Dassault Aviation inaugure son bâtiment « M », sur le site de Mérignac, qui poursuit sa croissance. En attendant un nom de baptême plus affriolant, le spectaculaire ensemble héberge déjà plusieurs centaines de personnes des études et du support client.
Préfet, élus, représentants des armées, les traditionnels invités étaient présents pour assister à l’inauguration du bâtiment par Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation. Au-delà des 26.000m2 de plancher et 1.650 postes de travail offerts, le bâtiment est symbolique de la situation vécue par la filière aéronautiques ces deux dernières années : la première pierre a été posée en mai 2019, quelques mois avant la crise du Covid. La construction s’est poursuivie pendant la pandémie et elle a duré 28 mois, avec six mois de retard par rapport aux estimations initiales.
Le bâtiment M symbolise donc les difficultés rencontrées par l’avionneur, mais aussi sa résistance et sa volonté d’aller de l’avant. C’est aussi, en toile de fond, la poursuite d’un ambitieux plan de transformation prévoyant le transfert vers Mérignac de certaines activités jusque-là basées à Saint Cloud. De 2017 à 2020, 346 personnes ont ainsi été transférées en Nouvelle Aquitaine. Depuis le début de l’année 2021, 200 personnes supplémentaires les ont rejointes, toujours sur la base du volontariat. Et le mouvement n’est pas fini, le site de Mérignac ayant toujours vocation à croitre.
« La généralisation des outils numériques doit aller de pair avec l’approfondissement d’une culture concrète des avions » expliquait Eric Trappier dans son discours inaugural. « C’est à partir de cette culture partagée que nous pouvons intégrer efficacement, dès la phase de conception, tous les métiers qui interviennent dans le cycle du produit : industrialisation, achats, fabrication, soutien ». Autant de spécialités, depuis les études jusqu’au soutien militaire et au support Falcon, que l’on retrouve donc dans ce nouveau bâtiment paré de toutes les vertus écologiques et managériales, et dont une façade est tournée vers la piste de l’aéroport de Bordeaux et une autre vers le campus de Thales.
Eric Trappier a par ailleurs profité de l’occasion pour dénoncer une fois de plus l’abandon imposé à Air France de sa navette entre Bordeaux et Paris-Orly. Les liaisons entre Bordeaux et Roissy sont insuffisantes, souvent en retard déplore le PDG de Dassault Aviation, et peu pratiques pour les sociétés rassemblées autour de l’aéroport de Bordeaux et pour lesquelles les liaisons de centre ville à centre ville sont plus handicapantes qu’autre chose. Bilan des courses, Dassault Aviation a mis en place sa propre navette, un Falcon de Dassault Falcon Services, qui relie quotidiennement l’aéroport du Bourget à Istres et Mérignac…
Frédéric Lert
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