prochaines années.

Partie à trois sur les super intermédiaires

Airbus, qui se compare sur ce secteur à l’AW189 de Leonardo et au Bell 525, revendique actuellement 67% du marché. La catégorie des super intermédiaires est un magma en fusion et il serait toutefois trop tôt pour distinguer des positions figées, les trois compétiteurs entrant tout juste en service ou se préparant à le faire. Il faudra sans doute attendre quelques années supplémentaires pour savoir à qui attribuer les places du podium…

Après un démarrage lent, le segment des « super intermédiaires » devrait occuper une place non négligeable dans les ventes sur la période 2017-2036. © Anthony Pecchi / Airbus Helicopters

Dans une tribune publiée dans le quotidien du salon Helitech, qui se tient du 3 au 5 octobre 2017 à Londres, Daniel Rosenthal, PDG du loueur Milestone, jette un pavé dans la mare en critiquant la rapidité avec laquelle les nouveaux appareils arrivent sur le marché. Selon lui, les volumes de production anticipés par les hélicoptéristes ne pourront pas être absorbés par le marché.

Le marché de l’énergie se transforme

Sur le long terme, les ventes pour le secteur de l’énergie devraient décroître, en partie à cause de la réduction plus que nécessaire de la consommation mondiale d’énergie fossile. Mais ce secteur ne disparaîtra pas pour les hélicoptéristes. Car si la prospection lointaine semble au point mort, l’exploitation des plateformes existantes continue…

Les énergies renouvelables pourraient aussi fournir un débouché intéressant : selon David Prevor, il faut en moyenne un hélicoptère pour l’entretien de quatre-vingt éoliennes installées. Airbus Helicopters table sur la fabrication de 10.000 éoliennes dans les dix ans à venir. Faites les comptes…

Encore trop tôt pour l’hélicoptère du futur

La flotte mondiale devrait s’agrandir de 50 % sur la période 2017-2036. La zone Asie-Pacifique sera en pointe, avec une augmentation de 157 %. En plus de la demande de cette région du monde, les besoins en renouvellement en Amérique du Nord contribueront largement aux futures ventes, selon les estimations d’Airbus. L’Amérique latine est quant à elle encore dans les limbes, tout comme l’Afrique.

Malgré les efforts de l’entreprise en recherche et développement pour un appareil à grande vitesse, la catégorie n’apparaît pas dans les prévisions de vente. Airbus veut d’abord se mettre en position de proposer une technologie et des performances afin que les clients potentiels puissent imaginer de nouveaux usages.

Thierry Dubois et Frédéric Lert

 

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  • Comme ils l'ont fait pour toutes les autres industries, la chine se fait construire une usine sur place pour fabriquer les hélicoptères qu'elle commande, y envoie ses meilleurs ingénieurs et dans deux ans ils démissionnent, construisent leur propre usine a coté de celle d'Airbus et mettent en faillite ceux qui ont été assez naïf pour leur offrir sur un plateau les moyens de nous couler !
    Oui il y a certainement un immense marché pour les hélicoptères en Chine, mais comme d'habitude on en aura que les miettes !

    • Ce n est pas faux..
      Les besoins en helicos est un veritable mirage pour notre industrie..
      Ils ne veulent deja pas nos specialistes pour les operer ou meme leur apprendre, car question culture il y a un vrai probleme en Asie dans l utilisation de notre technologie Aeronautique et de l Aviation en general. Les asiatiques gerent cette activite comme n importe commerce de rue de chez eux, et bonjour la Qualite et le Safety.
      un bon conseil, eviter leurs compagnies et leur materiels, leurs niveaux professionels et politiques ou attitudes sont tres en dessous de nos standards de securite des Vols.
      alors certe Airbus peut se frotter les mains avec les ventes pour les equiper ou remplacer les machines detruites, mais meme ca , ca ne durera pas, car ils auront vite fait de construire les appareils copies sans se soucier de la securite..Amen

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