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Industrie

Airbus seul aux commandes de l’A220

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Gil Roy

Suite à la décision de Bombardier de se retirer du secteur de l’aviation commerciale, Airbus détient désormais 75 % d’Airbus Canada et le gouvernement du Québec 25 %. Le nouvel accord prévoit le rachat de la participation du gouvernement par Airbus en 2026.

Le sauve-qui-peut de Bombardier se traduit par l’élagage des branches qui ont fait son histoire. Concernant l’aviation commerciale, le gros du travail avait été fait. Il ne restait plus qu’à trouver une solution qui convienne aux trois associés du programme A220 (C-Series) pour que l’avionneur historique québécois aille au bout de sa stratégie. Le 12 février 2020, Bombardier a finalement transféré sa participation résiduelle dans la Société en commandite Airbus Canada à Airbus et au gouvernement du Québec. La transaction prend effet immédiatement.

Cet accord porte la participation dans Airbus Canada, responsable du programme A220, à 75 % pour Airbus et 25 % pour le gouvernement du Québec. La participation du gouvernement sera rachetée par Airbus en 2026 – soit trois ans plus tard qu’initialement prévu.

Airbus, le nouveau poids-lourd de l’industrie aéronautique canadienne

Bombardier était pressé par Airbus de conclure un accord. Il fallait remettre au pot pour permettre la nécessaire montée en cadence ; depuis qu’Airbus a acquis une participation majoritaire dans le programme A220, le 1er juillet 2018, le total des commandes nettes cumulées pour ces appareils a augmenté de 64 pour cent pour atteindre 658 appareils à la fin du mois de janvier 2020.À la fin du mois de janvier 2020, 107 avions A220 étaient exploités par sept clients sur quatre continents. Durant l’année 2019, Airbus a livré 48 A220, et la montée en cadence du programme se poursuit. Le gouvernement du Québec n’avait pas l’intention de se substituer une fois de plus à son avionneur. Une belle opportunité pour Airbus de mettre la main sur un programme prometteur.

Au terme de cette transaction, Bombardier recevra d’Airbus une contrepartie qui s’élèvera, déduction faite d’ajustements, à 591 millions de dollars américains dont 531 M$ reçus à la clôture et 60 M$ à verser sur la période 2020-2021. Cet accord prévoit également l’annulation des bons de souscription de Bombardier détenus par Airbus.

« Cette transaction soutient nos efforts pour régler la question de notre structure de capital et finalise notre retrait stratégique du secteur aéronautique commercial », a déclaré Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier. Le soulagement est également perceptible dans la déclaration de François Legault, premier ministre du Québec, empêtré dans un dossier politiquement brulant : « Je suis fier que notre gouvernement ait pu conclure cette entente. Nous avons réussi à protéger les emplois payants et l’expertise exceptionnelle développée au Québec, malgré les importants défis auxquels nous avons fait face dans ce dossier en arrivant en poste. »

Prise de contrôle des aérostructures

Dans le cadre de cet accord, Airbus a également acquis la capacité de production des lots industriels des avions A220 et A330 de Bombardier à Saint-Laurent, au Québec. Ces activités de production seront assurées sur le site de Saint-Laurent par Stelia Aéronautique Saint Laurent Inc., une filiale nouvellement créée de Stelia Aerospace, qui est une filiale détenue à 100 % par Airbus.

Stelia Aéronautique Saint Laurent poursuivra la production du poste de pilotage et du fuselage arrière des avions A220, ainsi que les lots industriels de l’avion A330, pendant une période de transition d’environ trois ans sur le site de Saint-Laurent. Les lots industriels de l’A220 seront ensuite transférés sur le site de Stelia Aerospace à Mirabel pour optimiser le flux logistique vers la chaîne d’assemblage final de l’A220 également située à Mirabel.

Airbus a désormais toutes les cartes en main pour libérer le potentiel de l’A220. Guillaume Faury, le PDG d’Airbus a le sourire ce matin.

Gil Roy

 

 

 

 

 

 

 

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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